La météo a gagné, dimanche au Pays de Galles, alors que des pluies abondantes ont retardé le début des compétitions de la Coupe Ryder et forcé le report de la session finale à lundi pour la première fois en 83 ans.

Les 12 matchs de simple seront encore décisifs puisque les deux équipes ne sont séparées que par trois points. Les Européens ont toutefois l'avantage, 9 1/2  à 6 1/2, grâce à l'une des performances d'équipe les plus remarquables de l'histoire pourtant riche de cette compétition.

Menés par Lee Westwood et Ross Fisher, les hôtes ont enlevé cinq victoires et un match nul. Le capitaine Colin Montgomerie avait insisté auprès de ses joueurs sur la passion qu'ils devaient démontrer sur le parcours du club Celtic Lodge pour espérer combler un déficit de 6-4 et garder leur chance de reprendre la Coupe Ryder. Ils ont répondu au-delà de toutes les attentes.

«C'est une performance extraordinaire de toute l'équipe, a estimé Montgomerie, sûrement la plus grande journée que le golf européen a connu depuis plus de 20 ans que je suis en Coupe Ryder. Renverser un déficit de deux points en une priorité de trois en une seule session est assez extraordinaire. Tout le crédit va aux joueurs qui ont réussi à priver les Américains de la moindre victoire.»

Le capitaine américain Corey Pavin a salué le courage de ses hommes, qui ont tenté une remontée. «C'est toujours plus difficile à l'étranger. Les Européens avaient l'avance, ils jouaient bien et avec l'appui inconditionnel de la foule, ils étaient durs à vaincre...»

Dans le premier match, les Anglais Lee Westwood et Luke Donald n'ont laissé aucune chance au duo vedette des Américains, Tiger Woods et Steve Stricker, pourtant invaincus jusque là. Déjà en avance par quatre trous samedi, les Européens ont remporté le 10e trou grâce à coup roulé de 40 pieds de Westwood et se sont imposés 6 et 5, au 13e trou, au grand plaisir des milliers de spectateurs qui suivaient le quatuor.

«Nous avions la chance de réussir quelque chose d'important aujourd'hui, mais c'était important de donner le ton dès le début, a expliqué Westwood, le meilleur joueur de la compétition jusqu'ici. Nous savions que les Américains amorceraient la journée en force, mais nous avons été encore plus forts qu'eux!»

Une ambiance extraordinaire

Le duo formé de Graeme McDowell et Rory McIlroy a ensuite remporté le deuxième match disputé en coups alternés, 3-1, en disposant des Américains Zach Johnson et Hunter Mahan. Très «passionnés», n'hésitant jamais à échanger avec les spectateurs, les deux joueurs nord-irlandais ont toujours été en avance.

«On joue continuellement sur l'adrénaline en Coupe Ryder et c'est une sensation extraordinaire, complètement différente de ce qu'on vit habituellement, a expliqué McDowell, le vainqueur de l'Omnium des États-Unis en juin.

«Je n'ai rien vécu de tel jusqu'ici dans ma carrière, a reconnu McIlroy. Malgré la pluie, l'ambiance était extraordinaire aujourd'hui et je ne peux imaginer ce que ce sera demain (lundi).»

Les quatre autres matchs étaient disputés à quatre balles. L'Anglais Ross Fisher, sans doute la révélation de la semaine, a pratiquement battu à lui seul les Américains Jim Furyk et Dustin Johnson, 2 et 1, alors que son coéquipier Padraig Harrington n'a rien fait qui vaille. Le Suédois Peter Hanson et l'Espagnol Miguel Angel Jimenez ont effectué un retour dramatique pour s'imposer par un trou devant Jeff Overton et Bubba Watson. L'Allemand Martin Kaymer et l'Anglais Ian Poulter l'ont emporté 2 et 1 sur Rickie Fowler et Phil Mickelson.

Dans le dernier match, conclu sur le 18e vert, les Italiens Eduardo et Francesco Molinari ont privé les Américains d'un point important quand Francesco a réussi un oiselet, créé l'égalité et offert un demi-point à son équipe.

«Il ne faut pas les oublier, a insisté Montgomerie. Voilà deux recrues, deux frères, qui avaient toute l'attention du monde sur eux et qui ont réussi à venir de l'arrière au dernier trou pour enlever un demi-point très important.»

Lundi, le premier match débutera à 9h (4h HNE). Les Américains, qui ont remporté la Coupe en 2008 au Kentucky, n'ont besoin que de 14 points pour la conserver, alors que les Européens devront en marquer 14 ½.

Une seule équipe a comblé un déficit plus important dans l'histoire de la Coupe Ryder. Les Américains étaient menés 10-6 en 1999, à Brookline au Massachussetts, avant de l'emporter par un point. Ce serait un exploit formidable d'effectuer une remontée victorieuse à l'étranger, mais les Européens ont sans doute d'autres projets...