J'imagine que ça ne doit pas être facile pour Pierre Gauthier. Ces gars-là ont tous leur fierté, après tout, et le DG du Canadien croyait fermement qu'il avait réussi à bâtir une équipe solide, qui allait pouvoir batailler en séries.

Eh bien, c'est raté. Il reste maintenant à passer à l'autre étape, la plus difficile: admettre que c'est raté.

Je sais, je sais. Il reste 34 matchs au calendrier du Canadien. Si jamais l'équipe se réveille, en gagne quelque chose comme 25 d'ici la fin, tout est possible. Mais nous vivons dans la réalité, pas dans un film de Disney, et la réalité nous rappelle que le Canadien ne joue même pas pour ,500 depuis le début de la saison. Pourquoi croire que ça changerait soudainement?

Pierre Gauthier doit donc faire face à cette réalité. L'accepter. Le pire scénario serait celui d'un DG dans le déni, qui tente de sauver la saison (et son job) en bâclant un échange sous le signe de la panique, comme celui de Tomas Kaberle. Le Canadien n'est pas à un ou deux joueurs d'un printemps magique. Loin de là.

Le Canadien est plutôt un club en reconstruction et ça aussi, Gauthier doit l'accepter.

C'est pourquoi il doit tendre ses filets et offrir aux autres ceux qui sont sans contrat pour l'an prochain: les Gill, Moen, Campoli et autres Kostitsyn. Il y a certes moyen d'obtenir des espoirs et des choix pour ces gars-là.

Ensuite, le DG doit tenter de faire un peu de place sur sa masse salariale. À bientôt 30 ans, Tomas Plekanec semble sur le déclin et son contrat est plutôt lourd. Mais le joueur tchèque a bonne réputation et il y aura sans doute des intéressés qui vont vouloir payer trop cher si jamais Gauthier lance ce nom au fil des conversations avant la date limite.

Alors voilà. En acceptant la réalité, Gauthier peut ajouter à sa banque d'espoirs, obtenir des choix au repêchage et faire de la place sur sa masse salariale, pour mieux se lancer (prudemment) à la chasse aux joueurs autonomes en juillet.

Pour le bien du club, il s'agit de la meilleure stratégie à adopter.