La foudre a frappé durement à Jacksonville lors de la première demie du match éliminatoire entre les Chargers de Los Angeles et les Jaguars de Jacksonville, samedi soir. Les Chargers avaient pris les devants 27 à 0, mais comme après la pluie vient le beau temps, Trevor Lawrence a propulsé les siens vers une victoire de 31-30 dans un match déjà historique.

La loi de Murphy est un phénomène suggérant que si une chose ou une expérience a des chances d’être un désastre, tous les éléments se ligueront pour que ça se concrétise. Si pour la chanteuse Angèle il s’agit de la pluie après un brushing ou d’un solde insuffisant au guichet automatique, pour Trevor Lawrence, ça a été quatre interceptions, une pléthore de passes incomplètes et des cafouillages sur les unités spéciales en première demie. À son premier match éliminatoire en carrière, le premier choix du repêchage de 2021 a lancé une interception d’abord déviée par deux adversaires dès le deuxième jeu du match. Deux jeux plus tard, le demi-offensif Austin Ekeler inscrivait le premier touché de la rencontre.

Le cas de Lawrence ne s’est pas amélioré. Asante Samuel Jr. s’est régalé contre le grand blond avec un lancer sournois. Il a intercepté les relais de Lawrence à trois reprises, portant le nombre d’interceptions contre lui à quatre.

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Asante Samuel Jr. (26) intercepte le ballon lancé par Trevor Lawrence

À un moment dans le match, le quart de 23 ans avait autant d’interceptions que de passes complétées. L’impatience commençait à se faire sentir chez Lawrence et son entraîneur Doug Pederson, à court de solutions. Pendant ce temps, tout allait pour le mieux chez les Chargers. Justin Herbert a utilisé presque tout son personnel de receveurs, il en a rejoint huit différents dans tout le match, et Ekeler continuait à faire des siennes.

À 27-0, il était légitime de se demander si Herbert allait même terminer la partie afin de s’économiser en vue de l’affrontement de la semaine prochaine. Les Chargers contrôlaient à ce point la situation. L’ailier rapproché Evan Engram a inscrit un touché, pour l’honneur, en toute fin de demi pour les locaux. Les Jaguars allaient au moins pouvoir se consoler d’avoir évité l’humiliation d’être blanchis. Toutefois, l’orage n’a pas duré longtemps.

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Justin Herbert (10) est sorti perdant de son affrontement contre les Jaguars à Jacksonville samedi.

Sans regarder derrière

Marvin Jones. Zay Jones. Christian Kirk. Les trois receveurs ont transformé des passes de Lawrence en touchés. La tête haute et les épaules relevées, les Jaguars ont fait fi du silence de leur stade pour inscrire quatre touchés sans riposte. On avait l’impression de revoir le Trevor Lawrence rempli de promesses qui avait offert le championnat national aux Tigers de l’Université Clemson.

Malgré un début catastrophique, Lawrence a tout de même complété le match avec 288 verges par la passe et 28 passes complétées en 47 tentatives.

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Trevor Lawrence (16) après la victoire des siens

Néanmoins, même si les Jaguars ont produit à un rythme effréné en deuxième moitié de match, la défensive des Chargers a aussi beaucoup de choses à se reprocher. Le nombre de premiers plaqués ratés est aberrant. C’est le porteur de ballon Travis Étienne qui en a tiré le plus avantage, lui qui passait entre les joueurs des Chargers comme s’ils avaient été des rideaux de tissu. Les Chargers ont été la pire équipe statistiquement contre la course cette saison et les Jaguars ont exploité cette faiblesse en fin de match.

Les vétérans devront aussi se regarder dans la glace. Notamment l’ailier défensif Joey Bosa. Il a écopé de trois pénalités évitables, dont deux pour conduite antisportive. Les deux infractions ont mené à des points supplémentaires du côté des Jaguars. Il jouait seulement son sixième de match de la saison et ce n’est pas sa condition physique qui a nui à son équipe, mais bien son attitude, incompatible avec le « C » qu’il porte sur son uniforme.

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Riley Patterson (10), le héros du match

La loi des botteurs

Comme c’est souvent le cas en éliminatoires, la différence s’est faite avec les pieds et non avec les mains. Au milieu du quatrième quart, lorsque les visiteurs avaient encore l’avance, le botteur recrue Cameron Dicker, reconnu pour son manque de puissance et de précision, a raté un placement de 40 verges. Les Jags inscrivaient leur dernier touché trois minutes plus tard. Trois points qui auraient été précieux en fin de rencontre.

Puis, sur le dernier jeu du match, Riley Patterson a réussi son seul placement du match, en plaçant le ballon entre les poteaux situés 36 verges plus loin, en mordillant la croix qu’il avait autour du cou.

Ce que les Jaguars ont fait ne relève pas du miracle, mais presque. À tout le moins, leurs prières ont été exaucées. Contre toute attente, leur parcours vers la terre promise continue.

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Brock Purdy (13) des 49ers

Seahawks 23 – 49ers 41

Brock Purdy excelle dans une victoire des 49ers

Brock Purdy a lancé trois passes de touché et il en a ajouté un au sol à ses débuts éliminatoires, menant les 49ers de San Francisco vers une victoire de 41-23 aux dépens des Seahawks de Seattle, samedi. Purdy a repris là où il a laissé en saison pour les 49ers (14-4) et il a montré très peu de nervosité en éliminatoires pour gagner un sixième départ de suite depuis qu’il a remplacé Jimmy Garoppolo, qui s’est blessé lors de la 13e semaine d’activités. Les 49ers ont accédé au second tour éliminatoire et ils accueilleront les Vikings du Minnesota, les Buccaneers de Tampa Bay ou les Cowboys de Dallas, le week-end prochain. « Quand nous jouons notre meilleur football, l’attaque et la défensive font leurs choses, nous sommes difficiles à battre, a insisté Purdy. Nous le savons. Nous devons simplement continuer à mettre la pédale au plancher. » Purdy a amassé 332 verges aériennes – le deuxième total de l’histoire pour une recrue en éliminatoires après les 385 verges de Russell Wilson il y a 10 ans – et il est devenu le premier quart recrue de l’histoire impliqué dans quatre touchés à sa première partie éliminatoire.

Associated Press