Phoenix - Maude-Aimée Leblanc aura finalement dû attendre plus de six heures, hier après-midi, avant d'avoir la confirmation qu'elle participerait aux deux dernières rondes de la Coupe Founders, disputée cette semaine à Phoenix, en Arizona.

Leblanc a ramené une carte de 72 pour une deuxième journée consécutive, hier, et elle pointait au 73e rang lorsqu'elle a quitté le neuvième trou, elle qui avait commencé son parcours sur le 10e trou.

La coupure était alors fixée à -1, mais cette dernière a beaucoup changé au cours de l'après-midi, rendant la Sherbrookoise des plus anxieuses. Ce n'est que vers 19h hier soir qu'elle a eu la confirmation qu'elle n'attendait plus. Elle a donc terminé à égalité au 68e rang.

«Je savais que mes chances étaient de 50-50 à la fin de mon parcours. Franchement, je suis surprise, mais aussi très heureuse. J'ai passé l'après-midi au cinéma, je suis allé voir Safe House, avec Denzel Washington, mais ne me demande pas c'est quoi l'histoire, je regardais les pointages sur mon téléphone toutes les cinq minutes!», a-t-elle expliqué hier soir.

Une excellente nouvelle pour celle qui n'était pas trop satisfaite de ses deux premières rondes sous le chaud soleil de Phoenix, à son premier tournoi en tant que membre officielle de la LPGA.

Leblanc a pourtant commencé sa journée en force; un long roulé de plus de 25 pieds, réalisé au 13e trou, a été le premier de trois oiselets réussis lors de ses neuf premiers trous. Les deux autres ont été réussis au 15e et au 18e.

Elle était alors à -3, mais elle a été incapable de concrétiser trois excellentes chances d'oiselets aux trous numéros 2, 3 et 5, ses courts roulés ne trouvant pas le fond de la coupe.

Ces chances ratées ont visiblement joué sur le moral de Maude-Aimée Leblanc, qui s'est par la suite mise à regarder le classement et à voir l'ombre de la coupure la survoler.

Cette confiance ébranlée s'est surtout fait voir sur la précision de ses coups d'approche au vert.

«Mauvaise lecture»

«Ces deux premières rondes ont été pas mal so-so. Avec l'expérience, je sais que je vais apprendre à vivre avec la coupure et à l'oublier. Mais  lors des neuf derniers trous, j'y pensais beaucoup; je suis devenue plus hésitante, je jouais prudemment. Mais dans l'ensemble, j'ai bien joué», a-t-elle analysé après sa journée de boulot.

Contrairement à jeudi, Leblanc a eu quelques difficultés sur les verts, ayant besoin de 31 coups roulés plutôt que 25.

«Ce fut un mélange de mauvaise lecture et de mauvais coups. Je dirais que je frappais bien souvent "à peu près", je n'étais sûre de rien et ça a fait la différence. J'ai mieux frappé mes fers, aujourd'hui [hier], surtout mon fer 3. Je l'ai par contre échappé au trou numéro 8 et j'ai perdu un coup à cause de ça [la balle était dans un obstacle, NDLR]. Ce fut l'un de mes rares mauvais élans.

«J'ai été sur les brakes un peu trop à mon goût, je n'avais pas super confiance en mon élan. Comme j'ai tendance à frapper à gauche, je tente de compenser alors je me retrouve à droite. C'est un petit correctif à faire, ce n'est rien de grave.

«On aurait pu réussir des oiselets aux trous 2, 3, 4, et 5 et puisqu'on ne l'a pas fait, ça nous est resté en tête et on n'a réussi aucun gros coups roulés par la suite. Ensuite, plutôt que de dire "on va réussir nos coups", on se disait qu'il ne fallait pas rater nos coups. C'est énorme comme différence», a indiqué David Guertin, cadet de Leblanc.

Cette dernière entrevoit cependant le week-end avec optimisme et surtout, sans la pression de la coupure. «Je vais être plus détendue, c'est certain, ce qui va me permettre d'être plus agressive et moins hésitante. Ça va faire une grosse différence.»