Dix ans après sa victoire au Tournoi des Maîtres, Mike Weir ne pouvait tourner le dos à Augusta. Malgré une blessure aux côtes qui l'a contraint à l'inactivité depuis le 22 mars, le golfeur canadien s'élancera comme prévu à 9h06 jeudi matin pour amorcer son 14e tournoi. Un tournoi que Weir espère être en mesure de terminer.

«Je joue environ à 80% de mes capacités. Mon objectif est de disputer une première ronde honnête. De ne pas me sortir du tournoi. Après, on verra», a reconnu Weir lors d'un point de presse qui a suivi sa ronde d'entraînement en début d'après-midi, mercredi. C'était la première fois depuis son forfait au Tournoi Arnold Palmer Invitational, à Orlando, que Weir prenait un terrain d'assaut.

«Ce n'est certainement pas la façon dont je voulais préparer mon Masters», a reconnu le golfeur canadien, qui s'était jusque-là contenté de frapper quelques balles sur l'aire d'entraînement et de marcher les premiers neuf trous afin de relever les changements apportés au parcours.

L'attrait d'Augusta

Mike Weir aurait prolongé son repos et ses traitements si le tournoi qui s'amorce jeudi matin avait été disputé n'importe où ailleurs qu'au Augusta National.

«C'est un tournoi spécial, un endroit spécial aussi. C'est un terrain que j'adore qui est en parfaite condition. Ces conditions m'incitent à jouer. Ce n'est pas comme si nous étions à l'Omnium britannique ou celui des États-Unis, alors qu'on doit souvent jouer des coups dans l'herbe très longue. Il n'y a pas de rough ici. Je n'aurai donc pas à forcer la note pour sortir la balle. C'est un net avantage», a convenu le golfeur gaucher.

Précision avant distance

S'il est vrai qu'il n'y a pas d'herbe longue, il est aussi vrai que le Augusta National est très long avec ses 7435 verges. Un défi de taille pour un golfeur comme Weir, qui est loin de pouvoir rivaliser avec les longs cogneurs du circuit de la PGA.

«J'ai frappé quelques bonnes balles. À part peut-être aux 13e et 15e trous si je suis un peu chanceux, je ne crois pas que je pourrai atteindre les normales 5 en deux coups. Ce n'est pas grave. La qualité de mes coups d'approche et de mes coups roulés m'a permis de gagner ici (2003), et non la distance de mes coups de départ. Et à ce titre, je suis très satisfait de mon court jeu et j'ai confiance que je pourrai bien me tirer d'affaire», a répliqué Weir.

Après avoir disputé sa ronde d'entraînement et répondu aux questions des journalistes canadiens venus à sa rencontre, Mike Weir a pris part à la compétition de normales 3 sur un petit terrain adjacent au Augusta National. Il était accompagné de Jackie Viglasky, une adolescente de 17 ans de Sarnia, en Ontario, qui a combattu avec succès une rare forme de cancer l'an dernier. Weir ayant grandi en compagnie du père de la jeune fille dans cette ville du sud de l'Ontario, il lui a lancé une invitation qu'elle ne pouvait refuser: lui servir de cadet pour le concours de normales 3.

«Je suis impressionnée par la beauté des lieux. Tout est magnifique ici et ce sera une très belle expérience», a indiqué la jeune fille, qui appréhendait toutefois un peu la combinaison blanche que tous les cadets doivent porter à Augusta.

Ted Potter Jr a gagné le concours après un bris d'égalité l'opposant à Phil Mickelson, Nick Watney, Ernie Els et Matt Kuchar. Ces quatre derniers n'ont certainement pas été trop déçus de perdre. Car jamais encore dans l'histoire du Masters un joueur ayant remporté le concours du mercredi n'a enfilé le veston vert le dimanche suivant.

Nick Watney et le vétéran Ben Crenshaw ont tous deux réalisé des trous d'un coup lors de la compétition.