Paul Byron a vécu l'incertitude plus tôt dans sa carrière. Après avoir écoulé son contrat de recrue de trois ans, il a enchaîné quatre ententes d'un an de suite.

Depuis son arrivée à Montréal, Byron a enfin droit à de la stabilité. Ça a commencé par un contrat de trois ans signé en février 2016, et ça s'est poursuivi hier, quand il a signé une prolongation de contrat de quatre ans, d'une valeur totale de 13,6 millions de dollars (3,4 millions par saison).

À 29 ans, avec les enfants qui commencent l'école, c'était une occasion qu'il ne voulait pas laisser filer. C'est pourquoi il a décidé de régler la question dès cette semaine, plutôt que d'attendre au 1er juillet prochain et de profiter du marché des joueurs autonomes pour aller chercher plus de sous.

«Je ne me voyais pas louer un U-Haul et traverser la moitié du pays pour aller ailleurs», a candidement expliqué l'attaquant, cet après-midi, à Brossard.

Le site CapFriendly a répertorié quelques contrats relativement comparables à celui que Byron a signé hier. Leo Komarov, Antoine Roussel, Zack Smith et Jay Beagle sont les premiers noms au haut de la liste. Komarov et Beagle sont plus vieux que Byron, Roussel est un joueur d'énergie de quatrième trio, tandis que Smith n'a jamais produit avec la même constance que Byron. Bref, il y a lieu de croire que Byron aurait pu toucher plus d'argent l'été prochain, en parlant aussi aux 30 autres équipes.

«Tout le monde sait que tu peux aller chercher plus le 1er juillet. C'est là que tu as le gros bout du bâton, a reconnu Byron. Il suffit d'une équipe qui veut te surpayer. Mais j'aime tellement Montréal que ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Quatre ans ici, la sécurité, c'était parfait. Mon agent et l'équipe étaient assez proches sur les chiffres.»

Quand on repense au parcours de Byron, il ne faut pas s'étonner qu'il valorise autant la stabilité. C'est par le biais du ballottage qu'il s'est amené à Montréal, libéré par les Flames qui étaient craintifs en raison de ses nombreuses blessures. Pendant son séjour à Calgary, il s'est constamment promené entre la LNH et la Ligue américaine.

«J'essayais de ne pas trop penser au futur, raconte-t-il. J'ai toujours su dans ma tête que je pouvais jouer dans cette ligue. Mais c'était dur. Chaque année, t'as un contrat et tu sens que c'est inférieur à ta valeur, puis tu reçois de bonnes offres pour jouer en Europe. J'ai été chanceux que Bob Hartley soit le coach à Calgary, car s'il n'avait pas été là, je serais parti en Europe.

«C'était assez proche que j'accepte un contrat en Russie. Je connaissais quelques joueurs là-bas. À Moscou, tu ne parles pas la langue, tu penses à engager un chauffeur, car c'est compliqué, tu te demandes comment gérer la famille. Ça allait changer ma vie. Je suis content d'avoir joué à Calgary et de venir ici ensuite. Mais quand tu as un contrat d'un an, tu ne sais pas où tu vas aboutir. J'ai été loin de la maison pendant plusieurs années et je suis heureux d'être revenu dans l'est.»

Dossier réglé

Il ne faut pas se surprendre du moment choisi pour la signature de ce contrat. Byron tenait à régler la question avant le début de la saison.

«C'est un poids de moins sur mes épaules, reconnaît-il. Je n'aime pas parler de ça, c'est une distraction. Chaque fois que tu connais un mauvais match, tu penses à ça. En réglant ça avant la saison, c'est bon, je peux continuer à me concentrer sur les matchs.»

Lui était pressé de régler, mais la direction de l'équipe, elle, souhaitait voir comment il réagirait après avoir subi une opération à l'épaule droite en avril dernier.

«On était en pourparlers depuis environ deux semaines. L'équipe voulait voir comment mon épaule réagirait. Je pense que j'ai réglé ça assez vite avec ma bagarre [contre Jonathan Huberdeau]! J'ai aussi battu Andrew Shaw au tir au poignet!»

Byron a passé sa carrière à devoir faire ses preuves pour montrer aux dirigeants qu'il avait sa place malgré sa petite taille. Pas surprenant qu'il ait convaincu le Canadien aussi rapidement.

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