Après des annulations en 2020 et en 2021, les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal auront finalement lieu dans quelques semaines. Au grand soulagement des organisateurs. Et au grand bonheur du cycliste belge Greg Van Avermaet.

Les deux courses, seules épreuves WorldTour en Amérique, auront lieu le 9 septembre dans la capitale et le 11 septembre dans la métropole.

Il s’agit d’un retour fort attendu pour l’OBNL, qui a difficilement survécu à la pandémie. L’équipe, menée par le président-directeur général Sébastien Arsenault, a été réduite à sa plus simple expression.

« Il y a eu beaucoup d’éléments complexes, il faut être honnête, a laissé entendre M. Arsenault en conférence de presse mardi matin. On a quand même été privilégiés avec tous nos partenaires qui sont restés à nos côtés, mais encore plus avec notre personnel, qui a travaillé d’arrache-pied sept jours sur sept.

« Nous avons excessivement hâte, a-t-il ajouté. C’est un mélange de fatigue et d’adrénaline qui est déjà embarqué. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le président-directeur général des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, Sébastien Arsenault

La liste des cyclistes engagés sera dévoilée dans les prochains jours, mais nous savons déjà que le Québécois Hugo Houle, dont la victoire d’étape au Tour de France a ému la province, et le Slovène Tadej Pogačar, double vainqueur du Tour de France, seront de la partie.

« Nous sommes convaincus, comme chaque année, que nous allons avoir un très grand peloton. […] Ça dépasse tout ce à quoi nous aurions pu nous attendre », a affirmé M. Arsenault.

Ce dernier n’est toutefois pas surpris de l’intérêt des cyclistes pour les circuits québécois. « Je crois qu’on récolte ce que l’on sème. Offrir des circuits de ville, ça apporte une énergie, une frénésie. Oui pour les spectateurs, mais encore plus pour les coureurs, qui ont rarement cette ocacsion-là. »

Je crois que de plus en plus, les coureurs veulent épingler Québec et Montréal à leur palmarès. Quelque part, nous sommes privilégiés. Mais je ne crois pas que c’est un hasard.

Sébastien Arsenault, président-directeur général des Grands Prix cyclistes

Greg Van Avermaet impatient

Le Belge Greg Van Avermaet a l’habitude de faire bonne figure aux Grands Prix. Il a réalisé un impressionnant total de neuf podiums, dont deux premières places à Montréal, en 2016 et en 2019. Et il sera de retour cette année, à 37 ans.

PHOTO YVES PERRET, FOURNIE PAR LES GRANDS PRIX CYCLISTES

Greg Van Avermaet

« Je pense que tous les coureurs sont très contents [de revenir]. Les courses sont vraiment jolies. Il y a une belle ambiance », a-t-il lancé en souriant, mardi, rappelant que les cyclistes ont peu quitté le continent européen au cours des dernières années.

Selon Van Avermaet, les « nouveaux talents » qui ont éclos ces dernières années pourraient lui rendre la tâche « compliquée » pour « faire un bon résultat » en terres québécoises, mais il demeure tout de même confiant au vu de ses récentes performances.

Le Belge n’a pas été sélectionné pour le Tour de France, en juillet. La pilule a été difficile à avaler, mais il a su se trouver de « nouvelles motivations », a-t-il expliqué.

Je voulais être prêt pour le Canada parce que ce sont deux tours qui ont toujours été bien pour moi, pour retrouver une place sur le podium. C’est presque mon grand but de cette saison, de bien faire là-bas pour revenir à un niveau international.

Greg Van Avermaet

« Parce que j’ai manqué le Tour de France, je suis encore plus frais mentalement. »

Le cycliste s’est d’ailleurs montré élogieux envers le Québec, affirmant apprécier « la mentalité des gens », qui sont « toujours gentils ».

« J’ai toujours pris ma carrière dans le cyclisme pour visiter. J’ai toujours ouvert mes yeux. Les courses au Canada, ça m’a donné une nouvelle expérience. Sans le vélo, je n’y étais jamais allé. Certainement, je viens là pour faire le meilleur résultat, mais il y a aussi autre chose dans la vie. »

Des exploits bénéfiques

Selon Sébastien Arsenault, les récents exploits d’Hugo Houle et des autres Canadiens Antoine Duchesne, Guillaume Boivin et Michael Woods ont de quoi hausser l’intérêt de la population pour les Grands Prix cyclistes, qui accueillent toujours de grandes foules.

« Assurément, on le voit dans les communications, dans les demandes, certains commanditaires qui commencent à lever la main, avoir des discussions pour les prochaines années, a-t-il indiqué. C’est un fait inespéré.

« Tous nos Canadiens, dans les dernières années, ont fait des performances hallucinantes. Tout ça réuni, ça met la table pour nous, comme organisateurs, pour une semaine vraiment comblée. »

Championnats du monde

Interrogé pour savoir s’il avait toujours bon espoir de voir Montréal accueillir les Championnats du monde UCI sur route de 2026, Sébastien Arsenault a affirmé être « positif à 200 % ». « On considère que tout le travail a été fait depuis des années, des décennies. Avec le stade, l’amphithéâtre que nous avons à Montréal, qui est grandiose et qui répond à tous les besoins, je suis convaincu que c’est Montréal qui sort. Aucune crainte que ce sera l’un des plus beaux évènements sportifs pour le Québec, le pays, mais également un des beaux Championnats du monde. » Selon lui, l’annonce du pays gagnant devrait avoir lieu pendant les prochains Championnats du monde, qui auront lieu en Australie, du 18 au 25 septembre.