Le Championnat de la PGA, dernier tournoi majeur de la saison, sera encore une fois cette année une ultime chance pour plusieurs prétendants aux grands honneurs. Et ils sont nombreux, ces «perdants magnifiques» qui n'ont toujours pas remporté un titre en Grand Chelem en dépit de solides palmarès.

Des joueurs comme Luke Donald, Lee Westwood, Adam Scott, Dustin Johnson ou Steve Stricker ont tous remporté plusieurs tournois, bien sûr, mais ils n'ont jamais confirmé dans les grands rendez-vous leurs qualités pourtant évidentes.

Les Anglais Donald et Westwood, respectivement premier et deuxième du classement mondial, viennent évidemment en tête de liste, d'autant plus qu'ils auront à faire oublier des performances désastreuses lors du dernier tournoi majeur, chez eux à l'Omnium britannique.

Incapables de se qualifier pour les rondes finales dans le vent et la pluie qui balayaient le difficile parcours du club Royal St George, il y a un mois, Donald et Westwood ont bien rebondi. Le premier a pris la deuxième place du Championnat Bridgestone, dimanche dernier au club Firestone, consolidant son premier rang mondial, et il trouvera à l'Atlanta Athletic Club un parcours à sa mesure. Westwood prend de l'âge (38 ans) et il a souvent été ralenti par les blessures depuis quelques années. La victoire de son grand ami Darren Clarke à l'Omnium britannique, le mois dernier, devrait toutefois l'inspirer et peu de joueurs ont autant l'habitude que lui des dimanches après-midis de tournois majeurs.

L'Australien Adam Scott était considéré comme le plus grand espoir du golf il y a cinq ans, mais il a curieusement ralenti à l'approche de la trentaine. Il semble avoir trouvé un second souffle cette saison, avec notamment sa meilleure performance en Grand Chelem - deuxième au Tournoi des Maîtres -, et il vient de s'imposer à Firestone avec l'ancien cadet de Tiger Woods, Steve Williams.

Si la «controverse» entourant Williams et son ancien patron ne vient pas perturber la préparation mentale de Scott, il sera de toute évidence l'un des principaux favoris à Atlanta.

Et les Américains?

Après 10 victoires en 12 ans entre 1996 et 2007, les golfeurs américains ne se sont pas imposés dans leurs trois derniers championnats professionnels. Martin Kaymer (2010), Y.E. Yang (2009) et Padraig Harrington (2008), l'ont emporté, non sans avoir chaque fois eu à résister à l'opposition de joueurs américains.

Personne n'a oublié le duel victorieux de Yang contre Tiger Woods il y a deux ans, et Kaymer a eu fort à faire pour vaincre Bubba Watson et Dustin Johnson l'an dernier.

Ces deux derniers seront encore parmi les prétendants à la victoire cette année, d'autant plus que le parcours Highlands de l'Atlanta Athletic Club est de ceux qui correspondent à leur type de jeu.

On peut sans craindre ajouter les noms de Nick Watney, Steve Stricker, Phil Mickelson ou Zach Johnson - tous solides cet été -, à la liste des prétendants américains. Ils ont en effet ce rare mélange de puissance et de précision qui est nécessaire pour espérer bien faire à l'AAC, un monstre de 7467 verges d'une normale de 70.

Un peu comme les 11e, 12e et 13e trous du club Augusta National, aussi en Géorgie, les quatre derniers trous de l'Highlands Course sont surnommés «Amen Corner» et plus d'un golfeur regrettera ce week-end de ne pas avoir fait une prière avant de frapper son coup...

Le 15e trou, une normale 3 qui peut atteindre 260 verges, lance cette succession de trous difficiles et c'est souvent là que les champions ont fait la différence. David Toms y a réussi un trou d'un coup, le samedi en 2001, en route vers le Championnat de la PGA, et Jerry Pate y avait réussi un superbe oiselet en ronde finale en 1976 pour enlever l'Omnium des États-Unis.

Si un Américain veut mettre fin à la domination étrangère au Championnat de la PGA, il devra réussir le même genre d'exploit.