(Morzine) L’étau de la COVID-19 s’est resserré un peu plus autour du maillot jaune du Tour de France, le Slovène Tadej Pogacar, qui a perdu mardi matin pour ce motif un deuxième équipier, le Néo-Zélandais George Bennett, avant la dixième étape à Morzine.

Pogacar avait déjà vu partir samedi matin le Norvégien Vegard Stake Laengen au sein de la formation UAE qui comptait huit coureurs au départ de l’épreuve, comme ses rivales.

Au lendemain de l’annonce de tests négatifs dimanche soir pour les concurrents du Tour, deux coureurs ont eu un résultat contraire. L’Australien Luke Durbridge (BikeExchange), qui présente de légers symptômes, a dû lui aussi quitter la course.

PHOTO MARCO BERTORELLO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le Néo-Zélandais George Bennett

En revanche, le Polonais Rafal Majka, l’un des lieutenants de Pogacar en montagne, a reçu le feu vert pour continuer la course.

« Conformément à nos protocoles internes, il a été testé pour la COVID-19 et a renvoyé un résultat positif ce matin. Il est asymptomatique et l’analyse de son PCR a révélé qu’il avait un très faible risque d’infectiosité, similaire au cas de Bob Jungels plus tôt dans la course », a expliqué le Dr Adrian Rotunno, médecin de l’équipe UAE.

« Conformément au protocole, nous l’avons signalé à l’équipe médicale de l’Union cycliste internationale (UCI) ce matin, qui a autorisé Rafal à prendre le départ juste avant le départ de la course », a ajouté le médecin en précisant : « Nous sommes conscients que le tableau clinique de Rafal peut changer et nous suivons de près sa situation. »

« La COVID-19 peut tout ruiner »

En sus des contrôles réglementaires pratiqués par l’UCI, les différentes équipes procèdent fréquemment à des tests en interne. Chaque jour pour certaines, à intervalle de deux à trois jours pour les autres.

« On se teste tous les trois jours, certains tous les deux jours même », déclarait Pogacar samedi après le départ de Laengen. « C’est vraiment une situation préoccupante. La COVID-19 peut tout ruiner dans le Tour. »

« Cette pandémie est là et malheureusement nous ne sommes pas épargnés », estimait le maillot jaune et favori du Tour. « Nous ne pouvons pas risquer de courir malades, alors il faut prendre cela au sérieux. Nous sommes tous les jours sur la route. En montagne, il y a beaucoup de monde qui crie des encouragements. C’est quelque chose que j’aime beaucoup, mais qui augmente les possibilités d’être infecté par le virus. »

À la suite de la cascade d’abandons enregistrée au Tour de Suisse à la mi-juin, le protocole anti-COVID-19 a été actualisé avant le début du Tour par l’Union cycliste internationale (UCI).

En cas de positivité, le protocole prévoit que « la décision d’isolement éventuelle (soit) prise de manière collégiale par le médecin de l’équipe concernée, le médecin COVID-19 de l’épreuve et le directeur médical de l’UCI ».

Fermeture de l’accès au paddock

Pour « lutter plus efficacement encore » contre la COVID-19, les organisateurs ont décidé mardi de fermer l’accès au paddock des équipes, le lieu où s’installent les bus des coureurs.

« Seuls les représentants de l’UCI (jury, commissaires, agents antidopage), le staff des équipes, et le personnel de l’organisation encadrant les équipes y auront désormais accès », a précisé la direction du Tour.

Les représentants des médias et les invités des différentes équipes, qui pouvaient entrer dans le paddock jusqu’à ce jour, ne le pourront plus.

Avant le départ de Copenhague, le directeur du Tour Christian Prudhomme avait invité les coureurs du Tour à éviter autographes et égoportraits. Mais, dans le Tour, le port du masque n’est obligatoire que pour les accrédités qui approchent les coureurs.

« Il y a un décalage entre la vie en général, avec les gens qui mettent la COVID-19 un peu derrière, et la nécessité de faire plus attention sur le Tour », reconnaissait le directeur du Tour lundi lors de la journée de repos.