Pour les fans du Canadien, le nom de Ryan McDonagh restera à tout jamais synonyme de désastre.

Il n'y a, bien sûr, rien de désastreux dans le jeu de McDonagh, cet ancien premier choix du Canadien (2007) qui continue sa spectaculaire ascension dans le maillot des Rangers de New York. Le défenseur de 23 ans est le deuxième joueur le plus employé par l'entraîneur John Tortorella cette saison, avec une moyenne de plus de 24 minutes de jeu chaque soir, et sa progression n'est certes pas terminée.

Le désastre, d'un point de vue montréalais, se trouve ailleurs. Il est dans les résultats de cette décision de juin 2009, quand le Canadien, sous l'administration précédente, a cru bon de concocter un échange avec les Rangers, qui cherchaient à se débarrasser d'un certain Scott Gomez, et qui insistaient pour que McDonagh fasse partie de la transaction en question.

On connaît la suite. McDonagh, lui, n'a rien oublié de cette journée-là.

«J'étais en train de m'entraîner avec l'Université du Wisconsin quand j'ai reçu l'appel, a-t-il raconté en entrevue téléphonique avec La Presse. Je ne pensais pas du tout que j'allais être échangé. Après l'appel, j'étais sous le choc. Mais c'est le côté des affaires qu'on retrouve dans le monde du hockey. Il faut tout oublier et seulement se concentrer sur le travail qu'il y a à faire par la suite.»

McDonagh ne sait pas trop ce qui s'est passé à la direction du Canadien le jour où l'échange de Scott Gomez a été fait. Mais en coulisse, on a souvent raconté à quel point le dépisteur en chef Trevor Timmins était de mauvaise humeur ce jour-là... «Je me souviens que c'est lui qui venait me voir jouer à l'université, que c'est lui qui me parlait chez le Canadien. Il me donnait des conseils pour que je m'améliore. Quand l'échange a eu lieu, il a pris contact avec moi pour me souhaiter bonne chance.»

«Spécial à chaque fois»

Le Canadien sera sur la glace des Rangers, ce soir à New York, pour y affronter McDonagh et sa bande. Ce ne sera pas la première fois que le jeune défenseur retrouvera ce club qui l'a jadis repêché.

«Mais c'est spécial à chaque fois, ajoute-t-il. Ce le sera toujours. On n'oublie pas le jour de son repêchage. Je me souviens très bien de ce moment, et j'ai conservé le chandail que le Canadien m'avait remis cette journée-là.»

Après avoir passé les semaines du lock-out à jouer dans la KHL de Russie, McDonagh avoue qu'il en a encore à apprendre. Et il reconnaît que les Rangers ont eu du mal à trouver leur rythme en ce début de saison.

«Tout le monde doit composer avec ce calendrier plus court, mais notre système est centré sur une exécution d'équipe qui nécessite beaucoup de confiance entre les joueurs. Je crois que ça nous a pris du temps à comprendre où il fallait être sur la glace. Mais depuis quelque temps, ça va mieux.»

Rick Nash va mieux aussi. L'attaquant à 7,8 millions par saison a récolté cinq points à ses quatre derniers matchs.

«Il est de plus en plus à l'aise avec nous, et il joue très bien, autant en attaque qu'en défense, a fait savoir McDonagh. C'est un joueur dynamique contre lequel il est très difficile de se défendre. Je ne crois pas avoir joué avec un joueur comme ça auparavant.»