«On était bien partis, mais à cause des 10 derniers matchs, on ne peut pas dire qu'on est satisfaits.»

C'est de cette façon que l'entraîneur-chef Guy Carbonneau a qualifié le premier quart de la saison 2008-2009. Un premier quart qui soulève plus de questions qu'il n'offre de réponses.

Amorcé sur les chapeaux de roues avec huit victoires et un seul revers en temps réglementaire après 10 matchs, ce quart de saison s'est terminé avec trois gains seulement au cours des 10 dernières rencontres.

Résultat: avec 26 points au classement, le Canadien était plus près, hier matin, du huitième et dernier rang donnant accès aux séries (la Caroline s'y trouve, avec 24 points) dans l'Association de l'Est que de la première place occupée par les Bruins de Boston et les Rangers de New York, qui totalisaient 32 points chacun.

«Personne n'est content de la dernière série, mais j'aime mieux qu'on connaisse une série de ce genre tôt en saison qu'en pleine course aux éliminatoires», a philosophé Guillaume Latendresse, auteur de deux buts et huit points au cours du premier quart de la saison.

Dans la course

Latendresse trouvait aussi une source de réconfort en comparant le début de cette année et celui de la saison dernière.

Car après 20 matchs, le Canadien se situe sensiblement au même niveau qu'à pareille date l'an dernier. Et cela ne l'a pas empêché de grimper jusqu'au tout premier rang de son association.

Seule différence, mais elle est de taille, la productivité, ou plutôt l'improductivité, en attaque massive.

Après 20 matchs la saison dernière, le Canadien trônait au premier rang de la LNH. Il avait marqué 28 buts en 96 occasions, pour une efficacité de 29,2%.

Cette année, le Canadien croupit au 23e rang avec 15 buts marqués en 100 occasions (15%).

«C'est une chose de dire que les occasions de marquer sont là, mais c'en est une autre d'en profiter. Défensivement, on joue bien, mais en attaque, on manque de confiance. Et ça se reflète lors des avantages numériques. L'an dernier on marquait un but à toutes les quatre ou cinq occasions. Cette année, on marque à toutes les neuf occasions. On doit s'améliorer, retrouver notre synchronisme en attaque», a déclaré Carbonneau.

Mais l'entraîneur-chef était loin du désespoir.

«Je ne crois pas que personne ne se sauvera avec le championnat dans l'Est encore cette année. Ça va être serré jusqu'au bout, d'où l'importance de rester dans la course.»

Christopher Higgins trouvait lui aussi du réconfort dans le fait que le club soit toujours au plus fort de la lutte.

«Nous sommes au milieu du peloton de tête, même si nous avons joué du hockey bien ordinaire depuis le début de l'année. Le fait d'être là nous donne une marge de manoeuvre dont nous saurons profiter, je l'espère.»

Tanguay veut en faire plus

Premier marqueur du Tricolore avec huit buts et 17 points, Alex Tanguay a esquissé une moue d'insatisfaction lorsqu'on lui a demandé de qualifié son premier quart de saison avec le Canadien.

«Collectivement, je crois qu'il y a bien trop de talent au sein de cette équipe pour se satisfaire des résultats des 20 premiers matchs. On peut être bien meilleurs. À commencer par l'attaque à cinq», a indiqué Tanguay.

«Personnellement, je me trouve ordinaire. Les points sont là, mais je sais que je peux être plus constant. J'ai eu des bons matchs, mais d'autres pas mal moins bons. Je dois être plus régulier. Après 20 parties, l'adaptation est faite et il est temps de trouver notre vitesse de croisière», a déclaré l'attaquant québécois.

S'il est vrai que le premier quart de saison de Tanguay a été marqué de hauts et de bas, il a été surtout marqué de bas pour le premier trio de l'an dernier, celui piloté par Tomas Plekanec et complété par Alex Kovalev et Andrei Kostitsyn.

En dépit de ses 15 points, Kovalev semble avoir ralenti et semble ralentir ses compagnons de jeu.

Malgré le fait qu'il écoule la dernière année de son contrat, son jeu ressemble bien plus à celui d'il y a deux ans qu'à ses performances électrisantes de l'an dernier.

Mais pour Kovalev comme pour tous ses coéquipiers, il reste encore bien du temps et bien des matchs pour corriger le tir et relancer l'équipe.