Il y a longtemps qu'un golfeur canadien a attiré l'attention autant que Graham DeLaet. Après une saison 2013 qui l'a révélé au grand public - grâce à des gains de 2,8 millions, sept top 10 et une participation très remarquée à la Coupe des Présidents -, le joueur de 32 ans est encore bien parti cette saison avec déjà deux résultats de deuxième place, cinq top 10 et 1,6 million en gains.

Plusieurs voient en lui un prétendant à la victoire, cette semaine au Tournoi des Maîtres. DeLaet se souvient d'avoir suivi la victoire de Mike Weir en 2003, la seule par un golfeur canadien en tournoi majeur, et les deux hommes se connaissent bien.

«Mike a toujours été l'un de mes grands supporteurs, a raconté DeLaet, la semaine dernière en entrevue téléphonique. Je sais que je peux me fier à lui pour des conseils et il est évidemment bien placé pour me parler du Masters. Nous avions planifié de jouer une ronde d'entraînement il y a quelques jours à Augusta, mais il a dû annuler son voyage. J'espère que nous nous reprendrons la semaine prochaine avant le tournoi...»

Weir, qui a remporté huit titres en carrière, mais a beaucoup ralenti au cours des dernières années, croit que son «protégé» a les atouts pour bien faire sur le difficile parcours d'Augusta. «Graham a vraiment le type de jeu qui convient là-bas», a-t-il expliqué en conférence de presse à Houston, en marge de l'Omnium Shell.

«C'est un joueur puissant qui peut frapper à la fois avec distance et hauteur, ce qui est vraiment important à Augusta. Et il a tellement travaillé sur son jeu court qu'il est maintenant reconnu comme l'un des meilleurs dans ce secteur. S'il joue bien sur les verts, il sera dans le coup.»

Un parcours à sa mesure

DeLaet a confiance en ses moyens. «Je crois effectivement que le parcours me convient. C'est un "gros" parcours, où il faut bien frapper ses coups de départ. Il faut aussi être précis avec ses fers. Et, au bout du compte, la différence entre le gars qui va gagner et celui qui terminera 10e va se faire sur les verts. Il va falloir réussir le plus de coups roulés importants.

«Si je frappe la balle comme j'en suis capable et que je peux avoir l'une de mes bonnes semaines avec mon fer droit, je sens que ça pourrait être une semaine vraiment spéciale pour moi...»

Le golfeur de Weyburn, en Saskatchewan, reconnaît qu'il sera impressionné au début du tournoi. «Je n'ai jamais été aussi nerveux qu'à la Coupe des Présidents, l'automne dernier. Je me souviens d'avoir senti mon coeur battre trop rapidement pendant quelques trous et j'imagine que ce sera la même chose à Augusta. Mais je sais aussi que cette expérience et celle de l'Omnium britannique - où j'étais aussi un peu dans l'inconnu - vont m'aider.

«Je ne sais pas encore si je pourrai maîtriser mes nerfs et mes émotions aussi bien que je le voudrais sur le fameux tertre du premier trou, mais je sais au moins à quoi m'attendre!»

Sa participation à la Coupe des Présidents a aussi permis à DeLaet de développer de solides amitiés avec certains des meilleurs joueurs étrangers, l'Australien Jason Day notamment, qui détient le record pour le meilleur total d'un joueur à sa première participation, avec une fiche de 276 en 2011.

«Les gars m'ont dit d'apprécier l'expérience, d'avoir du plaisir, a raconté le Canadien. Le parcours va parfois prendre le dessus, c'est normal, mais je n'aurai qu'à observer autour de moi et à me rappeler que je joue dans le Masters pour retrouver ma bonne humeur!»