On s’attendait à un duel féroce entre deux quarts-arrières aux histoires inspirantes. Entre deux défenses exceptionnelles. Entre deux entraîneurs-chefs de génie.

Au bout du compte, les Eagles de Philadelphie ont eu raison des 49ers de San Francisco par la marque de 31-7 en finale de la Conférence nationale de la NFL, dimanche après-midi, sans trop de difficulté.

Habituellement, un quart-arrière qui franchit à peine la centaine de verges aériennes, sans non plus lancer une seule passe de touché, ne sort pas gagnant d’un match éliminatoire. Surtout en finale de conférence, contre l’une des défenses les plus efficaces de la NFL.

C’est pourtant le cas de Jalen Hurts.

La vedette des Eagles a été presque invisible pendant ce match sans lendemain, mais ça aura quand même suffi. C’est à peine s’il est allé sous la douche après ses entrevues d’après-match. Malgré l’absurdité de la situation, cela représente une bonne nouvelle pour les Eagles.

Cette équipe n’est pas celle d’un seul homme, et cette rencontre l’aura prouvé.

« Évidemment, c’est quelque chose dont tu rêves lorsque tu es enfant. Tous les gars dans cette équipe ont rêvé à ça pendant toute leur vie », a mentionné l’entraîneur-chef des Eagles, Nick Sirianni.

Pouvoir accomplir ça ensemble, avec un groupe de gars qui s’aiment, qui s’entendent bien et qui vont tout faire les uns pour les autres, c’est très plaisant.

Nick Sirianni, entraîneur-chef des Eagles de Philadelphie

La vraie vedette de ce match a été le secondeur Haason Reddick. Toute la saison, la défense des Eagles n’a pas récolté suffisamment d’éloges.

Elle compte dans ses rangs moins de vedettes, certes. Il n’y a pas de Nick Bosa, de Micah Parsons ou de T.J. Watt dans cette unité, mais elle peut s’appuyer sur des joueurs drôlement efficaces. La défense des Eagles a terminé au premier rang de la NFL en saison pour la moyenne de sacs du quart par match et pour le nombre de verges accordées par rencontre.

Le meneur de cette unité est sans conteste Reddick. Le gaillard de 240 livres a rabattu au sol le quart-arrière adverse 16 fois au cours de la saison. Un sommet au sein de son équipe.

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Haason Reddick et Josh Johnson

Néanmoins, en début de rencontre, les 49ers ont placé devant lui un ailier rapproché pour effectuer les blocs.

Reddick est talentueux et certainement un peu orgueilleux. Aucune formation ayant fait ses devoirs convenablement n’aurait osé envoyer un joueur de position dans la mêlée avec l’objectif réaliste de bloquer l’un des meilleurs chasseurs de quarts au monde. Reddick n’a pas digéré cet affront.

Le gros numéro 7 a aisément fait fi de sa couverture et a provoqué deux sacs du quart et deux échappés, seulement en première demie.

Reddick a aussi été à l’origine de la blessure de Brock Purdy. Ce jeu, survenu avec un peu moins de sept minutes à jouer au premier quart, a changé complètement l’allure du match.

La fin d’un rêve

Blessée à un coude, la recrue invaincue a dû quitter la rencontre. En tentant une passe, les grosses paluches de Reddick ont bloqué son mouvement vers l’avant. Tout l’avant-bras a été freiné, et le coude a écopé.

Les 49ers avaient gagné tous leurs matchs depuis le 23 octobre, et cette séquence était menacée avec l’absence de leur bougie d’allumage.

Josh Johnson, le quatrième quart-arrière de l’équipe, a été envoyé dans la mêlée. Il a essayé, mais rien ne fonctionnait. En début de deuxième demie, la défense a une fois de plus percé la ligne offensive des Niners, et Johnson a été frappé solidement. Sa tête a cogné le sol et il a été obligé de quitter le match pour se conformer au processus de commotion cérébrale.

Purdy a donc effectué un retour, mais il paraissait manifestement mal à l’aise. Le jeu aérien a été réduit à néant.

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Brock Purdy

L’explosif Christian McCaffrey a revigoré l’offensive de San Francisco depuis son arrivée plus tôt cette saison. Il a beau être l’un des meilleurs porteurs de ballon de la NFL, il ne pouvait tout faire seul. Il a couru 15 fois avec le ballon pour 84 verges et un touché, mais les Eagles avaient bien cerné le plan de leurs rivaux.

Ce n’est certainement pas la fin souhaitée pour les 49ers. Limités, jamais ils n’ont été en mesure de jouer à la hauteur de leur talent. Frustrés, ils ont été punis à moult reprises. Les officiels ont lancé leur mouchoir à 11 occasions en leur direction. Les Niners ont offert quasiment plus de premiers jeux aux Eagles que Hurts lui-même.

Finir le travail

Jalen Hurts, A.J. Brown, DeVonta Smith et compagnie ont presque franchi le fil d’arrivée. De loin la meilleure équipe de la saison, la troupe de Nick Sirianni fera face à un défi de taille au Super Bowl.

Inexpérimentée, l’offensive des Eagles devra faire ses devoirs au cours des deux prochaines semaines. Si la défense des Eagles est intraitable, il sera intéressant de voir de quelle manière les acteurs principaux de cette équipe réagiront sur la plus grande scène au monde.

Depuis le début des éliminatoires, ils n’ont accordé que sept points par match à leurs adversaires. Jamais l’attaque n’a eu à sauver les meubles ou à inscrire des points à chaque séquence. Le scénario risque d’être différent en finale. Ils auraient pu s’y préparer contre les 49ers, mais seulement 269 verges ont suffi, ce qui n’est pas optimal comme préparation.

Voyons voir si les Eagles peuvent suffisamment déployer leurs ailes.