(Fougères) Le vétéran sprinter Mark Cavendish s’est assis sur le bitume et n’a pu retenir ses larmes, mardi, après avoir signé sa 31e victoire d’étape en carrière au Tour de France. L’athlète âgé de 36 ans venait de couronner son retour à la plus prestigieuse épreuve cycliste au monde, après une absence de trois ans.

Cavendish ne devait pas faire partie des huit cyclistes retenus par l’équipe Deceuninck-Quick Step pour la Grande Boucle, mais son nom a été ajouté au dernier moment à la suite du retrait de Sam Bennett.

« Seulement que d’être ici est spécial. Je ne croyais jamais revenir à cette course », a dit Cavendish, plus grand sprinter de l’histoire du Tour de France.

Le cycliste mannois a remporté le sprint de groupe qui s’est déroulé vers la fin de la quatrième étape, dans l’ouest de la Bretagne. Il a devancé au fil d’arrivée le Français Nacer Bouhanni et le Belge Jasper Philipsen.

« C’est facile de voir à quel point c’est une grande équipe. Vous avez le maillot vert, le champion du monde Julian Alaphilippe, qui vient donner le coup de main final pour rattraper l’échappée, qui donne tout ce qu’il a, a ajouté Cavendish. Plusieurs gens ne croyaient pas en moi, mais ces gars-là, oui. »

Cavendish occupe le deuxième rang de l’histoire au chapitre des victoires d’étape en carrière, derrière le légendaire cycliste belge Eddy Merckx, à 34. Sa dernière victoire d’étape remontait à 2016.

L’expérimenté cycliste a connu des ennuis ces dernières années, étant même contraint d’annoncer une pause dans sa carrière après avoir reçu un deuxième diagnostic positif au virus Epstein-Barr, en 2018. Il renaît cette saison, comme en témoignent ses cinq victoires d’étape jusqu’ici.

Bennett a été contraint d’abdiquer en raison d’une blessure au genou droit.

« Il y a trois semaines, je n’aurais pas pu imaginer cela », a indiqué Cavendish, dont il s’agit du premier Tour en trois ans.

Le Montréalais Guillaume Boivin (Israël Start-Up Nation) s’est signalé avec une 21e place lors de la quatrième étape. Son coéquipier ontarien Michael Woods a suivi en 108e place, devant le Québécois Hugo Houle (Astana), qui a fini 111e.

Mathieu Van der Poel est toujours le détenteur du maillot jaune, à l’aube du premier contre-la-montre prévu mercredi.

Boivin suit au 54e échelon, devant Houle, 86e, et Woods, 89e.

PHOTO BENOIT TESSIER, REUTERS

Les cyclistes ont mis le pied au sol pendant une minute au départ de l’étape.

Les cyclistes manifestent

Les cyclistes inscrits au Tour de France ont manifesté au départ de l’étape présentée mardi afin de dénoncer les conditions de course qu’ils jugent dangereuses, à la suite des nombreuses chutes qui sont survenues dès les premiers jours de la compétition.

Après avoir quitté la petite ville de Redon, dans l’ouest de la Bretagne, le peloton a ralenti la cadence et tous les cyclistes ont posé le pied au sol après avoir parcouru environ un kilomètre pendant la quatrième épreuve. Ils sont restés là pendant environ une minute, avant de reprendre la route.

Après la troisième étape, marquée par de nombreuses chutes, plusieurs cyclistes ont critiqué le comité organisateur du Tour de France pour avoir mis sur pied une fin d’étape dangereuse, surtout aussi tôt dans la course, quand le niveau de stress est à son comble.

Deux des principaux prétendants au maillot jaune – le finaliste de l’an dernier, Primoz Roglic, et le champion du Tour de France en 2018, Geraint Thomas – ont chuté lundi, perdant de précieuses secondes sur leurs adversaires. Cependant, ils ont chuté alors qu’ils se trouvaient sur des lignes droites, sans véritable danger sur leur route, et ils n’ont donc pas blâmé le comité organisateur.

La première étape présentée samedi a été le théâtre de deux carambolages majeurs, dont l’un a été provoqué par une spectatrice qui tenait une pancarte un peu trop près du peloton.

Le directeur de l’équipe Groupama-FDJ, Marc Madiot, a demandé qu’on apporte des changements, sans toutefois en suggérer. Il a notamment demandé aux responsables de prendre leurs responsabilités, « parce que si on ne le fait pas, alors il pourrait finir par y avoir des morts et je ne veux pas être celui qui doit prendre le téléphone et appeler la famille d’un des cyclistes qui sera en convalescence à l’hôpital pour toujours. Ce n’est pas digne de notre sport ».

Le dernier cycliste qui est décédé au Tour de France fut Fabio Casartelli, un Italien de l’ex-équipe Motorola, alors menée par Lance Armstrong. Il est mort à la suite d’une chute survenue pendant la descente du col de Portet d’Aspet en 1995. Plusieurs autres chutes très graves se sont produites au fil des ans.