Matt Kuchar sera la tête d'affiche cette semaine à Atlanta à l'occasion du Championnat du circuit de la PGA, comme ce fut le cas il y a 10 ans.

Il y a toutefois une différence.

En réalité, c'est plutôt 10 millions de différences.

Kuchar est le favori à l'aube du dernier tournoi de la Coupe FedEx, qui s'ébranlera à compter de jeudi à East Lake. Cela lui permettra d'obtenir l'avantage dans la course à la bourse de 10 millions $ US - la plus importante dans le golf professionnel.

Il est difficile de croire que Kuchar, peut-être le golfeur le plus célèbre de l'Université Georgia Tech depuis Bobby Jones, hésitait à devenir professionnel lorsqu'il a gradué, il y a une décennie.

Il venait de remporter le tournoi U.S. Amateur. Il avait littéralement mis le feu aux poudres au Augusta National avec son sourire accrocheur et un jeu suffisamment bon pour être le meilleur joueur amateur lors du Tournoi des Maîtres de 1998. Puis s'est produit l'Omnium des États-Unis, à l'Olympic Club, où il s'est battu contre les meilleurs de la profession pour terminer à égalité en 14e position.

Peu de temps après, un homme d'affaires lui a suggéré de demeurer amateur.

«Il m'a dit «Personne n'a fait ça depuis Bobby Jones. Il y a beaucoup d'argent à faire dans le monde des affaires. Ce n'est pas comme si tu étais obligé de devenir professionnel pour faire de l'argent»', s'est rappelé Kuchar.

«Puis, il m'a encouragé à demeurer compétitif dans les rangs amateurs. Il a ajouté «Les portes qui s'ouvriront devant toi seront grandioses, et le mieux tu joueras au golf - si tu continues de participer au Tournoi des Maîtres et à être compétitif dans les rangs amateurs - le plus de portes cela t'ouvrira.

«Donc, c'était une belle opportunité.»

Kuchar a ainsi accepté de travailler pour Liberty Associates, une firme bancaire du sud de la Floride. Son boulot consistait à disputer des rondes de golf avec des clients potentiels, et se voulait une opportunité pour lui de découvrir comment les affaires pouvaient s'effectuer autant sur les allées d'un terrain de golf que dans une salle de conférence.

Son rêve de devenir le meilleur golfeur amateur s'est toutefois rapidement transformé en cauchemar.

Kuchar a disputé l'Omnium du Texas grâce au laissez-passer d'un commanditaire à l'automne 2000 et a raté le seuil de qualification par un seul coup. Il était si furieux envers lui-même qu'il voulait participer au prochain tournoi la semaine suivante, afin de se prouver qu'il était meilleur que cela.

«Et c'est à ce moment précis que j'ai réalisé que je devais disputer des tournois le plus souvent possible», a-t-il indiqué.

Il lui aura cependant fallu beaucoup de temps avant de déterminer qu'il avait pris la bonne décision. Il a savouré sa première victoire sur le circuit de la PGA à la Classique Honda deux ans plus tard, puis a connu une série de mésaventures qui l'ont ramené à la case départ. Il a ensuite embauché Chris O'Connell, un entraîneur du Texas qui lui a enseigné un élan lui permettant d'être plus constant dans ses coups.

Le plan a fonctionné à la quasi-perfection.

Personne n'a plus que ses 11 top-10 cette saison au sein du circuit de la PGA. Son jeu constant, combiné à sa victoire au tournoi The Barclays, lui a permis de se hisser en tête du classement des boursiers du circuit pour la première fois de sa carrière, de confirmer sa première participation à la coupe Ryder et de se retrouver au 10e échelon mondial.

Il disputera aussi son premier Championnat du circuit de la PGA, un bel accomplissement pour l'ancien de l'Université Georgia Tech qui jouait jadis régulièrement à East Lake.

«Ce fut de toute évidence une belle progression, a reconnu Kuchar. Je crois que j'ai eu mes moments de gloire dans les rangs amateurs, et c'est amusant de continuer d'aller de l'avant... De faire ces pas vers l'avant, c'est vraiment gratifiant.»