Malgré le match de jeudi face aux Islanders de New York, la défaite de mercredi soir à Boston a relancé le débat à savoir si le Canadien ne formait pas une équipe trop petite et pas suffisamment équipée pour faire face aux agressions.

«On n'est pas l'équipe la plus tough, je pense que tout le monde le sait, a reconnu Benoît Pouliot. Quand nos meilleurs joueurs se font achaler durant tout le match, d'autres doivent intervenir. Mercredi, tout le monde s'est bien défendu dans les circonstances.»

Le Tricolore peut bien dire qu'il va se rappeler de ce match, mais a-t-il les munitions pour répliquer?

«Dans notre équipe, c'est assez difficile, a reconnu Pouliot. Nous sommes l'une des plus petites équipes de la ligue. On a des joueurs comme Travis (Moen) qui peuvent le faire, mais Boston a pratiquement deux trios qui font ce genre de travail.»

Selon Pouliot, le Tricolore doit tenir pour acquis que les Bruins, maintenant qu'ils ont trouvé le moyen de battre le Canadien pour la première fois en quatre matchs cette saison, auront recours aux mêmes méthodes lors du prochain rendez-vous.

«Ils vont penser à ce qui est arrivé et nous aussi. Il faudra être prêts pour ça parce que c'est sûr que ça va arriver. Cela dit, je ne pense pas que toutes les équipes vont se mettre à nous pousser de cette façon. Nous n'avons pas la même rivalité avec toutes les équipes qu'avec les Bruins.»

L'idée va-t-elle se répandre?

Un danger guette quand même le Canadien. Même s'il n'a vraiment été victime d'intimidation qu'à deux reprises cette saison - l'autre fois étant à Philadelphie, avant la pause du match des Étoiles -, les autres formations pourraient décider d'adopter ce style de jeu d'ici la fin de saison et amocher les meilleurs joueurs du CH.

C'est du moins ce que croit Zenon Konopka, l'homme fort des Islanders.

«Si je me retrouvais dans une série 4-de-7 contre eux, ça ferait assurément partie de mon plan de match, a indiqué le sympathique homme fort.

«Avant d'affronter Montréal, on sait qu'on doit être physiques et faire en sorte que le match devienne laid. Plusieurs de leurs joueurs n'aiment pas cela, et c'est important pour l'adversaire de le réaliser. La plupart des formations le font.»

En revanche, ça ne date pas d'hier que le Canadien forme une petite équipe. Pourquoi plus d'équipes n'en ont pas tiré avantage jusqu'à maintenant?

Besoin d'un homme fort?

À un peu plus de deux semaines de la date-limite des transactions, les joueurs du Canadien évitent de réclamer trop ouvertement un matamore pour venir protéger les plus petits attaquants.

«C'est à l'état-major de décider de ce genre de chose, a répondu Tomas Plekanec. S'il y en a un qui s'amène, tant mieux, sinon on doit continuer de se serrer les coudes et de se protéger les uns les autres.

«Mais il nous faut aussi jouer selon nos atouts, a ajouté le centre tchèque. Les bagarres ne font pas partie de notre style de jeu.»

James Wisniewski ne refuse pas les invitations - il s'est déjà battu neuf fois reprises en une seule saison! - mais il est bien d'accord avec Plekanec: le Tricolore doit utiliser ses forces à son avantage.

«Nous avons marqué quatre buts en avantage numérique, a rappelé Wisniewski. Si nous n'avions pas donné huit buts, nous aurions eu le dessus! Notre attaque à cinq doit répondre et faire payer l'adversaire s'il décide d'adopter ce style de jeu contre nous.»