Après avoir remporté ses trois matchs du groupe B pour s'emparer du premier rang du classement, le Canada est en bonne position pour remporter le tournoi Ivan-Hlinka pour une cinquième année d'affilée.

Des gains de 4-1 contre la Suisse, 7-5 face à la Suède et de 3-2 contre la Slovaquie - alors qu'elle tirait de l'arrière 2-0 avec moins de quatre minutes à faire - ont permis à l'équipe canadienne des moins de 18 ans de se tailler une place pour les demi-finales de vendredi.

Le Canada y sera opposé à la République tchèque, deuxième du groupe A, à Piestany, en Slovaquie. L'autre demi-finale opposera la Finlande, première du groupe A, à la Suède. Elle sera présentée à Breclav, en République tchèque.

L'équipe canadienne a remporté le tournoi au cours des quatre dernières éditions et pas moins de 16 fois depuis 1991. Elle compte bien répéter l'exploit, mais Todd Gill, l'entraîneur-chef, estime qu'il reste beaucoup de travail à faire.

«Dans notre premier match, nous n'étions pas nécessairement beaux à voir, mais on sentait que la sauce voulait prendre, a-t-il indiqué à La Presse Canadienne quelques instants après la victoire de mercredi. Même si le pointage a été très élevé, j'estime que nous avons mieux joué dans notre deuxième rencontre.

«Puis on se retrouve (mercredi) et nous perdons par deux buts avec quatre minutes à jouer. J'ai dit aux joueurs après ce match qu'on ne pouvait rien prendre pour acquis. On doit jouer comme si c'était la finale pour la médaille d'or à chaque match.

«Dans la deuxième portion du match, nous avons très bien joué, nous étions partout. Mais leur gardien a été spectaculaire. Quand nous l'avons finalement déjoué, ça nous a donné du rythme. C'est de cette façon qu'on devra jouer si on veut l'emporter pour une cinquième année d'affilée.»

Gill, qui dirige les Frontenacs de Kingston de la Ligue de hockey de l'Ontario après une carrière de 20 ans dans la LNH, croit toutefois que ces trois rencontres, en plus de la défaite de 6-4 subie en match préparatoire face aux Tchèques, aura fait ressortir le meilleur de sa formation.

«J'ai appris que ces gars ont du caractère. Ils peuvent faire face à l'adversité sans paniquer. En ayant remporté ce tournoi quatre fois d'affilée, on joue avec une grosse cible dans notre dos. C'est la même chose aux Mondiaux junior: pour chaque formation européenne, affronter le Canada, c'est un match de médaille d'or. Alors nos gars doivent donner le meilleur d'eux-mêmes chaque soir, car les gars de l'autre côté veulent vraiment nous battre.»

L'ailier gauche Jonathan Drouin abonde dans le même sens. Le patineur des Mooseheads de Halifax, l'un des quatre patineurs de la LHJMQ dans la formation, a réalisé qu'une compétition de ce genre ne laisse aucune place au relâchement.

«C'est certain que je vais sortir de ce tournoi grandi, a-t-il dit. Tu ne peux pas relâcher, jamais. Pas un match, pas une période, pas une présence. Ce n'est pas un calendrier de 72 matchs. Dès que c'est fini, ça recommence le lendemain.

«Le rythme est beaucoup plus soutenu dans un tournoi de ce genre que dans la saison régulière. Ici, chaque partie compte. Une défaite peut signifier ton élimination. Il n'y a pas de lendemain. Pas que les matchs de saison régulière ne sont pas importants, mais tu as la chance de te reprendre dans une saison. Pas ici.»

Que le Canada gagne ou perde vendredi, il sera de retour sur la glace samedi. Il a son destin en mains pour savoir s'il se battra pour l'or ou le bronze.