Mike Brown n'a pas eu à aller bien loin pour changer d'équipe.

Plutôt que de participer à l'exercice matinal des Sharks de San Jose, au centre d'entraînement de l'équipe, il n'a eu qu'à se rendre au SAP Center et d'attendre ses nouveaux coéquipiers du Canadien.

Brown, qui a été réclamé au ballottage par le Tricolore lundi midi, est un vétéran de 30 qui en sera déjà à sa sixième équipe dans la LNH. C'est un agitateur qui, on s'en souviendra, portait l'une des moustaches les plus touffues de la ligue à l'époque où il portait les couleurs des Maple Leafs de Toronto.

La moustache n'est plus là - elle pourrait revenir, prévient-il - mais le désir de se faire valoir et de justifier son rôle dans un alignement de la LNH y est toujours.

«C'est mon style de jeu. Je sais que je dois garder le même style parce que c'est ce qui m'a amené dans la Ligue nationale et c'est la raison pour laquelle le Canadien est venu me chercher.»

Brown fera ses débuts avec le CH dès ce soir. Il remplacera Devante Smith-Pelly au sein du quatrième trio alors que Lucas Lessio sera également laissé de côté.

Brown se retrouvera dans une position qu'il n'a jamais vécue auparavant.

«Je n'ai jamais affronté mon ancienne équipe aussi rapidement, a indiqué l'attaquant de 5'11 et 205 livres, qui n'a qu'un but et trois points en 44 matchs cette saison. Ça a fait bizarre de me stationner à mon emplacement habituel, à l'aréna, et de tourner à droite au lieu de tourner à gauche en entrant!»

Brown a jeté les gants à sept reprises déjà cette saison, ce qui lui vaut le cinquième rang du circuit à ce chapitre.

Dimanche, au moment de commenter la décision des Sharks de soumettre Brown au ballottage, l'entraîneur-chef Peter DeBoer avait indiqué ceci au réseau CSN: «C'est un luxe d'avoir ce genre de joueur dans la formation. En même temps, je ne sens pas que nos joueurs se font rudoyer. Nous en sommes au temps de l'année où les points au classement sont tellement importants qu'on ne peut se permettre de se retrouver au banc des punitions... à moins que le pointage ne soit pas serré. Ce sont tous des matchs qui se décident par la marge d'un but. (Ce genre de joueur) devient de moins en moins significatif à mesure qu'on progresse dans la saison.»

Brown écoule la dernière année d'un contrat de deux ans qui lui rapporte annuellement 1,2 million. Il sera donc joueur autonome sans compensation à la fin de la saison.