Pendant que Sidney Crosby donnait ses premiers coups de patin en près d'un an, hier soir à Pittsburgh, un membre des Bruins de Boston avait une bonne pensée pour lui.

Comme Crosby, Patrice Bergeron a lui aussi eu à composer avec un coup à la tête qui l'a forcé au repos pendant très longtemps. Comme Crosby, Bergeron à eu à passer à travers les longs jours de solitude, il a eu à répondre aux mêmes questions sur son état de santé pendant des mois et des mois.

«Je suis content qu'il soit de retour, a fait savoir l'attaquant des Bruins avant le match d'hier soir au Centre Bell. C'est bon pour toute la ligue. Pour un joueur, ce n'est pas facile d'avoir à attendre sur la touche.»

Bergeron se souvient très bien de ce moment-là. Il se souvient de son grand retour, en 2008-2009, après avoir dû rater 72 matchs en saison régulière et les séries éliminatoires en raison d'une commotion cérébrale.

«Quand on revient après une si longue absence, on est évidemment un peu nerveux... On veut passer ce premier match le plus vite possible. Ce qui va être le plus dur pour lui lors des prochains matchs, c'est le rythme. Le synchronisme. C'est une chose que de t'entraîner avec tes coéquipiers, c'est une autre chose que de prendre part à un match.

«Tout le monde réagit de manière différente. Moi, ça m'a pris du temps avant de retrouver mon rythme, avant de redevenir le joueur que j'étais.»

Hier soir en tout cas, Crosby avait l'air du Crosby dominant que l'on a toujours connu. Reste à voir si ça va durer. Reste à voir aussi comment le fameux numéro 87 des Penguins sera «reçu» par les rivaux au cours des matchs qui vont suivre.

Est-ce que Crosby sera une cible plus facile? Est-ce que les autres joueurs vont soudainement se mettre à freiner devant lui, effrayés par l'idée d'avoir à répondre à Brendan Shanahan par la suite?

Selon Bergeron, personne ne va se mettre à freiner devant Crosby.

«Je suis sûr que personne ne veut le blesser, mais en même temps, une fois sur la glace, on ne pense pas à ça. Les suspensions de Brendan Shanahan, c'est sûr que ça lance un message. Mais c'est à peu près impossible de freiner sec et de se dire, il faut que j'arrête parce que c'est Sidney Crosby...»

L'entraîneur des Bruins, Claude Julien, croit au contraire que les rivaux de la LNH vont se mettre à faire gaffe lorsqu'ils vont arriver dans un coin avec le joueur vedette des Penguins.

«Je pense que les gars vont faire attention. En tout cas, moi si j'étais joueur, je ferais plus attention. La dernière chose que tu veux, c'est de sortir Sidney Crosby avec un coup salaud.»

En plus de se réjouir du retour de Crosby («c'est un excellent ambassadeur; quand on perd un gars comme lui, ça fait mal à la Ligue nationale»), Claude Julien estime qu'au final, cette blessure va peut-être servir à changer les choses.

«Au bout du compte, si chaque joueur fait plus attention à son comportement sur la glace, ça va être bon pour toute la ligue», a dit le coach des Bruins.