Lars Eller a traversé des moments pénibles au cours de la saison. Coïncidence ou non, le passage de la date limite des transactions a marqué le début d'une nette amélioration dans son jeu.

Et on le voit depuis ce temps-là avec l'air grave, plus bourru qu'autrefois.

Et ça, c'est une coïncidence?

«Tout au long de notre carrière, on apprend à se connaître de mieux en mieux, nous a-t-il dit. Et j'ai appris que j'étais à mon mieux lorsque j'étais un peu en colère et que j'entretenais une certaine émotion.»

Ça lui va si bien que le Danois a décidé de demeurer dans cet état d'esprit - même si, Dieu merci, il épargne ses proches à la maison! Mais sur la glace, cette tranquille furie est bien vivante, particulièrement face aux Sénateurs d'Ottawa. Évoquez les séries d'il y a deux ans et le coup d'Eric Gryba à ses dépens, et ce sera clair.

«Ça représente beaucoup de motivation, aucun doute là-dessus, dit-il. Ça doit l'être.»

Eller connaît un bon début de printemps même si ses ailiers ne suivent pas toujours. À sa gauche, la recrue Jacob De La Rose essaie d'accomplir ses tâches défensives, mais a constaté que les séries étaient une tout autre chose.

Loin de le blâmer, Eller évoque plutôt son jeune âge.

«C'est incroyable que Jacob se retrouve dans cette situation à 19 ans, fait-il valoir. On a tendance à oublier à quel point il a gravi les échelons rapidement. Moi, à 19 ans, je jouais peut-être avec des hommes, mais j'étais encore en Suède. C'est une situation difficile pour lui, ça fait beaucoup de choses à absorber. Il va retrouver ses repères.»

Sur la patinoire, le centre de 25 ans communique en suédois avec De La Rose afin qu'il puisse être plus à l'aise.

«Je veux l'aider de toutes les façons possibles, confie Eller. C'est parfois délicat de trouver l'équilibre entre trop en dire, faire trop de coaching, et laisser le joueur jouer. Mais j'ai une bonne communication avec Jacob.»

Sur le flanc droit, Dale Weise a joué la majorité du temps avec Eller, mais dimanche, c'est après avoir troqué son poste contre celui de Brian Flynn dans l'unité de Torrey Mitchell, en fin de troisième période, qu'il a frappé un grand coup.

Et même deux!

Même s'il s'est distingué sur un autre trio que le sien, Eller ne s'en formalise pas. Il sourit en parlant de Weise.

«Il se dresse dans ces situations-là, constate-t-il. Il a du plaisir et il saisit les occasions. Certains gars deviennent peut-être un peu plus nerveux à ce temps-ci de l'année, mais lui, il est dans son environnement naturel en ce moment.»