Vous avez aimé le Masters? Même si les cotes d'écoute n'ont pas atteint les marques historiques que certains prédisaient, les présences de Tiger Woods et de Phil Mickelson parmi les meneurs ont permis de maintenir l'intérêt jusqu'au bout du tournoi.

Comme l'a raconté avec brio mon collègue Paul Journet, ce Tournoi des Maîtres a été à la hauteur de toutes les attentes avec des conditions parfaites, un parcours sublime, du jeu spectaculaire et une vive compétition entre plusieurs des meilleurs joueurs au monde.

Avec son premier tournoi majeur de la saison, le golf a retrouvé le haut de la scène. On n'a presque pas parlé des frasques de Tiger, et il y a fort à parier qu'on n'en parlera plus beaucoup dans les couvertures des grands tournois.

Le programme 2010 des tournois majeurs est en effet le plus beau depuis au moins 10 ans, depuis 2000 en fait, quand Woods avait amorcé son «Tiger Slam». Rappelons que le joueur, alors âgé de 24 ans et déjà au sommet de son art, avait remporté cet été-là l'Omnium des États-Unis, l'Omnium britannique et le Championnat de la PGA, avant de remporter le Masters de 2001.

Comme en 2000, l'Omnium des États-Unis et l'Omnium britannique seront disputés cette année aux prestigieux clubs de Pebble Beach, en Californie, et de St.Andrews, en Écosse. Cela suffit à nous assurer un été de rêve, mais le retour de Woods sur ces parcours, où il a signé certains de ses plus beaux exploits, garantit un spectacle haut en couleur.

En 2000, Woods s'était moqué du difficile parcours de Pebble Beach, pourtant cruel pour tous les autres golfeurs. Alors qu'aucun de ses adversaires n'avait pu compléter le tournoi sous la normale - Els et Jimenez terminant à "3 -, Woods avait présenté une fiche finale de -12 pour une priorité de 15 coups (oui, 15!!!)

À St.Andrews, Tiger avait terminé la compétition avec une fiche finale de -19 - un record historique sur ce parcours de légende - et une priorité de huit coups.

Plusieurs estiment que Woods n'a jamais été meilleur que dans ces deux tournois, et ce ne sont pas ses rivaux d'alors qui diront le contraire. Pour la petite histoire, il peut être intéressant de savoir que Woods était encore célibataire à l'époque. Il ne rencontra Elin Nordegren qu'en 2001, à l'Omnium britannique.

De toute façon, son mariage à l'automne 2004 ne l'empêcha pas de remporter l'Omnium britannique de 2005, encore à St.Andrews, et cinq autres tournois majeurs par la suite.

Et ce serait bien étonnant que Woods ne retrouve pas la recette du succès dans les grands tournois dans l'un et/ou l'autre des deux prochains superbes rendez-vous.

Trudeau et Rivard s'illustrent

Deux des meilleurs espoirs du golf professionnel québécois ont signé de bonnes performances le week-end dernier.

Julien Trudeau, qui avait raté sa qualification pour la PGA par un seul coup l'hiver dernier, a complété les quatre rondes d'un tournoi du circuit Nationwide pour la première fois de la saison. Trudeau a pris le 44e rang du tournoi de Stonebrae, en Californie, une épreuve dotée d'une bourse totale de 600 000$. Il n'avait pu éviter la coupure lors de ses quatre premiers tournois sur le circuit Nationwide, l'équivalent d'une deuxième division au golf professionnel. Il est inscrit cette semaine à la Classique South Georgia.

De son côté, Mathieu Rivard a pris le 27e rang du Championnat de la PGA du Mexique, un tournoi du Circuit canadien. Le golfeur de 20 ans, qui avait pris la tête jeudi dernier avec une première ronde de 67, n'en était qu'à son deuxième tournoi à ce niveau. Il avait pris le 51e rang de l'Omnium de Montréal, l'été dernier. Il prendra part cette semaine à l'Omnium de Nayarit.

Ochoa se retire

Un autre coup dur pour la LPGA. La Mexicaine Lorena Ochoa, meilleure joueuse mondiale depuis plusieurs années, a confirmé hier qu'elle se retirait à 28 ans pour se consacrer à sa famille et à des oeuvres de charité.

Ochoa a épousé l'hiver dernier le millionnaire mexicain Andres Conesa, PDG de la compagnie aérienne Aeromexico et père de trois enfants. Elle ne semblait guère motivée jusqu'ici cette saison, avec un seul top 10 en quatre tournois. Gagnante de 30 tournois en carrière, elle a amassé près de 15 millions en gains.

Immensément populaire dans son pays, Ochoa n'a jamais connu la célébrité qu'elle méritait aux États-Unis et à l'étranger en raison, sans doute, de sa timidité et du peu d'intérêt des grands médias pour le golf féminin.

Son départ laisse évidemment un vide béant sur un circuit en manque de véritables vedettes. Un test en terminant, pour illustrer les problèmes de la LPGA: pourriez-vous nommer, sans chercher sur l'internet, les trois premières boursières de la saison en cours?