Elles ont toutes deux disputé quelques tournois de préparation, mais pour Maude-Aimée LeBlanc et Sara-Maude Juneau, la saison débute vraiment cette semaine avec le premier tournoi nord-américain du circuit de la LPGA.

Il y a un bon moment que deux Québécoises francophones n'ont pas été ensemble au plus haut niveau professionnel, exemptées pour toute la saison et capables d'excellentes performances, comme elles l'ont démontré par le passé.

LeBlanc en sera déjà à une deuxième saison sur le circuit de la LPGA et elle espère repartir là où elle a dû s'arrêter, en juillet dernier, en raison d'une blessure au dos. «Je me sens vraiment beaucoup mieux», a dit Maude-Aimée LeBlanc la semaine dernière en entrevue.

«J'ai subi un examen approfondi il y a quelques jours et le médecin m'a confirmé que tout était guéri. Cela m'a enlevé tous mes doutes et ça me permet d'aborder la saison avec beaucoup de confiance.»

Quand elle a dû mettre un terme à sa saison, LeBlanc venait de se qualifier dans quatre tournois consécutifs, avec une 29e et deux 36es places. «J'étais de plus en plus à l'aise, reconnaît-elle. En fait, l'amélioration avait commencé quand j'ai changé d'entraîneur pour aller travailler avec Jim McLean, à Doral.

«Il m'a aidée à mettre de l'ordre dans mon jeu et nous continuons de collaborer, puisque je vis maintenant à Fort Lauderdale, en Floride.»

Les débuts de Sara-Maude Juneau

Au contraire de LeBlanc, Sara-Maude Juneau a dû prendre un détour pour accéder à la LPGA. La saison dernière, sur le circuit-école Symetra, elle a pris la 10e place du classement des boursières, la dernière qui procurait une exemption pour les tournois réguliers de la LPGA cette année.

«Moi aussi, je me suis installée en Floride, à Orlando, où je m'entraîne avec Annie Mallory à l'académie Golf Core de Sean Foley [entraîneur de Tiger Woods], a expliqué Juneau, jeudi dernier en entrevue. J'ai pu aller jouer en Océanie au début de l'année pour bien préparer mes premiers tournois sur le circuit de la LPGA.

«C'est sûr qu'il va y avoir une période d'adaptation, mais je pense être prête. Le plus difficile est de composer avec les longs déplacements, l'éloignement et la solitude. Heureusement, j'ai développé une belle complicité avec d'autres joueuses que j'ai connues à l'université ou sur le circuit Symetra.

«Elles ne sont pas avec moi sur la LPGA, mais on reste en contact. Elles m'ont toutes appelée cette semaine pour me souhaiter bonne chance!»

Une aventure dispendieuse

Au-delà des sentiments, une saison de golf professionnel est dispendieuse. L'argent est le nerf de la «guerre» et tous les golfeurs québécois qui ont tenté l'aventure des grands circuits ont été aux prises avec cette exigence.

«C'est sûr que si vous me demandez aujourd'hui si j'ai l'argent pour toute la saison, la réponse est non, avoue Juneau. J'ai un peu de soutien de mon entourage, j'investis mes bourses de l'an dernier et j'espère connaître un bon début de saison...

«Et tout ça ne me permet pas de vivre dans le grand confort. Il faut vraiment être passionné et je le suis. J'adore le golf et ça me permet de composer avec les conditions pas toujours faciles d'une carrière professionnelle.»

Elle aussi bien soutenue par sa famille, Maude-Aimée LeBlanc a perdu deux des trois commanditaires qui l'appuyaient l'an dernier. «Ce n'est vraiment pas facile, souligne-t-elle. Il n'y a que les 30 ou 40 meilleures du circuit qui gagnent assez d'argent pour bien vivre et ce sont aussi elles qui ont tous les commanditaires.»

Les deux jeunes femmes n'entendent toutefois pas abandonner leur rêve, bien au contraire. «Je garde une bonne attitude, assure Juneau. Je crois en mon talent et je suis confiante en mes capacités de bien faire cette saison.»

Juneau et LeBlanc disputeront à compter de demain la Coupe Founders, au club Wildfire de Phoenix, en Arizona. «C'est un parcours qui me convient bien, estime LeBlanc. Ce sera la première fois que je participerai de nouveau à un tournoi de la LPGA et je crois que cela va m'aider à mieux faire encore.»

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SARA-MAUDE JUNEAU

> Née le 1er novembre 1987 (25 ans).

> Droitière, 1,67 m (5 pi 6 po).

> Originaire de Fossambault-sur-le-Lac, dans la région de Québec.

> Membre de l'équipe canadienne amateur de 2008 à 2010.

> Diplômée en administration du sport de l'Université Louisville, où elle a remporté cinq tournois universitaires et obtenu le titre de joueuse de l'année de la conférence Big East en 2010.

> Professionnelle depuis 2010.

> Dixième boursière sur le circuit Symetra en 2012, avec des gains de 37 632 $ et 6 top 10, ce qui lui a valu sa promotion à temps plein sur le circuit de la LPGA.

> Elle est reconnue pour sa constance et connaît rarement de très mauvaises rondes.

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MAUDE-AIMÉE LEBLANC

> Née le 14 février 1989 (24 ans).

> Droitière, 1,85 m (6 pi 1 po).

> Originaire de Sherbrooke.

> Diplômée de l'Université Purdue, où elle a aidé l'équipe de golf à remporter le Championnat de la NCAA en 2010.

> Professionnelle depuis 2011; septième des qualifications de la LPGA cet automne-là, ce qui lui a valu son exemption régulière pour la saison 2012.

> Huit tournois sur le circuit de la LPGA en 2012 (cinq qualifications et 43 165 $ en gains), avec une 29e place à la classique ShopRite.

> Elle aurait été la plus longue «cogneuse» du circuit, avec une moyenne de 282,6 verges sur les coups de départ, si elle avait joué suffisamment de tournois.

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CETTE SEMAINE

> PGA: Championnat de Tampa Bay

Au club Copperhead de Palm Harbor, en Floride

7340 verges, normale 71

5,5 millions en bourses, 990 000 $ au gagnant

Champion en titre: Adam Scott, Australie

> LPGA: Coupe Founders

Au club Wildfire de Phoenix, en Arizona

6583 verges, normale 73

1,5 million en bourses, 225 000 $ à la gagnante

Championne en titre: Yani Tseng, Taiwan

> CHAMPIONS: Classique Toshiba

Au club Newport Beach CC, de Newport Beach, en Californie

6591 verges, normale 71

1,75 million en bourses, 262 500 $ au gagnant

Champion en titre: Loren Roberts, États-Unis

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

Sara-Maude Juneau: «C'est sûr qu'il y aura une période d'adaptation.»