Fin octobre, j'écrivais que Bob Gainey devrait jaser d'un nouveau contrat avec Tomas Plekanec au plus vite. Ce n'est pas dans ses habitudes, mais bon, des fois, il faut ce qu'il faut. Bien sûr, j'ai été étonné en apprenant plus tard que, oui, le DG du CH avait justement le goût de jaser affaires avec Plekanec et son agent Rick Curran.

Sauf que depuis, il ne s'est rien passé. Rien.

«Bob Gainey ne m'a jamais appelé, m'a confié Curran, hier, lors d'une conversation téléphonique. J'ai entendu dire dans les médias qu'il voulait négocier, mais il ne m'a pas appelé pour me dire ça.»

C'est là qu'on en est rendus, mesdames et messieurs.

Surprenant? Un peu. Si j'étais monsieur Bob, me semble que je sauterais sur le portable assez vite, et que je m'arrangerais un petit 5 à 7 avec Rick Curran pour très bientôt. Voyez-vous, chaque fois que Plekanec amasse des points, sa valeur grimpe un peu plus.

Avant les matchs d'hier soir, le joueur tchèque était parmi les 20 meilleurs pointeurs de la LNH. Pas besoin de vous dire que la prochaine fois, il risque de coûter pas mal plus cher que les 2,75 millions qu'on lui verse cette saison. Si, bien sûr, le CH parvient à le convaincre de rester, lui qui pourrait devenir libre comme l'air à compter du 1er juillet.

S'il poursuit à ce rythme d'enfer, Plekanec va finir la saison avec quelque chose comme 80 points.

«Nous n'avons pas entendu parler de Bob (Gainey), mais ce n'est pas comme si je m'attendais à un appel de sa part de toute façon, a ajouté Curran. Ces choses-là finissent toujours par se régler, vous savez. Je n'ai pas parlé de tout ça avec Tomas, parce que nous avons convenu de nous concentrer sur la saison en cours.»

Vrai qu'en théorie, Gainey ne peut pas jaser affaires avec le clan Plekanec. Pas tout de suite, en tout cas. Selon la convention collective, tout joueur qui écoule un contrat d'un an ne peut recevoir d'offre de son employeur avant le 1er janvier.

Je dis en théorie, parce que dans les faits, plusieurs équipes choisissent d'ignorer cette règle. «Je ne sais même pas pourquoi cette règle-là existe, a enchaîné Curran. Plusieurs équipes n'en font pas de cas, et entreprennent des discussions avant le 1er janvier. C'est juste qu'ils attendent après cette date pour rendre ça public.»

La bonne nouvelle pour les partisans et pour le CH, c'est que Plekanec a l'air d'aimer ça par ici. «Je pense que Tomas a toujours voulu rester à Montréal, a précisé Curran ; et je pense qu'il n'a pas de raison de vouloir partir. On verra bien. Quand le moment sera venu, nous allons nous asseoir et nous allons discuter.»

Remarquez, un gars qui dit qu'il aime ça ici, on a déjà vu ça. Sheldon Souray, Saku Koivu et Mark Streit, pour ne nommer que ceux-là, ont tous souvent affirmé que c'est avec le CH qu'ils voulaient continuer. Sauf qu'ils ont fini par continuer ailleurs.

Un cas différent

Le cas Plekanec est différent, par contre. On ne parle pas ici d'un joueur vieillissant ou d'un gars en fin de carrière, mais bien d'un type qui est au sommet de sa forme, et qui pourrait l'être pendant encore plusieurs saisons. Et puis, ce n'est pas comme si le Canadien regorgeait de joueurs de cette trempe. Glen Metropolit et Travis Moen, ils sont bien sympathiques, mais comme dirait Pat Burns, on ne va pas à la chasse à l'ours avec des couteaux à beurre.

Bob Gainey n'a pas le choix. Vite, un coup de fil à Rick Curran. Ça presse. Le moment est venu de faire à Tomas Plekanec une offre qu'il ne peut pas refuser.

En passant, Bob, j'ai encore le numéro de Rick Curran si tu veux.