Tiger Woods parle de lui sur un ton révérenciel. Personne n'a attiré autant l'attention au cours des mois menant à l'Omnium de golf des États-Unis à Chambers Bay, surtout à cause de la réputation qu'il s'est forgée à cet événement au cours de la dernière décennie. Son nom est Mike Davis, et il ne jouera même pas.

Davis est le directeur exécutif de l'Association de golf des États-Unis (USGA), et l'homme en grande partie responsable de la présentation de ce tournoi majeur sur un parcours comme aucun autre dans ses 120 ans d'existence.C'est en 2006, à Winged Foot, que Davis a commencé à configurer les terrains en vue de l'Omnium des États-Unis. Ce parcours était si difficile que Geoff Ogilvy l'a emporté sans parvenir à jouer sous la normale.

Davis était également responsable des terrains qui ont permis de réaliser deux des plus bas scores cumulatifs dans l'histoire du tournoi - le 268 de Rory McIlroy au Congressional en 2011, et le 271 de Martin Kaymer sur le parcours no 2 de Pinehust, l'an dernier.

Voilà, maintenant, que Davis s'attaque à un parcours qui lui donne plus d'options que jamais.

«Ce que nous ne savons pas - personne dans cette pièce ne le sait, ni aucun des joueurs - c'est ce que Mike va faire, et quand il va le faire, a déclaré Woods. Quels tertres de départ va-t-il avancer? Quels tertres va-t-il laisser à l'arrière? Et où seront logés les fanions? Nous avons une idée générale. Mais ça ne se compare à aucun autre championnat majeur pour lequel j'ai dû me préparer, à cause de tous ces endroits différents desquels j'ai dû frapper mes coups de départ.»

Davis est tout aussi curieux que les joueurs, et il était aussi possible de déceler chez lui un brin de nervosité.

«Je suis tellement prêt de lancer ce tournoi et de voir ce qu'il va arriver, a admis Davis, mercredi. Nous ne savons jamais avec exactitude ce qu'il va se produire. Et nous ne pouvons prédire comment se comporteront les joueurs. Quelqu'un pourrait se sauver avec le titre, comme lors de la victoire de Tiger Woods par 15 coups en 2000. Ou ça pourrait être serré jusqu'à la toute fin. Ce sont les joueurs qui déterminent tout ça - pas l'USGA.»

Pour la première fois, les normales vont changer chaque jour sur deux trous, alors que les numéros 1 et 18 alterneront d'une normale-4 à une normale-5. Davis compte deux tertres de départ sur le neuvième trou, une normale-3; un forcera les joueurs à frapper un coup ascendant en direction du vert, tandis que l'autre est érigé à une centaine de pieds au-dessus de la surface de coups roulés.

Et pour la première fois également, l'USGA n'a pas dévoilé une liste de distances pour le parcours car elles varient trop. D'une extrémité à l'autre, le parcours s'étend sur 7900 verges, mais Davis assure qu'il n'a jamais été question d'offrir un tel terrain aux joueurs. Ceux-ci devront affronter, plutôt, un parcours dont les distances se situeront entre 7300 et 7700 verges.

«Il existe beaucoup d'opportunités d'avancer les tertres et de forcer les joueurs à penser et à demeurer sur le qui-vive, a confié Graeme McDowell. Les gens se demandent quel sera le score final. Tout dépend. Je sais que ça ne sera pas dix coups sous la normale. Ce sera au tour de la normale. Et ce pourrait être de plus-10 si le vent se met de la partie. Bref, tout dépendra de ce que Mike décidera.»