La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir.

Nicholas Richard

Le Super Bowl de 2017 entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Falcons d’Atlanta est non seulement le plus grand Super Bowl de l’histoire, mais aussi l’un des plus grands moments de l’histoire du sport. Ayant grandi dans une famille où les Patriots étaient une religion, il allait de soi que j’allais regarder cette finale au foyer familial. Ce Super Bowl est le meilleur de tous les temps, parce qu’il réunit tout ce qu’on aime du football : un revirement de situation, du suspense, une qualité de jeu exceptionnelle et Tom Brady qui termine le match avec un t-shirt de champion. À cette époque, les Pats étaient à leur apogée. Néanmoins, mon moral était à plat à la mi-temps. Rien ne fonctionnait. Mon père, stoïque, n’avait pas perdu espoir, contrairement à l’auteur de ces lignes. « C’est Tom. Laisse-le aller. Ce n’est jamais fini. » Comme de fait, j’ai bondi lorsque Julian Edelman a capté le ballon à un centimètre du sol. J’ai regardé toute la prolongation debout. Lorsque James White a franchi la ligne des buts en prolongation, je savais qu’on venait de vivre quelque chose qui passerait à l’histoire.

Richard Labbé

PHOTO MICHAEL S. GREEN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le quart des Cowboys de Dallas Troy Aikman célèbre le touché de son coéquipier Emmitt Smith au Super Bowl XXX, en 1996.

Je vais répondre à cette glorieuse question en deux temps. De un, en tant que partisan ; jadis, dans mon jeune temps, on se ramassait une gang au célèbre bar Champs, boulevard Saint-Laurent, à regarder le gros match en buvant trop de bière bon marché et en avalant trop de hot-dogs tièdes. Dans cette catégorie, le match le plus fabuleux a été le Super Bowl XXX, quand la dynastie des Cowboys de Dallas a récolté un troisième titre en quatre ans (un record qui tient toujours, si on ne tient pas compte des Patriots). Surtout, ce poétique triomphe est survenu contre les Steelers de Pittsburgh, ce qui en rajoute une couche au chapitre de l’euphorie. Peut-être le plus grand moment de ma vie, juste après la naissance de mes enfants, et puis justement, mon autre grand moment, je l’ai vécu avec les enfants sur place, en personne, ayant eu le privilège de couvrir 11 fois le Super Bowl pour La Presse. Je retiens le dernier, le XLIV, parce que mes tout petits garçons étaient là eux aussi, sous les palmiers, à faire rouler leurs voitures de Flash McQueen dans le sable pendant que j’écrivais sur les Saints et les Colts. Merci, les garçons, je vous aime.

Guillaume Lefrançois

Entendons-nous : le Super Bowl XL, remporté 21-10 par les Steelers contre les Seahawks, ne passera jamais à l’histoire pour la qualité du spectacle. Mais ce 5 février 2006 était ma troisième journée de travail dans les médias, à Radio-Canada. Le mandat constituait à alimenter la section des sports du site web. C’était essentiellement ma fin de semaine de formation et mon formateur était Jean-François Tremblay, qui dirige aujourd’hui notre section des Sports à La Presse. Lui s’occupait du Super Bowl, tandis que j’écrivais quelques lignes sur les autres nouvelles qui sortaient et qui passaient bien évidemment dans le vide. Mon souvenir précis est d’avoir suggéré le titre « Avec un peu d’aide de mes amis » à JF, afin de souligner à gros traits que le meilleur passeur des Steelers dans cette victoire avait été le receveur Antwaan Randle El. Ben Roethlisberger avait livré ce qui reste à ce jour la pire performance d’un quart gagnant dans l’histoire du Super Bowl. Confession : je n’étais pas un fan de Roethlisberger. JF avait retenu ma suggestion, mais le pupitre avait modifié le titre le lendemain, brisant notre cœur. Quoi qu’il en fût, l’ouverture d’esprit de JF à l’époque est aux antipodes du tortionnaire rigide, intransigeant et colérique qu’il allait devenir en tant que patron.

Justin Vézina

PHOTO KATHY WILLENS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’interception de Malcolm Butler (21) qui a scellé la victoire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre au Super Bowl XLIX, en 2015

Le 1er février 2015. Affrontement entre Tom Brady et ses Patriots de la Nouvelle-Angleterre contre les Seahawks de Seattle et Russell Wilson. La table était mise pour l’un des duels des plus palpitants, et ici je ne parle pas que du traditionnel buffet que ma mère avait préparé pour la famille. Personne ne déçoit les attentes, à l’exception d’un pauvre requin qui se perd dans sa chorégraphie du concert – à ma grande surprise – de qualité de Katy Perry. Je tente de m’en remettre en m’empiffrant d’ailes de poulet, mais je n’avais pas fini de manger mes émotions. Les Seahawks orchestrent une poussée offensive en fin de quatrième quart et sont désormais à une verge de la zone des buts avec 26 secondes à faire. Ils ont besoin d’un majeur pour gagner. Avec trois essais pour aller chercher la petite verge manquante, une formalité avec Marshawn Lynch aux commandes du jeu au sol, Wilson décide de tenter une passe vers Ricardo Lockette. Bravo pour l’audace, mais Malcolm Butler intercepte la passe et confirme la victoire des Patriots, 28-24. Ça met fin à une disette de 10 ans sans Super Bowl pour les Pats et donne un second souffle à Brady qui remporte trois des six championnats suivants.

Jean-François Tremblay

Mon Super Bowl préféré a eu lieu en 2021, la fameuse victoire de Tom Brady dans l’uniforme des Buccaneers de Tampa Bay. Outre cette victoire qui permettait à Brady de s’émanciper du génie de Bill Belichick à tout jamais, c’était aussi la première fois qu’on faisait du Super Bowl un évènement familial chez les Tremblay. Visite à la boucherie locale, achat de saucisses, de côtes levées, de salade de pommes de terre, avec un peu de guacamole sur le dessus. C’était la première fois que je pouvais vivre le Super Bowl avec mes deux enfants comme je le ferais avec mon groupe d’amis (sans la bière pour tout le monde, évidemment). Le résultat du match devient bien secondaire quand il devient avant tout la parfaite occasion de passer un moment père-fils.

Appel à tous

Et vous, quel a été votre Super Bowl préféré, pour le match en tant que tel ou pour les circonstances dans lesquelles vous l’avez regardé ?

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