(Châteauroux) Mark Cavendish a fait un retour dans le temps au Tour de France.

De retour à la Grande Boucle pour la première fois depuis 2018, le sprinter britannique a regagné un peu de son lustre du passé pour dominer de nouveau le plateau.

Cavendish a mis la main sur la courte et plate sixième étape du Tour de France au sprint, portant son impressionnant total de victoires à 32 dans la Grande Boucle exactement dans la même ville où il avait remporté sa première, il y a 13 ans.

« Il se passe quelque chose de différent chaque fois que nous venons ici, a dit Cavendish, qui a déjà gagné deux fois à Châteauroux. Il y 10 ans depuis ma dernière victoire ici. C’est plutôt spécial. Et pas mal de la même façon. »

Après avoir gagné l’étape no 4 mardi pour amorcer son retour inattendu vers le sommet, le meilleur sprinter de l’histoire de la compétition, vient au deuxième rang de tous les temps pour les victoires d’étapes, derrière les 34 succès du Belge Eddy Merckx.

Après un épisode de dépression et plusieurs saisons marqués par des ennuis sur la route et dans sa vie personnelle, Cavendish, 36 ans, a obtenu un nouveau contrat de Deceuninck-Quick Step. Il a convaincu le directeur, Patrick Lefevere, qu’il pourrait de nouveau offrir des performances de haut niveau. Mais il ne s’attendait pas à être du Tour de France et ne s’est pas spécifiquement entraîné pour la course de trois semaines.

« Je savais qu’il pouvait revenir, mais je ne savais pas à quel niveau », a dit Lefevere.

Cavendish a été appelé en renforts le mois dernier, afin de remplacer Sam Bennett, meilleur sprinter du Tour en 2020, blessé.

Le prochain objectif pour Cavendish sera de remporter le maillot vert de meilleur sprinter sur les Champs-Élysées. Lefevere ne veut pas fixer d’objectifs pour les jambes vieillissantes de Cavendish, qui auront tout un défi de franchir les Alpes et les Pyrénées.

À Châteauroux, Cavendish a été mené dans le dernier droit par ses coéquipiers et a devancé Jasper Philipsen et Nacer Bouhanni.

Mathieu van der Poel a conservé le maillot jaune de meneur du classement général à l’issue de cette étape de transition longue de 160,6 km. Il détient une avance de huit secondes devant le champion en titre, Tadej Pogacar. Les principaux prétendants ont connu une journée tranquille dans le peloton, conservant leur énergie pour les étapes alpines du week-end. Il n’y a pas eu de changement significatif au classement général.

Du côté des coureurs canadiens, Guillaume Boivin, d’Israel Start-Up Nation, a été le meilleur en terminant en 51e place, 53 de mieux que son coéquipier Michael Woods.

Hugo Houle (Astana-Premier Tech) a quant à lui terminé 94e.

Au classement général, Boivin pointe au 55e rang, Houle est 69e et Woods est 86e. Seul Boivin est à moins de 10 minutes de van der Poel.

L’étape s’est amorcée sur les chapeaux de roue, alors que huit cyclistes se sont rapidement échappés. Avec plusieurs spécialistes de classiques d’un jour parmi eux capables de rouler à fond de train pendant des heures — le champion olympique Greg Van Avermaet, Kasper Asgreen, Nils Politt et Soren Kragh Andersen, notamment — le peloton ne pouvait pas leur donner trop de marge de manœuvre.

Les équipes d’Arnaud Démare et de Bouhanni, Groupama-FDJ et Arkea-Samsic, ont organisé la traque, puis, Van Avermaet a tenté une échappée en solo.

Le peloton a finalement ralenti quand le Belge a été rattrapé par Roger Kluge, mais les a gardés sous les deux minutes d’avance. Les deux ont tout donné sur la longue portion finale et plate du parcours, avant d’être rattrapés dans les derniers moments.