(Milton) Dylan Bibic a bien failli ajouter une deuxième médaille en autant de jours à son palmarès à la Coupe des Nations UCI de Milton, mais il est arrivé tout juste à court de l’éreintant omnium.

Au terme du scratch, de la course tempo, de la course à élimination et de la course aux points au Centre national de cyclisme Mattamy, Bibic s’est retrouvé au pied du podium, avec 121 points.

C’est le Britannique Ethan Edward Hayter (163) qui a gagné l’or, devant le Japonais Kazushige Kuboki (150) et le Français Benjamin Thomas (143).

« Il n’y avait pas de façon mathématique d’aller chercher une médaille dans les 10 derniers tours, a expliqué Bibic. J’ai tenté de gruger des points tout au long de la course, mais je pense qu’ils avaient des jambes plus fraîches que les miennes. »

L’athlète de Milton a admis que sa victoire à la course à élimination la veille lui a peut-être coûté un peu d’énergie, mais qu’il ne pouvait s’en servir comme d’une excuse.

« J’ai senti en qualifications que j’étais un peu fatigué, un peu amorphe. Mais je n’ai pas d’excuse : au moment de la course, j’étais bourré à la caféine et au sucre, j’étais prêt à offrir une bonne performance. »

Après un scratch sans éclat, Bibic a petit à petit gravi les échelons. Il s’est retrouvé en sixième place après la course tempo, avant de grimper jusqu’en quatrième place après la course à élimination. Il n’a toutefois pas été en mesure d’améliorer son sort dans la dernière course.

Bibic a tenté de se donner l’occasion de monter sur le podium en gagnant un tour sur le peloton dans les derniers tours, ce qui lui a procuré un boni de 20 points. Seul ennui : le Japonais, le Britannique et le Français ont fait de même, et il a admis rentrer à la maison avec un goût amer en bouche.

« Je ne suis pas tout à fait satisfait, mais je sais que je suis juste derrière ces gars. À un ou deux coureurs près, c’est le même plateau qu’il y aura à Paris et je sais qu’avec la bonne préparation, je peux aller y chercher une médaille. »

Wammes rate aussi de peu

Au keirin, Nick Wammes est aussi passé bien près du podium, atteignant la grande finale, où il a finalement terminé cinquième, son meilleur résultat en carrière dans cette discipline.

Dans cette ultime course, Wammes a été dans le coup jusque dans les derniers mètres, mais il n’a pas été en mesure de devancer les meneurs.

« J’ai essayé d’être patient et de rester dans les roues des meneurs, mais je me suis fait piéger à l’extérieur. Ça arrive », a-t-il analysé.

Les Néerlandais Harrie Lavreysen et Jeffrey Hoogland ont réussi un doublé, devant le Britannique Jake Carlin.

Ryan Dodyk et James Hedgcock étaient aussi en lice. Dodyk a atteint la petite finale et pris le 10e rang. Hedgcock a été éliminé en demi-finales.

Les sprinteuses à court

Pour la première fois en trois Coupes des Nations à Milton, les Canadiennes ont été exclues du podium au sprint individuel.

Lauriane Genest, dernière des quatre Canadiennes encore en lice, a vu son parcours prendre fin en quarts de finale, alors qu’elle a été éliminée en deux manches par la Néo-Zélandaise Ellesse Andrews, médaillée de bronze de la discipline aux derniers Mondiaux. Elle termine officiellement en cinquième place.

La championne olympique et détentrice de la marque mondiale Kelsey Mitchell a quant à elle été sortie en huitièmes de finale, piégée par la Mexicaine Yuli Paola Verdugo Osuna. Positionnée en bas de piste, Mitchell a été incapable de suivre le rythme imposé par la Mexicaine, qui a bien joué ses cartes, ne laissant aucun espace à la Canadienne pour manœuvrer.

« Je n’avais pas de puissance dans les jambes et n’ai pas pu inscrire le temps souhaité [en qualifications], a dit Mitchell. Je pensais ensuite avoir quelques courses pour me remettre en marche, mais ça n’est pas arrivé. Assurément une journée frustrante, j’aurais voulu mettre en banque le plus courses possible avant [les Jeux olympiques de] Paris. »

Genest ne s’est pas rendue disponible pour les médias sur place.

« C’est décevant, mais il y a des choses qui sont très bien, dont le chrono des filles. Elles sont bien classées parce qu’elles sont fortes au 200 m », a analysé l’entraîneur-chef du sprint chez Cyclisme Canada, Franck Durivaux.

« Lauriane a beaucoup donné sur l’ensemble des qualifications. Elle est encore capable de sortir des sprints rapides grâce à son expérience de la piste ici. Après, quand le niveau devient très élevé, avec des filles plus fraîches qu’elle, ça devient un peu plus compliqué. Elle a besoin d’un peu de congés et elle les mérite. »

Finalement, Lily Plante et Ariane Bonhomme n’ont pas été en mesure de terminer la course à l’américaine. Après avoir été rattrapées deux fois par le peloton, elles ont été exclues. Un résultat qui leur permet toutefois d’engranger des points en vue d’une qualification aux Mondiaux d’octobre prochain.

« On a clairement besoin d’expérience. […] Il n’y a pas de course de madison en Amérique du Nord et il faut absolument aller en Europe. Cette année, la madison, ça a été catastrophique, a lancé Plante après la course. Ça nous’shake’des [résultats] comme ça.

« Ce n’est pas une affaire de force, c’est une question d’expérience. La seule façon d’en acquérir, c’est de courir. Pour les Jeux de Los Angeles, on a quatre ans pour bâtir les qualités dont nous avons besoin pour la madison. Il faut être exposées à ce niveau-là un peu plus souvent. »

La Grande-Bretagne a mené pratiquement de bout en bout cette course de 120 tours pour remporter l’or. La France et les États-Unis l’ont accompagnée sur le podium.

La compétition prendra fin dimanche avec la présentation du sprint individuel et de la course à l’américaine chez les hommes, ainsi que de l’omnium et du keirin chez les dames, où Genest tentera de sauver son week-end.