On a tous été un brin surpris quand les Sabres de Buffalo, contre toute attente, ont gentiment offert un nouveau contrat de 7 ans et 38,5 millions à Tyler Myers en septembre. Après tout, le gros défenseur de 21 ans était encore bien loin du marché des joueurs autonomes, et il ne s'agissait certes pas d'un dossier pressant pour la direction des Sabres.

Mais le nouveau propriétaire du club, Terry Pegula, ne déteste pas les coups d'éclat. Et l'embauche à long terme de Myers, gagnant du trophée Calder en 2009-10, est venue rappeler à tout le monde que le nouveau proprio veut gagner tout de suite.

Pas dans 10 ans. Tout de suite!

Le principal intéressé, lui, n'a pas été si surpris par ce nouveau contrat. Parce que c'est ce qu'il désirait... et aussi ce que ses patrons désiraient.

«J'ai été surtout surpris par la vitesse des négociations, a expliqué le défenseur de 6'8 avant le match d'hier soir au Centre Bell. On a commencé les discussions, et une semaine plus tard environ, c'était déjà réglé. En partant, nous étions d'accord sur la durée du contrat. Le chiffre sept faisait pas mal l'affaire de tout le monde.»

Myers est le premier à le reconnaître: après une première saison du tonnerre, il a connu un début de saison tout à fait ordinaire il y a un an. «J'ai été mauvais lors des 30 ou 40 premiers matchs... mais je me suis repris dans la seconde moitié de la saison. Je sentais cette pression après avoir obtenu le titre de recrue de l'année, et la différence, c'est que par la suite, je ne pouvais plus surprendre personne. Tout le monde m'attendait au détour.»

Une tendance?

À la suite de ce nouveau contrat de sept ans, on s'est mis à croire que les longs contrats aux jeunes défenseurs allaient pleuvoir un peu partout sur la planète LNH. Par ici en tout cas, on a commencé à s'imaginer PK Subban avec une entente du genre...

«Je ne sais pas si ça va devenir la norme, et je ne sais pas ce qui va arriver avec PK... Il a l'air de très bien se tirer d'affaire avec le Canadien. Mais je dirais que ces contrats de longue durée aux jeunes ressemblent au moins à une tendance, et pas seulement pour les défenseurs.»

Ce qui est certain, c'est que les Sabres, sous Terry Pegula, ne vont pas se contenter de rester en retrait pendant que les rivaux s'améliorent. En plus de s'offrir Myers pour sept saisons, les Sabres ont aussi profité de la saison morte pour s'offrir quelques gros noms, dont Robyn Regehr, Christian Ehrhoff et Ville Leino.

Non, les Sabres ne se comportent plus comme un club de petit marché.

«Depuis que Terry Pegula est là, le message est assez clair, a ajouté Tyler Myers. On peut vraiment voir que la nouvelle direction veut gagner au plus vite. Nos patrons nous donnent les outils pour gagner, c'est certain.»