Elles sont plus de 150 golfeuses professionnelles, cette semaine à Daytona, en Floride, pour disputer l'étape finale des qualifications du circuit de la LPGA. Seulement 20 d'entre elles obtiendront leur laissez-passer complet pour la prochaine saison et 2 Québécoises, Sara-Maude Juneau et Maude-Aimée LeBlanc, espèrent être parmi elles.

Les deux jeunes femmes étaient déjà sur le circuit féminin la saison dernière, mais elles n'ont pas obtenu des résultats suffisants pour leur permettre d'éviter d'avoir à passer de nouveau par les qualifications.

«Ce ne sont pas les résultats que j'aurais souhaités, mais je crois quand même avoir accompli de belles choses cette saison», a raconté Juneau, lundi matin, avant une ronde d'entraînement sur l'un des deux parcours du club LPGA International. «J'ai acquis beaucoup d'expérience dans des compétitions très relevées.

«C'est un grand ajustement de jouer à temps plein sur le circuit féminin. Avec les déplacements, les rondes d'entraînement, on n'a pas beaucoup de temps pour relaxer. Heureusement, je connaissais plusieurs filles qui étaient avec moi sur le Symetra Tour ou dans les universités américaines.»

Âgée de 25 ans, Juneau s'était qualifiée la saison dernière grâce justement à ses performances sur le circuit Symetra, circuit-école de la LPGA. Cette année, elle s'est qualifiée 4 fois pour les rondes finales en 15 tournois, signant sa meilleure performance à la Classique Kia, en mars, avec une 54e place.

La joueuse est en Floride depuis plusieurs semaines déjà et elle a pu disputer quelques compétitions préparatoires, dont une il y a deux semaines sur le Sun Coast Tour, au même club LPGA International où elle est cette semaine. Elle a pris la troisième place après avoir mené les deux premières rondes.

Juneau, qui a reçu le soutien financier d'un groupe mené par Jocelyne Bourassa plus tôt l'été dernier, s'estime prête. «Mon jeu est à point et je sais à quoi m'attendre cette semaine. Je connais les parcours et plusieurs des autres joueuses. Et mon expérience va m'aider, même si je n'ai jamais pris part à la qualification finale.

«De plus, une de mes amies, qui a déjà joué trois fois dans les qualifications finales, sera avec moi cette semaine pour porter mon sac et me conseiller. C'est certain que cela va me donner un bon coup de pouce.»

LeBlanc repart à neuf

Maude-Aimée LeBlanc semblait partie pour une belle carrière en 2012, avec cinq qualifications en huit tournois et des gains de près de 45 000 $, quand les blessures sont venues contrecarrer ses plans. Ébranlée physiquement et psychologiquement, la jeune femme de Sherbrooke n'était pas vraiment rétablie quand elle est revenue au jeu cette saison et n'a pu se faire justice.

LeBlanc doit donc elle aussi repasser par les qualifications, une étape qu'elle avait franchie avec brio à l'automne 2011. «J'aurai l'avantage de savoir que je l'ai déjà fait, au contraire de la plupart des autres participantes, et je connais bien les terrains», a-t-elle souligné.

La joueuse de 24 ans avoue qu'elle a dû refaire le plein d'énergie et de motivation au terme de la saison. Un mois sans toucher à ses bâtons l'a convaincue qu'elle n'était pas encore prête à renoncer à son rêve.

«J'avais sans doute des attentes trop élevées au début et j'ai laissé la pression prendre le dessus, a-t-elle expliqué. Après mon retour, je n'étais pas encore à 100% et je me retenais beaucoup sur le terrain. Ce n'est pas en jouant comme ça qu'on peut obtenir du succès.»

Toujours l'une des plus longues cogneuses sur le circuit - elle a pris la huitième place du classement en 2013 avec une moyenne de 266 verges, malgré sa blessure -, elle espère pouvoir de nouveau profiter de cet avantage.

De retour en forme - elle a pris la deuxième place la semaine dernière sur le Sun Coast Tour, à Daytona justement -, LeBlanc semble avoir les moyens pour conserver sa place sur le circuit féminin. Mais pour Sarah-Maude Juneau et elle, c'est surtout dans la tête que cette épreuve très difficile va se jouer.

_____________________________________

SARA-MAUDE JUNEAU

> 25 ans, née à Fossambault-sur-le-Lac

> Diplômée de l'Université de Louisville en administration du sport

> En 2013: 15 tournois, 4 qualifications, 131e boursière (15 828 $)

MAUDE-AIMÉE LEBLANC

> 24 ans, née à Sherbrooke

> Diplômée de l'Université Purdue en psychologie

> En 2013: 14 tournois, 5 qualifications, 111e boursière (29 816 $)

_____________________________________

LES QUALIFICATIONS EN BREF

Après deux étapes préliminaires, la qualification finale de la LPGA se tient à compter d'aujourd'hui au club LPGA International de Daytona Beach, en Floride.

> 154 joueuses, représentant pas moins de 27 pays et 30 États américains.

> Il y a 10 Canadiennes dans la finale.

> Cinq rondes, d'aujourd'hui à dimanche.

> Seules les 70 premières disputeront la ronde finale, dimanche.

> Les 20 premières obtiennent leur carte de la LPGA pour la saison 2014.

> Les 25 suivantes obtiennent une carte conditionnelle, donnant le droit de disputer quelques tournois de la LPGA, ainsi qu'une carte pour le circuit Symetra en 2014.

> Les autres joueuses qualifiées pour la ronde finale obtiennent leur carte pour le circuit Symetra en 2014.

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

Sara-Maude Juneau a eu peine à s'adapter aux rigueurs de la LPGA.