C'était Noël avant Noël chez le Canadien hier. Les joueurs, entraîneurs, membres de la direction et leurs familles étaient réunis au Centre Bell pour différentes activités, allant de quelques tours de patinoire avec les enfants jusqu'à une petite réception au cours de laquelle les plus jeunes ont reçu leurs premiers cadeaux.

Venu faire un tour à Montréal avant sa grande tournée, le Père Noël n'avait toutefois pas de cadeau spécial pour Jacques Martin. Pas encore!

Andrei Markov ne sera donc pas en uniforme, ce soir, alors que les Sabres de Buffalo feront escale au Centre Bell. Mais comme les autres cadeaux qui commencent à s'empiler sous les sapins, le retour de Markov est bien en vue.

Il saute même aux yeux. Et il est même plus que probable que le Canadien et ses partisans puissent le déballer et en profiter avant le réveillon.

Victime d'un coup de patin accidentel asséné par Carey Price, lors du tout premier match de la saison, Markov a eu un nerf du pied gauche sectionné. Son absence devait se prolonger pendant quatre mois.

Le troisième mois de sa convalescence n'est pas encore complété qu'on peut sérieusement spéculer quant à la date de son retour au jeu.

Samedi, à Atlanta, Markov a travaillé comme un forçat. Il a d'abord pris part à l'entraînement matinal avec ses coéquipiers. Ensuite, sous les regards attentifs des adjoints Perry Pearn et Pierre Groulx, il s'est défoncé à l'ouvrage.

Pendant une grosse demi-heure, Markov a multiplié les vrilles, les pivots, les départs rapides et les arrêts brusques. Des départs et des arrêts qui sollicitaient autant son pied gauche blessé que son pied droit qui ne l'est pas.

Bon! On n'est pas encore en situation de match, avec les contacts, avec la pression de faire tout ce qu'il a fait samedi avec un joueur, ou deux, sur le dos ou sur les talons.

Mais Markov semblait vraiment à son aise.

Les paris sont donc ouverts.

Si les médecins lui donnent le feu vert pour passer à un autre niveau d'entraînement, ceux qui parieront sur un retour au jeu lundi prochain, à Atlanta, auront de bonnes chances de gagner. Les plus gamblers pourraient tenter de faire banco en encerclant le match de samedi prochain, à Uniondale, contre les Islanders.

Ce ne serait pas un pari complètement fou.

Ce qui est clair, toutefois, c'est que le Canadien célébrera le retour de Markov avant que la terre entière ne célèbre la naissance du Messie.

Et les deux événements vaudront la peine d'être fêtés.

Bon! En perdant samedi, le Canadien a une fois encore glissé sous le seuil psychologique de la respectabilité de ,500. Seuil qu'il pourrait retrouver en battant les Sabres de Buffalo ce soir.

Si le Canadien arrive à se maintenir autour du seuil de la respectabilité d'ici le retour de Markov, il pourra dire mission accomplie. Il ne faudra pas s'arrêter là pour autant et croire que Markov guérira tous les maux qui minent cette équipe.

Markov a beau être bon, voire très bon, il y a des limites à ce qu'il peut faire. Même le Messie n'est pas arrivé à protéger les hommes de bonne volonté de ceux qui sont moins bien intentionnés.

Alors si le Canadien continue à offrir des performances en dents de scie, à multiplier les attaques à cinq offertes à ses adversaires et à les laisser lapider ses gardiens, le retour de Markov ne changera pas grand-chose.

Mais le Canadien a quand même su éviter l'apocalypse que les statistiques lui promettaient en l'absence de sa pierre angulaire.

Car lorsque Markov est tombé au combat, à Toronto, le 1er octobre, le Canadien présentait une fiche de six victoires, 19 revers et deux défaites en prolongation lors des 27 matchs disputés sans lui depuis la reprise des activités de la LNH, après le lock-out de 2004-2005.

Le Tricolore s'en est donc bien tiré. Et une fois Markov de retour, Brian Gionta devrait rejoindre Scott Gomez pas longtemps après. S'il finit pas se remettre de sa blessure à un poignet, Benoit Pouliot aura alors démontré si le Canadien a fait, ou non, une bonne affaire en laissant partir Guillaume Latendresse pour faire son acquisition.

Et là, le Canadien comptera, pour la première fois de la saison, sur sa vraie équipe. Une équipe de laquelle les partisans seront en droit d'attendre plus qu'un flirte avec le seuil de la respectabilité.