Dans la deuxième moitié de la saison dernière, le jeune défenseur Victor Hedman a produit à un rythme que seul Erik Karlsson, des Sénateurs d'Ottawa, pouvait tenir.

En fait, le premier choix du Lightning de Tampa Bay au repêchage de 2009 a ouvert la machine à partir de la mi-novembre. Il a fini par récolter pas moins de 48 points à ses 57 derniers matchs.

On sait que les jeunes défenseurs prennent souvent plus de temps pour se développer - à plus forte raison lorsqu'ils mesurent 6'6. Mais comment se fait-il que Hedman soit sorti de sa coquille à ce point l'an dernier?

«Il y a plusieurs raisons, répond le Suédois de 23 ans. Tout d'abord, je crois que j'étais en meilleure condition physique la saison dernière. De plus, le système de jeu cadre bien avec mon style. Il me permet de contribuer aux deux extrémités de la patinoire.»

Hedman a plus que doublé sa meilleure production en carrière en faisant passer son sommet personnel de points de 26 à 55.

Se pourrait-il que l'entraîneur-chef Jon Cooper lui donne plus de marge de manoeuvre que ne le faisait Guy Boucher auparavant?

«À mon arrivée dans la ligue, j'étais un joueur offensif, sauf que j'avais des lacunes dans mon territoire et sur le plan de la robustesse, répond Hedman. Il (Boucher) m'a aidé à améliorer ces aspects-là de mon jeu. Mais le temps est venu l'an dernier de mettre tout cela ensemble et de jouer comme j'en suis capable.»

Aux yeux de Steven Stamkos, l'éclosion de son grand coéquipier n'est pas aussi soudaine qu'on voudrait bien le croire.

«Ce n'est pas facile d'arriver dans la LNH à l'âge de 18 ans, rappelle le capitaine du Lightning. Il faut d'abord obtenir des occasions pour montrer ce qu'on peut faire et montrer qu'on peut produire. Or, la saison dernière, il a eu davantage d'occasions de jouer en avantage numérique.

«Il a toujours eu du talent et il a été capable de mûrir en tant que joueur et en tant qu'homme, et il a eu l'occasion d'être plus productif et de jouer un plus grand rôle.»

Une confiance qui fait boule de neige

Autant Stamkos que Jon Cooper suggèrent qu'au-delà de la condition physique ou du système de jeu dont parle Hedman, la confiance semble avoir été déterminante dans ses progrès.

«Il a toujours eu de nombreux atouts, mais ou bien il n'était pas placé en position pour en tirer profit, ou bien s'il l'était, il commettait une erreur et ne se donnait plus le droit de la commettre à nouveau.

«Maintenant, s'il essaie quelque chose et que ça ne fonctionne pas, il va s'essayer à nouveau. Il y a un joueur qui porte le numéro 76 de l'autre côté (P.K. Subban) qui a la même attitude. C'est une très bonne attitude à avoir.

«Bien sûr, on ne veut pas que les joueurs répètent constamment les mêmes erreurs, mais quand on a confiance en soi, on se place en position de connaître du succès. C'est de se dire: je peux faire ceci ou cela. Ça n'a pas fonctionné la première fois, mais la plupart du temps, ça va marcher.»

Le Lightning compte désormais sur le défenseur qu'il croyait avoir repêché au deuxième rang. Un arrière de plus en plus complet qui se veut une menace grandissante en supériorité numérique et qui est prêt à prendre une plus grande charge de travail.

«Les équipes qui ont eu du succès ces dernières années ont toutes au moins un défenseur de premier plan, soutient Stamkos. Chez nous, Heddy s'est hissé parmi eux, dans le premier tiers des meilleurs défenseurs. C'est rare de voir un gars aussi costaud patiner aussi bien et qui possède un tel niveau d'habiletés...»