Dans la LNH d'aujourd'hui, qu'est-ce qu'un marqueur naturel?

Dans une ligue où seulement trois joueurs ont atteint le plateau des 40 buts cette saison, les critères doivent évidemment changer. Mais peu importe ce que sont ces critères, aucun joueur ne les respecte chez les Sénateurs aux yeux de Dave Cameron.

Un collègue interrogeait l'entraîneur-chef sur la production de son équipe, et soulignait que cinq de ses joueurs ont atteint la vingtaine cette saison et que Bobby Ryan n'en faisait pas partie.

«C'est l'identité de notre équipe, nous avons un bon équilibre, a d'abord répondu Cameron, après l'entraînement d'hier. Je ne veux pas manquer de respect envers aucun de mes joueurs, mais je ne crois pas que nous comptons sur un marqueur au sens pur du terme dans notre groupe.»

Deux choses: soit que Dave Cameron est très sélectif dans ses critères pour définir un marqueur naturel, soit que l'entraîneur voulait fouetter son attaquant-vedette. Car depuis 2008, seulement six joueurs ont connu plus de saisons de 30 buts que Ryan. Ce dernier a connu quatre campagnes du genre au cours de cette période, soit autant que Zach Parisé, un autre marqueur pas trop mauvais...

En donner plus

Si les Sénateurs sont menacés de subir le balayage ce soir, c'est notamment parce que leur production offensive a été insuffisante. Le trio que Ryan forme avec Mika Zibanejad et Milan Michalek compte trois petits points.

«L'équipe au complet n'arrive pas à faire scintiller la lumière rouge, a martelé Cameron. Le Canadien joue très bien contre nous. Mais pour Bobby, il y a certainement une question de confiance.

«Je ne sais pas si ébranlé est le bon mot [pour sa confiance]. Mais quand tu es décrit comme un marqueur et que tu ne marques pas, c'est difficile pour la confiance.»

Ryan n'a aucun point depuis le début de la série, et un seul à ses 13 derniers matchs, si on ajoute les 10 derniers matchs de la saison dans le calcul. Pour son dernier but, il faut reculer de 15 matchs, soit au 19 mars contre les Bruins. Et même sur ce jeu, il prend un tir de routine, et c'est plutôt Matt Puempel qui semble pousser la rondelle derrière la ligne rouge. Mais même avec ce but, ça lui fait seulement un filet à ses 23 dernières rencontres.

«On peut en faire plus. En tant que trio, on a généré des chances, on n'a juste pas marqué. Au dernier match, on a été plus dans leur zone, on a créé des surnombres», a jugé Ryan.

Ryan reconnaît toutefois que des chances de marquer, pour les meilleurs éléments offensifs de l'équipe, ça ne suffit pas.

«Quand tu joues avec les deux premiers trios, que l'équipe compte sur ta production et que tu ne produis pas, la pression monte. Mais aucune pression n'est plus forte que celle que nous nous imposons à nous trois», a-t-il dit au sujet de lui et de ses compagnons de trio.

La relance des Sénateurs pourrait très bien devoir passer par Ryan et ses compagnons, car les troisième et quatrième trios peinent à produire. Et Mark Stone, un ailier au sein de l'unité pilotée par Kyle Turris, joue malgré une microfracture de la main droite.

Pour se remettre en marche, Ryan va accepter un but, peu importe comment il sera marqué.

«On a été bons pour se rendre au filet, mais pas pour se placer devant Carey Price, analyse-t-il. Il est très bon pour voir la rondelle, il trouve toujours des corridors pour la repérer. Dans ces circonstances, ça te prend le tir parfait pour le battre et ça n'arrive pas souvent en séries. Ça va nous prendre des jeux plus laids.»