C'était la journée des examens médicaux chez le Canadien, hier, mais on aurait tort de croire qu'elle n'est que la copie-carbone de l'année précédente.

Car il ne s'agit pas de répéter les mêmes exercices et de comparer les résultats avec ceux de l'an dernier. Les tests changent, les mesures aussi... et les objectifs qu'ils desservent.

«Je ne suis pas d'accord avec tous les examens auxquels on nous soumet, mais c'est vrai qu'ils deviennent de plus en plus pertinents d'une année à l'autre, explique le défenseur Hal Gill. Il y a davantage de dépistage qui se fait que de tests proprement dits. Ce dépistage aide à identifier les aspects sur lesquels nous devons travailler.»

Mathieu Darche est du même avis, estimant que les évaluations d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec celles de ses débuts chez les professionnels.

«Les entraînements sont devenus beaucoup plus spécifiques aux besoins d'un joueur de hockey, constate Darche. Par exemple, on pourrait bien s'entraîner en endurance, mais le hockey n'est pas un sport aérobique.

«On embarque sur le vélo, on a des tuyaux dans la bouche et on est piqué partout. C'est devenu une science qui nous permet de déceler certaines failles. «

Alex Henry, un phénomène

L'homme derrière ces avancées est le préparateur physique Pierre Allard, qui en est à sa deuxième saison avec le Tricolore.

«Pierre a fait tous les entraînements avec nous durant été et il a perdu 25 livres, confie Darche. Si lui pouvait les faire, les joueurs étaient mieux de les faire aussi!»

Certains tests demeurent des classiques d'une année à l'autre, comme le vélo VO2 Max, les sprints ou encore la mesure du coefficient de gras.

Et là où il y a des mesures, il y a de petits paris.

«On est compétitifs de nature et en arrivant à chaque station, c'est sûr qu'on regarde ce qu'ont fait les autres avant nous, raconte Darche. Par exemple, j'ai perdu un petit pari avec Travis Moen à propos du taux de gras, mais ce n'est pas grave. Dans l'ensemble, tout le monde semble en excellente forme cette année.»

Au-delà de cette réponse diplomate, Darche soutient être constamment surpris de la démonstration qu'offre le défenseur Alex Henry lors des examens physiques.

«Alex est un spécimen, dit-il. Il est tellement fort. Il ne se distingue peut-être pas à la course, car il mesure 6'5, mais il est probablement celui qui a le taux de gras le plus faible dans toute l'équipe et il domine les tests de puissance.»

Le Tricolore rangeait sa ribambelle d'appareils en fin de journée, car les 64 joueurs présents au camp sauteront sur la glace aujourd'hui à l'occasion des premiers matchs intra-équipe.

Ce qui fait entièrement l'affaire de Hal Gill.

«C'est bien plaisant, tous ces tests, mais moi je veux jouer!»