Aaron Ward a gagné la Coupe Stanley en Caroline en 2006, il y habite depuis et il n’a jamais cru, ne serait-ce qu’une seconde, que les Hurricanes allaient devoir déménager.

Et maintenant, à quelques heures d’un gros septième match, il n’y a plus personne qui évoque un tel scénario.

« Les partisans qui remplissaient l’aréna en 2006 sont encore là, explique Ward au bout du fil. La différence, c’est que maintenant, ils vont à l’aréna avec leurs enfants ! »

Le gros septième match en question est celui de ce soir, entre les Hurricanes et les Capitals. La rencontre sera présentée à Washington, mais selon Ward, un ancien défenseur devenu analyste, cela ne va pas empêcher les partisans des Hurricanes d’organiser des petites fêtes un peu partout à Raleigh et les environs pour regarder cette rencontre, peut-être la plus importante de l’équipe depuis la conquête de 2006.

PHOTO MIKE BLAKE, ARCHIVES REUTERS

Rod Brind’Amour, capitaine des Hurricanes de la Caroline devenu entraîneur-chef de l’équipe, soulève la Coupe Stanley le 19 juin 2006. 

Il y a aussi que, depuis le début de cette série, les matchs des Hurricanes attirent de nouveau les foules au PNC Arena de Raleigh, et plus personne ne parle de déménager l’équipe.

« J’ai parlé à quelques reprises à des membres de la direction ici, et on me disait que les rumeurs de déménagement vers Québec provenaient de la même personne, quelque part à Montréal… et puis parfois aussi, on entendait dire que l’équipe s’en irait à Houston. »

« Ça n’a jamais été vrai, tout ça. L’équipe a connu des années difficiles aux guichets à cause de la frustration des partisans, qui ont été gâtés rapidement. N’oubliez pas, les Hurricanes ont atteint la finale en 2002, cinq ans après leur arrivée en Caroline, et ensuite, ils ont gagné la Coupe en 2006. »

« Et il y avait aussi un propriétaire [Peter Karmanos] qui ne voulait pas dépenser, par exemple, pour attirer des joueurs autonomes. Alors les fans se sont éloignés… puis ils sont revenus depuis que le nouveau propriétaire, Tom Dundon, est ici. Il a essayé bien des choses, des fois avec succès et des fois sans aucun succès. Mais au moins, on le voit aux matchs, et il s’implique. »

Enfin des victoires

Et puis aussi, il faut bien le souligner, les Hurricanes gagnent enfin. Ils ont pu prendre part aux séries éliminatoires cette saison pour la première fois depuis… 2008-2009. Une grande sécheresse qui aura, en tout, duré le temps de neuf longues saisons. En plein le genre de mauvaise passe qui peut miner bien des équipes. « Ce n’est pas un marché traditionnel de hockey, alors il faut que les gens soient capables de s’identifier à leur équipe. »

« Il y a deux jeunes joueurs avec les Hurricanes, Sebastian Aho et Andrei Svechnikov, qui sont devenus très populaires et qui poussent les parents à vouloir inscrire leurs enfants au hockey mineur. »

Et les célébrations d’après-match dans tout ça ? « Les gens ne vont pas payer de 25 $ à 200 $ pour un billet dans le seul but d’aller voir l’équipe célébrer une victoire, mais le résultat, c’est que personne ne quitte son siège avant la fin. Et ça a permis à l’équipe de se rallier, de faire un gros doigt d’honneur à tous ceux qui ont douté… »

Alors non, les Hurricanes ne vont pas se lancer dans l’une de leurs célèbres célébrations s’ils gagnent ce soir. Ils ne font plus ça depuis la fin de la saison, de toute façon.

Mais s’ils réussissent l’exploit d’une quatrième victoire dans la série, s’ils remportent ce septième match face à des Capitals qui sont pourtant les champions en titre, cette sympathique Bunch of Jerks pourra continuer à s’inspirer des Hurricanes de 2006… et peut-être aussi espérer une conclusion similaire !

« Je me souviens qu’en 2006, nous avions un très bon coach, un gardien que personne n’avait vu venir et de bons jeunes joueurs, ajoute Ward. Alors oui, c’est un peu comme les Hurricanes d’aujourd’hui. Et ce qui est bien dans un septième match, c’est que tout peut arriver… »

Hurricanes c. Capitals, ce soir (19 h)