L'Américain Chip Beck a calé un coup roulé d'un pied et demi pour un aigle sur son dernier trou de la première ronde, vendredi, ce qui lui a permis de jouer 65 (moins-7) et d'être propulsé en tête du Championnat de Québec.

«Je suis très heureux d'être le meneur, a confié Beck, dont le meilleur résultat cette saison est une 22e place à la Classique Boeing, en juillet. Que va-t-il se passer? C'est le temps, n'est-ce pas? J'aurai 58 ans la semaine prochaine et vous savez quoi, je vais simplement sauter sur le terrain, tout donner et voir ce qui va se produire.»

Beck a indiqué qu'il avait profité du fait que les allées et les verts s'étaient asséchés au fil de la journée - le thermomètre indiquait 30 degrés Celsius, et 37 avec le facteur humidex, en milieu d'après-midi - pour attaquer les normales 5 en deux coups. Ç'a notamment mis la table pour un coup roulé de deux pieds au neuvième trou, son 18e, qui lui a permis de se retrouver en tête.

«J'ai été très chanceux, parce que aujourd'hui (vendredi) je me suis retrouvé avec le vent dans le dos aux neuvième et 18e trous, ce qui m'a permis d'atteindre les verts en deux coups - je n'avais pas été capable de le faire depuis le début de la semaine», a dit Beck, qui a enregistré son meilleur score depuis celui de 65 en deuxième ronde à la Classique Kia en 2011.

Beck détient une avance d'un coup sur Duffy Waldorf et Craig Thomas. Ce dernier est en quelque sorte l'intru au sommet du tableau des meneurs, puisqu'il a dû franchir la pré-qualification et la qualification pour accéder au tableau principal du Championnat de Québec.

«Personne ne nous a suivis aujourd'hui - sauf quelques caméras vers la fin, a dit Thomas, qui détient tout de même le record de parcours au Bethpage Black (64). À l'aube ce matin, j'ai dit à ma copine, qui me sert de cadet cette semaine, que si jamais mon nom se retrouvait au sommet du tableau des meneurs, je ne voulais pas le savoir. Je me suis déjà retrouvé dans cette situation auparavant, et je sais que tout ce que je peux faire c'est de demeurer concentré sur mon jeu et d'y aller un coup à la fois.

«Je sais que beaucoup de personnes vont me suivre demain (samedi). C'est une bonne nouvelle, parce qu'ils vont pouvoir m'aider à retrouver ma balle.»

Pour sa part, Waldorf s'est dit très satisfait de sa ronde, compte tenu du fait qu'il doit négocier avec une blessure au genou droit depuis quelques mois déjà. Loin de se laisser emporter par sa performance, le vieux routier a rappelé qu'il fallait garder les deux pieds bien ancrés au sol.

«Il reste encore deux autres rondes, et beaucoup d'oiselets seront calés d'ici là, a rappelé le Californien de 52 ans. Je suis content d'être dans la course. C'est la clé, parce que c'est un tournoi de trois rondes. C'est bien de pouvoir jouer six coups sous la normale aujourd'hui, surtout après avoir passé les dernières semaines à tourner autour de la normale. Si je réussis une autre bonne ronde demain, et après-demain, alors je pourrais aspirer au titre.»

Brad Faxon, Loren Roberts et P.H. Horgan ont joué 67 pour se retrouver deux coups derrière Beck.

Un peloton de cinq golfeurs, dont le champion en titre Esteban Toledo, suit en embuscade à 68.

Au total, 54 golfeurs au sein du peloton de 81 participants ont joué sous la normale en première ronde, dont le Québécois Yvan Beauchemin.

La dernière fois que les amateurs de golf de la région de Québec avaient été témoins d'un événement sanctionné par le circuit de la PGA, c'était lors de la présentation de l'Omnium Labatt, en 1956, qui avait été remporté par Billy Casper.

Le Championnat de Québec est un tournoi de trois rondes sans seuil de qualification du circuit des Champions, réservé aux golfeurs âgés de 50 ans et plus. Une bourse de 240 000 $ US, tirée d'un enjeu global de 1,6 million $, sera remise au vainqueur.

Beauchemin, seul Québécois sous la normale

Yvan Beauchemin, qui participe au volet québécois de la saison du circuit des Champions pour la quatrième fois en cinq ans, souriait à pleines dents après avoir signé une carte de 71 (moins-1), lui permettant d'être le meilleur représentant canadien au Championnat de Québec vendredi.

Beauchemin a paru détendu tout au long du parcours. Il a échangé quelques mots avec des spectateurs pendant toute la ronde, en plus de les saluer et de faire quelques blagues avec son cadet.

«Ma mission aujourd'hui, c'était de rester en jeu, de jouer sous la normale, a expliqué Beauchemin. Je ne pouvais pas jouer au-dessus de la normale en première ronde, parce que tu te sors complètement du tournoi. Si tu cales cinq ou six oiselets le lendemain (samedi), tu te retrouves soudainement dans le peloton de tête. Donc la première journée est toujours cruciale.

«Même si j'ai raté certains coups roulés, j'en ai réussi d'autres très importants pour des normales, a-t-il ajouté. J'aimerais simplement faire des élans plus fluides au cours des deux dernières rondes - comme ceux dans le champ de pratique.»

Le professionnel affilié au club de golf La Tempête, a réussi ses trois oiselets sur les normales 5, où il a profité d'un vent favorable pour atteindre les verts plus facilement. Le golfeur âgé de 56 ans a cependant commis deux bogueys, sur les trous nos 10 et 16.

«Au début de la semaine, c'était un marécage, mais finalement ç'a séché, a commenté Beauchemin à propos de l'état du parcours cette semaine. J'ai même essayé d'atteindre les normales 5 en deux coups, ce qui en dit long sur les conditions puisque je ne suis pas un puissant cogneur.»

Il partage le titre de meilleur représentant de l'unifolié avec Jim Rutledge, de Victoria, en Colombie-Britannique.

De son côté, Rémi Bouchard était amer après avoir «laissé» deux ou trois coups sur le terrain, ce qui l'a contraint de se contenter de la normale (72) en première ronde.

«Il va falloir que je travaille fort, a reconnu Bouchard. J'avais l'opportunité de jouer deux ou trois coups sous la normale aujourd'hui, mais avec le vent et la position des drapeaux c'est devenu très difficile. Selon moi, il va falloir que je retranche quatre coups à la normale lors des deux dernières rondes pour atteindre mon objectif. C'est un peu cliché, mais je joue un coup à la fois.»

Il a notamment attribué à la nervosité le coup roulé de quelques pieds seulement qu'il a raté au premier trou, entraînant un boguey. Le Candiacois a ensuite décidé d'être moins agressif sur les verts, qui étaient complètement différents de ceux auxquels il s'était habitué durant ses rondes d'entraînement plus tôt cette semaine.

«Ça ne servait absolument à rien de jouer des rondes de pratique dans ce tournoi-là, a dit Bouchard. Le terrain est complètement, mais complètement différent de ce qu'il était au début de la semaine. Les verts sont plus rapides, à cause du soleil et du vent, et la position des fanions est difficile aussi.»

Le golfeur professionnel affilié au club de golf Le Mirage avait déjà indiqué qu'il souhaitait terminer dans le top-15 ce week-end, mais a révisé son objectif à la baisse à l'issue de la première ronde.

«Je croyais vraiment que jouer deux ou trois coups sous la normale c'était réaliste, mais il va falloir travailler fort au cours du week-end, a-t-il concédé. Le vent a influencé mes coups, mais personnellement je préfère que ce soit plus difficile que trop facile parce que ces joueurs-là sont tellement bons.

«Je ne joue pas souvent sur ce circuit, alors retrancher 15, 16 ou 17 coups à la normale je pense que c'est impossible d'atteindre ça.»

Rod Spittle, de St. Catharine's, en Ontario, a joué 75, tandis que l'autre golfeur québécois en lice, Marc Hurtubise, a signé une carte de 76.