En marge de ses mouvements de personnel, le Canadien a tenu une rencontre d'équipe, dimanche matin à Brossard, afin de s'assurer que tout le monde est prêt à renverser la vapeur après un début de saison pour le moins pénible.

«Aussi mal les choses ont elles été depuis le début de la saison, personne n'est venu à l'aréna jusqu'ici en blâmant les autres, a expliqué Josh Gorges. Les gars se montrent imputables de leurs actions. Ils savent qu'on peut s'en sortir et qu'on va s'en sortir. Sauf qu'il faut qu'on le fasse ensemble.

«Il ne faut pas céder à la tentation du jeu individualiste, a-t-il ajouté. Car par le passé, lorsque nous avons respecté le système ainsi que notre plan de match, nous avons connu du succès.»

Le Canadien a-t-il les bons hommes en place pour mettre ce plan de match à exécution? Après la défaite de samedi, Jacques Martin a répété que le manque d'expérience en défensive posait des défis à sa formation.

«Nous avons trois jeunes défenseurs qui n'ont à peu près pas d'expérience de la Ligue nationale, a-t-il signalé. Et les autres sont contraints de jouer des rôles auxquels ils ne sont pas habitués. Ils apprennent sur le tas.»

On n'a qu'à regarder le temps d'utilisation de Yannick Weber, qui a joué en moyenne 21:26 lors des quatre derniers matchs. On parle ici d'un défenseur qui a amorcé la saison sur le quatrième trio et à qui l'on avait préféré les Alexei Emelin et Raphael Diaz au terme du camp d'entraînement!

«Une part de ces minutes provient du temps que j'ai passé sur les unités spéciales, a souligné Weber. À l'égalité numérique, je continue de jouer contre les troisième et quatrième trios. Je n'estime pas que mon rôle ait vraiment changé.»

Weber défend les jeunes

Selon Weber, on pourrait toujours dire que l'état des choses serait différent si les Markov, Spacek et Campoli n'étaient pas blessés, mais il n'est pas pour autant prêt à mettre le blâme sur les jeunes.

«Je sais que nous avons une jeune équipe et que nous devons nettoyer un peu notre jeu défensif, mais je ne crois pas que le manque d'expérience soit en cause. Ce n'est peut-être pas tout le monde qui est à son mieux en ce moment, mais un gars comme Emelin ne fait pas d'erreur. Il est physique et son jeu est solide. J'aime jouer avec lui parce qu'il donne l'impression d'un joueur qui est dans la ligue depuis un certain temps. Et c'est la même chose avec Raphael (Diaz).

«Nous devons être meilleurs défensivement parce qu'on accorde trop de buts. Mais les revirements, le mauvais positionnement et les nombreuses chances de marquer qu'on donne à l'adversaire ne sont pas autant le fait de l'inexpérience que de ne pas être tous à la même page en ce moment.»

Jacques Martin comptera cette semaine sur le retour au jeu du vétéran Jaroslav Spacek, qui s'est entraîné dimanche en compagnie de l'entraîneur-adjoint Randy Cunneyworth.

«C'est un défenseur d'expérience qui va aider nos jeunes arrières en plus de faire du bon travail en infériorité numérique, a souligné l'entraîneur. Sans compter qu'au cours de sa carrière, il a démontré qu'il pouvait aussi évoluer sur une deuxième vague en avantage numérique.»

Price ciblé par l'adversaire

Au cours de la rencontre d'équipe, Jacques Martin a insisté sur la nécessité pour le Canadien de protéger ses avances en plus de revenir pour une énième fois sur l'amélioration des unités spéciales.

Samedi, les Leafs ont effacé trois déficits, dont l'un à la suite d'une charge au filet de Mikhail Grabovski qui a décontenancé Carey Price.

«Oui, nous voulons protéger notre gardien, c'est important et nous devons être meilleurs à ce chapitre, mais il faut agir intelligemment, a insisté Josh Gorges. Je ne pense pas que nous soyons en faute de ne pas avoir pourchassé Grabovski.

«Nous devons seulement faire la même chose et aller nous aussi devant le gardien adverse. Mais nous ne voulons pas écoper de punitions stupides en nous en prenant à un adversaire.»

Martin a perdu patience

Quant à la sempiternelle question des unités spéciales, Jacques Martin a soutenu que l'exécution en avantage numérique avait progressé face aux Leafs même si elle n'a toujours pas donné de résultat.

À ce sujet, Martin a perdu son flegme habituel, au terme de la défaite de samedi, lorsqu'une collègue anglophone lui a demandé de justifier l'utilisation persistante de Mathieu Darche en avantage numérique aux dépens d'Erik Cole.

«Combien Cole a-t-il marqué de buts en avantage numérique l'an dernier? a répliqué Martin d'un ton sec. Il a eu sa chance. Darche, lui, fait du bon travail devant le filet adverse.

«Ces choix sont la prérogative de l'entraîneur et c'est à vous de faire vos devoirs.»

Le hic, c'est que Cole a marqué trois buts en supériorité numérique l'an dernier avec les Hurricanes. Darche en a trois aussi... en carrière.