« J'ai parlé à Joël Bouchard un peu avant de signer. Je lui ai dit : "Si je viens à Montréal, je ne veux pas jouer pour toi." Il m'a dit : "Sais-tu quoi ? Je n'ai pas le goût d'être ton entraîneur non plus." Il va y avoir de la compétition au camp d'entraînement, c'est une bonne chose. Je suis prêt physiquement et mentalement. »

Xavier Ouellet connaît bien Joël Bouchard, qui a été son entraîneur adjoint chez le Junior de Montréal et l'Armada de Blainville-Boisbriand. La relation entre les deux hommes est excellente, n'ayez crainte. 

C'est surtout que Ouellet veut jouer pour le Canadien de Montréal la saison prochaine, et non le Rocket de Laval, même s'il a signé un contrat à deux volets. 

Ouellet n'a jamais su s'imposer avec les Red Wings de Detroit depuis son repêchage en 2011. Ses trois premières saisons, il a fait la navette entre la LNH et la Ligue américaine. La saison dernière, il a été laissé de côté pratiquement la moitié du temps. 

Ouellet s'explique mal ce qui s'est passé, mais surtout, il ne veut pas vraiment y penser. Il a plutôt essayé de profiter de « chaque minute de chaque journée » cet été pour s'améliorer. Tout y est passé : la force physique, l'explosion, le patinage en puissance. 

Des choses à prouver

Bref, à Montréal, Ouellet a une nouvelle chance de faire sa place dans la LNH. Mais à 25 ans, il commence à épuiser ses cartouches. 

« Je ne sais pas si c'est la dernière chance, mais c'est une chance », a dit Ouellet, présent au Pro-Am Gagné-Bergeron.

« J'ai 150 matchs d'expérience dans la LNH, je me sens comme un joueur de la LNH. C'est à moi d'y aller et de le prouver à l'organisation. Je l'ai fait par le passé, je me sens prêt à le refaire. »

Ouellet reconnaît qu'il a choisi le Canadien en partie pour le défi, tant personnel que d'équipe, mais aussi parce que le coeur lui en disait. « L'idée de venir aider mon équipe d'enfance m'a donné des pincements au coeur et des petits papillons. J'ai vu ça comme de la bonne énergie. » 

Ouellet pourrait aussi profiter de l'absence à long terme de Shea Weber pour faire sa place dans la formation, au moins au début de la saison, et montrer ce dont il est capable. Weber a été opéré pour une déchirure au ménisque du genou droit et reviendra au jeu, dans le meilleur scénario, en décembre. Il y a par conséquent une place disponible à la ligne bleue. 

« Ça fait partie de la LNH. C'est une opportunité. Ça adonne que j'arrive au même moment et c'est à moi de la prendre, d'utiliser le temps que j'ai pour montrer à l'équipe ce que je peux amener. En fin de compte, le défi est le même. » 

Ouellet pourra aussi compter sur son ancien allié du Junior de Montréal, Dominique Ducharme, maintenant entraîneur adjoint du Canadien. Le défenseur québécois se réjouit de le retrouver. 

« Il m'a aidé dans le junior, il a joué avec mon père en Europe aussi. Je le connais bien. Il a fait un bon travail avec moi, pour me faire travailler dans les entraînements. Il a fait ça avec tous ses joueurs. C'est un entraîneur passionné et professionnel. J'ai hâte d'avoir l'opportunité de travailler avec lui. »

UNE 10E ÉDITION COURONNÉE DE SUCCÈS 

Après une année au PEPS de l'Université Laval, puis huit autres à l'aréna de L'Ancienne-Lorette, le Pro-Am Gagné-Bergeron s'est déplacé hier au Centre Vidéotron. Rien de trop beau pour la 10e édition. L'événement était rendu trop gros pour son ancien domicile. Hier, ils étaient environ 10 000 à avoir acheté leur billet 25 $ pour regarder des amateurs jouer avec des pros. Chacun des joueurs amateurs avait payé 3000 $ ce privilège, ce qui fait que plus de 400 000 dollars ont été remis à cinq causes : Leucan, Pignon bleu, ainsi que les fondations Philippe-Boucher, Simple Plan et Maurice-Tanguay. « C'est ce qui est beau dans l'amitié des joueurs de la LNH, surtout les Québécois, a expliqué Simon Gagné. Les gars, on les appelle et c'est oui tout de suite. On regarde la formation, ce n'est pas n'importe qui. » « Ça montre à quel point les gens de Québec sont passionnés de hockey, a dit David Savard. Voir 10 000 personnes se déplacer pour un match qui n'est pas de la LNH, ça prouve à quel point le monde de Québec adore le hockey et espère avoir un club. » 

ALEX CHIASSON EN ATTENTE 

Alex Chiasson est toujours sans contrat, quelques mois après avoir gravé son nom sur la Coupe Stanley comme porte-couleurs des Capitals de Washington. « Je laisse les choses se placer. Avec ce que j'ai vécu la saison dernière, je pense que ça m'aide. J'ai beaucoup d'expérience en séries et le fait de sortir vainqueur est un atout pour moi. » Chiasson a reconnu qu'être laissé de côté en finale avait été difficile, mais ajouté que personne ne pourrait lui enlever sa bague de la Coupe Stanley. Par ailleurs, il a réagi vivement quand on lui a demandé s'il était content d'avoir pu renouer avec Jonathan Marchessault, après que les deux grands amis eurent convenu d'observer une trêve de communications durant la finale. « Pourquoi j'aurais arrêté de lui parler ? Plusieurs ont parlé de moi et Jon, que ça allait affecter notre amitié, mais on est restés des meilleurs amis. On se côtoie le plus possible et notre amitié ne changera pas. »