Elle n'a commencé à jouer qu'à l'âge de 30 ans, mais Diane Dunlop-Hébert est animée d'une telle passion pour le golf qu'elle deviendra samedi la première Québécoise à occuper la présidence de Golf Canada.

Cette femme d'affaires prospère, membre du réputé club de Mount Bruno, s'investit bénévolement depuis plusieurs années dans la gestion du golf au Québec et au Canada.

«J'ai commencé à m'engager au début des années 90, dans le golf féminin d'abord, puis dans différentes fonctions à Golf Québec, a-t-elle expliqué cette semaine en entrevue. J'ai été présidente de cet organisme durant deux mandats, en 2007 et 2008, après quoi je me suis engagée au niveau national.»

Ceux qui la connaissent présentent Mme Dunlop-Hébert comme une gestionnaire très efficace, et elle devra l'être au cours de la prochaine année pour réaliser les ambitieux objectifs de Golf Canada. Augmentation de l'effectif, développement de l'excellence, meilleure visibilité pour les tournois majeurs, la liste est longue et les défis, nombreux.

«Les golfeurs sont des gens passionnés par leur sport et je crois qu'il faut les toucher afin qu'ils contribuent tous à son développement. Chacun doit contribuer au recrutement de nouveaux joueurs, au financement des programmes de développement. J'ai bien l'intention d'aller dans les provinces, dans les clubs, à la base, afin de rencontrer les golfeurs et d'aller chercher des appuis.»

Très sensible au golf féminin, Mme Dunlop-Hébert est heureuse d'accéder à la présidence de Golf Canada au moment même où Maude-Aimée Leblanc débute sur le circuit de la LPGA. «J'ai beaucoup travaillé au développement de notre élite junior et j'ai eu le bonheur de côtoyer nos jeunes championnes comme Maude-Aimée, Sarah-Maude Juneau, Rebecca Lee-Bentham ou Isabelle Biesiegel.

«Mais il faut poursuivre le travail avec les jeunes et l'introduction récente du programme Golf dans les écoles au Québec est certes un pas dans la bonne direction. Le gouvernement provincial s'est engagé (50 000 $) et nous serons plus présents auprès des jeunes golfeurs. Et tant mieux si leurs parents en profitent pour découvrir ou redécouvrir le golf!»

Modèle économique

Plusieurs observateurs déplorent parfois que les revenus des grands tournois nationaux ne soient pas investis dans le développement de l'élite, comme c'est le cas au tennis. Mme Dunlop-Hébert rappelle toutefois que les priorités sont différentes.

«Le modèle économique du golf implique une contribution significative à la communauté, explique-t-elle. L'Omnium féminin canadien CN, l'été dernier à Hillsdale, a permis de récolter plus de 2 millions pour les hôpitaux pour enfants de Montréal. Et c'est la même chose avec l'Omnium canadien RBC. Peut-être changerons-nous ce modèle un jour, mais il n'en est pas question pour l'instant.»

Mme Dunlop-Hébert n'en suit pas moins les omniums nationaux avec beaucoup d'intérêt et connaît bien les enjeux de leurs développements. Quand on lui signale que l'omnium masculin est pénalisé par sa programmation juste après l'Omnium britannique, elle réplique: «Ce n'est plus vraiment un problème. Notre commanditaire principal, RBC, est aussi impliqué aux côtgés de plusieurs joueurs de renom, Luke Donald et Ernie Els par exemple, et ils se font un devoir de participer au tournoi. Nous nous assurons également de faciliter le transport des joueurs entre l'Angleterre ou l'Écosse et le Canada.»

Mme Dunlop-Hébert deviendra donc samedi la 109e personne à occuper la présidence de Golf Canada, succédant à l'Albertaine Karen Rackel, la première femme à occuper le poste. On profitera de la cérémonie, qui conclura l'assemblée générale annuelle de l'organisme, pour honorer la professionnelle Debbie Savoy-Morel, l'officiel et bâtisseur Roger H. Legault et le journaliste Réal Labbé pour leur contribution au golf au Québec et au Canada.