Si Sean Couturier a peur d'être retourné à son club junior, ça ne paraît pas vraiment.

Couturier, le premier choix des Flyers au dernier repêchage (le 8e au total), sera en uniforme lorsque son club affrontera le Canadien au Centre Bell, ce soir. Surprenant? Oui, un peu. Après tout, les jeunes de 18 ans qui résistent aux premières coupures dans la LNH, c'est rare. Surprenant aussi parce qu'en disputant son 10e match de la saison, demain soir contre Winnipeg, Couturier pourra s'assurer que les Flyers auront à lui payer un salaire de la LNH... s'ils ne le retranchent pas d'ici là.

Ce qui ne semble pas énerver le principal intéressé, loin de là.

«Je ne pense pas qu'ils vont se fier à un seul match (celui de ce soir) pour m'évaluer, a-t-il fait savoir ce midi au Centre Bell. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire, ils ne m'ont rien dit. J'y vais un jour à la fois, ce qui arrivera arrivera. »

Pour le moment, tout indique que les Flyers vont garder le jeune homme avec eux cette saison, une information que l'entraîneur du club, Peter Laviolette, n'a pas voulu confirmer aujourd'hui.

«Il fait de l'excellent travail avec nous, s'est contenté de dire Laviolette. Il a été aussi bon en attaque qu'en défense. En partant, nous l'avons placé dans des situations difficiles, et il a tout fait ce qu'on lui a demandé.»

Les Flyers, en effet, n'ont pas hésité à demander à Couturier de tuer des punitions, de lui confier des missions importantes en défense.

«Je ne m'attendais peut-être pas à avoir des responsabilités comme ça aussi rapidement, d'admettre l'ancien des Voltigeurs de Drummondville. Je suis fier d'être encore avec l'équipe. Je continue de travailler, et je parle beaucoup avec des gars comme Maxime Talbot, Daniel Brière et Claude Giroux. Ça me facilite la vie.»

En huit rencontres cette saison, Couturier a récolté deux buts et deux passes, et est employé en moyenne pendant 13 minutes et 25 secondes de jeu à chaque match.

Il dit qu'il en à encore à apprendre, et il dit que la période d'adaptation n'est pas terminée. Sans doute, mais on voit mal comment les Flyers pourraient lui demander de retourner à son club junior demain.

En attendant de connaître la décision des patrons, Couturier continue d'apprendre.

«La plus grosse différence dans la LNH, c'est la vitesse des gars, a-t-il ajouté. La vitesse, et la forme physique des joueurs. Mais on est chanceux chez les Flyers; ils traitent les jeunes comme ils traitent tous les autres.»