Tiger Woods a dit à sa famille, ses amis et ses partisans qu'il était «profondément désolé» pour son comportement «égoïste et irresponsable», vendredi, avouant avoir été infidèle envers son épouse, Elin Nordegren.

Woods a pris la parole pendant environ 15 minutes au chalet du TPC Sawgrass, où est situé le quartier général de la PGA. Environ 40 personnes étaient dans la pièce, dont sa mère. Son épouse n'était toutefois pas sur place.

Woods a dit être le seul à blâmer pour ses actions, avouant qu'il croyait «avoir mérité de profiter des tentations» qui venaient avec ses énormes succès. Il a dit avoir passé 45 jours en thérapie, et qu'il y retournera dès samedi. Il a aussi mentionné qu'il n'avait jamais été frappé par sa femme, et qu'il n'y avait jamais eu de violence conjugale entre eux.

À propos de son mariage, il a dit que «chacune des questions et des réponses ne concerne qu'Elin et moi, ne concerne qu'un mari et sa femme.»

«Elin et moi avons commencé le processus de discuter des dommages causés par mon comportement, a dit Woods. Comme Elin me l'a fait remarquer, mes vraies excuses envers elle ne viendront pas sous forme de mots, mais plutôt à travers ma façon d'agir au fil du temps. Nous devons discuter de plusieurs choses, mais ce que nous allons nous dire restera entre nous deux.»

Woods n'avait pas parlé publiquement depuis l'accident de voiture du 27 novembre, qui a mené à de choquantes révélations sur son infidélité.

L'apparition de vendredi matin était soigneusement préparée; seuls quelques journalistes étaient sur place, et Woods avait déjà dit qu'il n'y aurait pas de période de questions.

Woods s'est excusé pour ses aventures extraconjugales, disant par ailleurs ne pas être certain du moment de son retour au golf professionnel.

«J'ai été infidèle. J'ai eu des liaisons. J'ai trompé ma femme, a dit Woods, semblant en contrôle et gardant un ton de voix stable. Ce que j'ai fait est inacceptable. Je compte faire un retour au golf, mais je ne sais pas quand ce moment arrivera. Il n'est pas exclu que ce soit pendant l'année en cours.»

Lorsque Woods a terminé son allocution, il est allé enlacer sa mère, qui lui a murmuré quelque chose à l'oreille.

«Je lui ai dit 'Je suis tellement fière de toi. Ne te crois jamais seul. Ta mère sera toujours là pour toi et je t'aime'», a dit Kultida Woods.

Le discours avait une allure formelle alors que Woods, vêtu d'une chemise et d'un veston, a parlé sur un podium derrière lequel se trouvait un rideau bleu.

Le bouddhisme fera partie de sa démarche vers la rédemption, a indiqué le golfeur.

«J'ai beaucoup de travail à faire, et le bouddhisme fait partie de ce qui me guide dans la route à suivre, a dit Woods. Ma mère me l'a enseigné à un jeune âge. Les gens ne le réalisent probablement pas, mais j'ai été élevé comme Bouddhiste, et j'ai exercé activement ma foi dès l'enfance, jusqu'à ce que je m'en éloigne ces dernières années. Le bouddhisme enseigne que la recherche intense de choses à l'extérieur de nous résulte en une quête mal avisée et malheureuse de sécurité. Il m'enseigne à arrêter de pourchasser chaque pulsion, pour plutôt apprendre la retenue. De toute évidence, j'ai perdu de vue ce qui m'a été appris.»

En Suède, le père d'Elin, Thomas Nordegren, a dit qu'il a regardé la confession de Woods mais n'avait pas de commentaires à faire pour l'instant.

La mère d'Elin, Barbro Holmberg, n'a pas voulu commenter non plus, a fait savoir sa porte-parole, Eva Malmborg.

Woods, l'un des athlètes les plus reconnus au monde, fait doubler les cotes d'écoute lorsqu'il est en position de remporter un tournoi. Il a triomphé 71 fois à la PGA dont 14 fois lors de tournois majeurs, ce qui le place à quatre gains du record détenu par Jack Nicklaus.

Accenture et AT&T ont mis fin à leurs ententes de commandite avec lui, mais des compagnies telles que Nike et Electronic Arts lui sont restées fidèles.

L'allocution de Woods se déroulait pendant le Championnat par trou, commandité par Accenture. Le golfeur Ernie Els s'est rangé parmi ceux irrités de constater le moment choisi par Woods, disant au magazine Golfweek qu'il trouvait ce choix «égoïste».