C’est fait, les Browns de Cleveland ont enfin battu une équipe de qualité à l’extérieur de Cleveland. C’était la dernière chose qu’ils devaient accomplir avant qu’on puisse vraiment les prendre au sérieux.

Et la marque finale de 41-35 lors de leur victoire de dimanche au Tennessee est trompeuse. Les Browns menaient 38-7 après la première demie. Ce qui est le plus encourageant pour les Browns, qui ont actuellement une fiche de 9-3 et qui devraient participer aux éliminatoires pour la première fois depuis 2002, c’est qu’ils n’ont pas gagné grâce à leur jeu au sol.

Bradley Chubb et Kareem Hunt ont totalisé 113 verges en 32 courses contre les Titans, mais c’est Baker Mayfield qui a été le grand artisan de la victoire des Browns. Il a réussi 25 de ses 33 passes pour 334 verges et a lancé 4 passes de touché, contre aucune interception. Après en avoir totalisé sept en autant de matchs en septembre et en octobre, Mayfield n’a lancé aucune interception lors de ses cinq dernières sorties.

La grande différence entre les sept premières parties et les cinq suivantes ? Odell Beckham fils. Blessé à un genou, l’ailier espacé a précisément raté les cinq derniers matchs des siens…

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Le receveur Odell Beckham fils a été blessé lors du match contre les Bengals de Cincinnati, le 25 octobre.

Mayfield n’a plus à lancer des passes dangereuses pour satisfaire Beckham fils, ce qui a eu un impact positif. En Jarvis Landry, Mayfield a encore un receveur de premier plan à qui il peut lancer le ballon, mais dimanche, des joueurs comme Rashard Higgins (choix de cinquième tour en 2016) et Donovan Peoples-Jones (sixième tour en 2020) ont contribué significativement en marquant notamment un touché chacun.

La saison dernière, plusieurs rumeurs ont circulé voulant que Beckham fils ait manifesté son souhait de quitter les Browns à des membres d’autres équipes. De la façon dont les Browns jouent sans lui (fiche de 4-1), l’ancien des Giants de New York pourrait fort bien jouer ailleurs qu’à Cleveland en 2021.

Entraîneur de l’année : un non-sens

Kevin Stefanski y est sûrement pour beaucoup dans la belle saison des Browns. L’entraîneur-chef de première année a mis de l’ordre au sein d’une équipe qui a surtout fait parler d’elle pour son indiscipline en 2019, et les Browns jouent enfin à la hauteur de leur talent.

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L’entraîneur-chef des Browns Kevin Stefanski

Ça ne devrait donc surprendre personne que le nom de Stefanski soit souvent mentionné lorsqu’il est question du titre de l’entraîneur-chef de l’année dans la NFL ; c’est immanquable, lorsqu’une équipe dépasse les attentes, son entraîneur est systématiquement considéré comme un candidat de choix pour cet honneur. On devrait peut-être même changer le nom de ce titre et l’appeler « l’entraîneur-chef de l’équipe surprise de l’année ».

Rien contre Stefanski, ni contre Brian Flores, pilote des Dolphins de Miami, qui sont encore plus étonnants que les Browns avec leur fiche de 8-4. Mais est-ce normal qu’Andy Reid n’ait pas gagné le titre depuis 2002 ? Ou Sean Payton depuis 2006 ? Est-il nécessaire de préciser que les Eagles de Philadelphie (Reid) et les Saints de La Nouvelle-Orléans (Payton) avaient déjoué les pronostics de début de saison lors de ces années ?

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que Pete Carroll n’a jamais été nommé entraîneur de l’année. Et que dire de Mike Tomlin ? Après deux présences au Super Bowl, dont un championnat, et aucune saison perdante en 14 ans à Pittsburgh, l’entraîneur-chef des Steelers n’a jamais reçu le titre, lui non plus.

Même si son équipe a actuellement la meilleure fiche de la NFL et qu’elle se dirige allègrement vers son septième championnat de division sous ses ordres, on ne parle presque pas de Tomlin dans la course au titre de l’entraîneur par excellence de 2020, ce qui est un non-sens.

Bref, à l’exception de Bill Belichick, qui a reçu cette distinction à trois occasions, les meilleurs entraîneurs de la NFL sont souvent ignorés au profit de leurs confrères qui sont nouvellement arrivés et qui, dans certains cas, seront incapables de répéter leurs exploits d’une saison à l’autre.

Gregg Williams à la porte

Au lendemain de leur 12e défaite de la saison, 31-28 contre les Raiders de Las Vegas, les Jets de New York ont congédié leur coordonnateur défensif Gregg Williams, lundi.

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Le coordonnateur défensif des Jets de New York Gregg Williams a été congédié lundi.

Les Jets menaient 28-24 et il ne restait que 13 secondes lorsque Williams a décidé d’opter pour un blitz. Les Raiders ont ainsi profité de l’absence d’un demi de sûreté dans la zone profonde pour inscrire un touché victorieux de 46 verges, un jeu de l’explosif Henry Ruggs III.

Les Jets voulaient-ils trouver le moyen de perdre afin de conserver leur « avance » dans le derby Trevor Lawrence ? Probablement pas, mais le choix de jeu de Williams était pour le moins curieux compte tenu de la situation. D’autant que les Raiders n’avaient plus de temps d’arrêt…

Williams a toujours été un coordonnateur défensif qui privilégiait le jeu musclé. C’est lui qui était le responsable de la défense des Saints de La Nouvelle-Orléans à l’époque du « Bountygate », il y a une dizaine d’années. Une enquête de la NFL avait révélé que les Saints avaient utilisé un système de primes à l’interne pour blesser des joueurs.

Cowher avec les Jets ?

Contrairement à Williams, l’entraîneur-chef des Jets Adam Gase, lui, est toujours en poste. Mais il serait extrêmement étonnant qu’il ne subisse pas le même sort au terme de la saison.

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Bill Cowher a dirigé les Steelers de Pittsburgh de 1992 à 2006.

Lundi, l’analyste Boomer Esiason a dit lors de son émission radiophonique Boomer and Gio sur les ondes de la station WFAN que Bill Cowher accepterait peut-être de devenir le prochain entraîneur-chef des Jets. Cowher et Esiason travaillent ensemble depuis plusieurs années au réseau CBS.

Cowher a dirigé les Steelers durant 15 saisons (de 1992 à 2006) et a quitté cette organisation il y a 14 ans. Il est âgé de 63 ans et habite à New York.

Il n’y a aucun doute que l’arrivée de Cowher, qui a obtenu sa place au Temple de la renommée l’an dernier, insufflerait de l’enthousiasme et de l’espoir dans une organisation qui a touché le fond cette année. Encore plus si sa présence pouvait convaincre Trevor Lawrence de s’amener à New York.

Car il semble de plus en plus évident que ce sont les Jets qui auront le premier choix au repêchage en avril. Lawrence n’aurait toutefois toujours pas décidé s’il amorcera sa carrière professionnelle en 2021 ou s’il restera avec les Tigers de Clemson et disputera une dernière saison dans la NCAA.

Une combinaison Cowher-Lawrence serait un cadeau du ciel pour les Jets et leurs partisans, qui souffrent depuis longtemps. À suivre !