Les Jets de Winnipeg devaient en principe devenir la prochaine équipe canadienne à remporter la Coupe Stanley. 

Le DG Kevin Cheveldayoff avait accompli un formidable travail de construction depuis le déménagement des Thrashers d’Atlanta à Winnipeg, en 2011. 

Mais le créneau favorable de succès est déjà en train de se refermer sur les Jets. Autre tuile, cette semaine : le défenseur Dustin Byfuglien a quitté l’équipe pour réfléchir à son avenir. 

S’il ne revient pas, les Jets auront perdu cinq de leurs six défenseurs de l’an dernier. Ben Chiarot et Tyler Myers ont profité du marché des joueurs autonomes pour changer de camp. Jacob Trouba est passé aux Rangers de New York pour Neil Pionk et un choix de première ronde. 

Cheveldayoff n’a pas seulement une défense à rebâtir. Deux de ses meilleurs buteurs, Patrik Laine et Kyle Connor, n’ont toujours pas de contrat. Les négociations avec Laine sont particulièrement acrimonieuses. Ce deuxième choix au total en 2016, 110 buts à ses trois premières saisons dans la LNH, vient d’accuser son entraîneur Paul Maurice de ne pas lui fournir de bons partenaires de trios. Laine s’entraîne en Suisse en attendant le dénouement du conflit. 

Le DG des Jets pourrait utiliser Laine comme appât pour mettre la main sur un solide défenseur droitier, et quelques autres pièces importantes. Justin Faulk, des Hurricanes de la Caroline, et Rasmus Ristolainen, des Sabres de Buffalo, seraient disponibles. Mais Cheveldayoff doit probablement aussi attendre des nouvelles de son « Big Buff » avant de bouger. 

Après avoir raté les séries éliminatoires cinq fois à leurs six premières années d’existence, les Jets semblaient en pleine ascension il y a deux ans. 

Cheveldayoff avait été patient et refusé les raccourcis pour des succès immédiats. Ses recruteurs lui ont fourni une banque de joueurs prometteurs au fil des ans : Mark Scheifele (2011), Jacob Trouba, Connor Hellebuyck (2012), Josh Morrissey (2013), Nikolaj Ehlers (2014), Kyle Connor (2015) et Patrik Laine (2016). 

Les Jets ont atteint le carré d’as en 2018, avant de perdre en finale d’Association aux mains des Golden Knights de Vegas. 

Les séries ont été plus courtes le printemps dernier. Ils ont perdu en six matchs contre les Blues de St. Louis. 

Les Jets ont encore un bon noyau à l’attaque avec Scheifele, Blake Wheeler, Ehlers, Bryan Little et, s’ils reviennent, Connor et Laine, mais la défense est en lambeaux. Heureusement, leur numéro un, Morrissey, vient de signer une prolongation de contrat de huit ans la semaine dernière. 

Cheveldayoff savait son créneau favorable de succès très court. Il a finalement échangé des choix de première ronde à compter de 2018. Paul Stastny a été le premier joueur de location appelé en renfort. Il a été bien utile en séries, mais n’est pas demeuré longtemps à Winnipeg. Le risque en valait néanmoins la chandelle. Stastny a obtenu 15 points en 17 matchs éliminatoires il y a deux ans. 

L’acquisition de Kevin Hayes, en mars, a toutefois constitué un flop. Hayes a été pitoyable en séries. Les Flyers n’en ont pas fait cas et ils lui ont offert 50M$ pour sept ans sur le marché des joueurs autonomes. 

Winnipeg a récupéré un choix de première ronde en échangeant Trouba aux Rangers. Ce jeune Américain n’a jamais été heureux à Winnipeg. Les Jets ont repêché le défenseur gaucher Ville Heinola au 20e rang avec ce choix. Il pourrait brûler des étapes avec l’absence de Byfuglien. 

Le Canadien pourrait-il profiter de la situation de faiblesse des Jets ? Au plan de l’esprit d’équipe et du comportement, Laine ne correspond pas au type d’individu recherché par Marc Bergevin dans sa quête d’instaurer une « culture gagnante et positive » à Montréal, mais peut-on cracher sur un tel marqueur ? 

Qu’aurait-il à offrir pour Laine ? Jonathan Drouin, Josh Brook, Brett Kulak et un choix de première suffirait-il ? Faudrait-il céder un autre espoir de 20 ans pour convaincre Cheveldayoff? On jase...

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Une lutte impitoyable se dessine pour le poste de sixième défenseur, écrivait Jean-François Tremblay hier. Noah Juulsen est sorti de la course pour l'instant en raison de maux de tête. Bien hâte de voir le second match de Cale Fleury, ce soir. Ce jeune défenseur droitier a un atout supplémentaire sur Christian Folin: du flair à l'attaque. Mais il est encore jeune. Mike Reilly? Malgré sa volonté de jouer à droite, on l'utilise à gaucher. À suivre!