Dans une fin de ronde marquée par d'incroyables rebondissements, l'Américain Bubba Watson a remporté le Tournoi des Champions HSBC pour la première fois de sa carrière, dimanche, sur le parcours Sheshan International de Shanghai, défaisant le Sud-Africain Tim Clark au premier trou de prolongation.

Cette 10e édition du Tournoi des Champions aura été l'une des plus spectaculaires jamais présentée.

Watson détenait une avance de deux coups, avec trois trous à négocier, lorsqu'il a semblé se diriger vers une débandade totale. Il a d'abord raté le 16e vert avec son cocheur et commis un boguey, et a ensuite eu besoin de deux coups pour sortir d'une fosse de sable au 17e trou, une normale-3. Il a été contraint d'inscrire un double boguey à sa fiche, glissant à un coup d'un groupe de meneurs composé de cinq golfeurs.

Le double vainqueur du Tournoi des Maîtres a paru agité et irritable dès qu'il y avait un peu de mouvement autour de lui. Il a même stoppé en plein milieu de son élan, alors qu'il se trouvait dans une fosse de sable à une soixantaine de verges du vert du 18e trou, une normale-5, lorsqu'il a entendu le déclic d'un appareil-photo. Mais l'anxiété s'est transformée en immense joie lorsqu'il a vu sa balle se poser sur le vert et rouler sur une distance d'environ 25 pieds directement dans la coupe, pour un aigle.

Watson, qui a terminé la ronde finale avec un score de 70, était tellement abasourdi, qu'il a ouvert grand ses yeux et a hurlé. Il ignorait ce qu'il pouvait faire d'autre.

Et quelques instants plus tard, il a couronné ce rebondissement inespéré en calant un roulé de 20 pieds, également sur le 18e vert, pour mériter la victoire.

Quelques instants avant son coup d'éclat au 18e trou, Watson s'était tourné vers son cadet et lui avait dit qu'il venait de connaître deux trous misérables, mais que sa situation allait s'améliorer s'il parvenait à envoyer sa balle dans la coupe.

«On se dit toujours qu'on va expédier la balle dans le trou, a déclaré Watson. Mais là, la balle est vraiment tombée dans la coupe. Je ne savais pas comment réagir et donc, je me suis mis à crier, et j'ai un peu perdu ma voix. C'est l'un de ces coups, un coup que l'on réalise une seule fois durant une carrière. C'était plutôt plaisant.»

En prolongation, Clark a vu sa tentative d'oiselet, d'une distance de 25 pieds, s'arrêter à quelques pouces de l'objectif.

«Je savais que je devais réussir un oiselet, surtout que je le savais capable d'atteindre le vert en deux coups, a analysé Clark. En général, je suis satisfait [de ma performance], mais désappointé d'être passé si près.»

Du groupe des cinq golfeurs qui se partageaient le premier rang, Clark est le seul à avoir égalé la fiche cumulative de 277 de Watson. Il y est parvenu en signant une carte de 69, grâce à un roulé de cinq pieds au 18e trou pour un oiselet

L'Américain Rickie Fowler a tenté d'atteindre le vert du 18e en deux coups avec un bois-5, mais la balle a roulé jusque dans l'eau. Il a sauvé sa normale pour un score final de 70.

Les trois joueurs composant le dernier groupe ont été incapables de réussir un oiselet au 18e trou. Graeme McDowell, qui tentait de signer une victoire de fil en fil, a raté un roulé de 12 pieds et il a terminé sa journée avec un score de 73. Le Japonais Hiroshi Iwata (72) a loupé un roulé de huit pieds pour un oiselet, tandis que l'Allemand Martin Kaymer a vu son troisième coup, frappé à l'aide d'un cocheur, tomber sur le vert et rouler dans l'eau, chemin faisant vers un double boguey et une carte finale de 73.

Watson est devenu le 14e joueur à gagner un tournoi majeur et un championnat mondial, et sa performance a couronné la meilleure année de sa carrière, marquée par son deuxième Veston vert à Augusta, en avril.

Avec ce triomphe, Watson occupe le troisième rang du classement mondial, faisant de lui le meilleur golfeur issu des États-Unis.