Cyclisme Canada a annoncé la nomination d’un entraîneur pour son nouveau programme de route destiné à soutenir le développement des athlètes des groupes d’âge U17 à U23.

Richard Wooles, ex-entraîneur national sur piste de 2004 à 2012, occupera cette fonction sur une base contractuelle à partir du 1er décembre.

« Il est très bien connu dans le milieu », a souligné Kris Westwood, directeur de la haute performance à la fédération canadienne, jeudi soir. « C’est quelqu’un d’hyper motivé et qui a aussi beaucoup de contacts. Il est capable de trouver des ressources même s’il n’y a pas d’argent disponible. C’est un peu la personne idéale pour un programme où les sources de financement sont un peu plus incertaines. Il ne va pas juste parler ; il va vraiment passer aux actes. »

De 2018 à cette année, Wooles a travaillé avec des athlètes sur route au Centre mondial du cyclisme de l’UCI à Aigle, en Suisse. De retour au Canada, il aura pour mandat de créer des programmes de développement pour les cyclistes des catégories cadets à U23.

« C’est là où on estime qu’une fédération nationale peut avoir le plus d’impact sur la route, a expliqué Westwood. Donner des occasions aux athlètes d’avoir leurs premières expériences internationales. Leur donner tout ce qu’il faut pour devenir un coureur professionnel. Notre but, c’est de devenir un système de développement qui crée des athlètes capables d’être indépendants, de progresser vers une carrière professionnelle et de s’exprimer au meilleur de leurs capacités sur la scène internationale. »

L’ancien directeur général de Cycling BC travaillera en étroite coordination avec le programme NextGen annoncé la semaine dernière par Cyclisme Canada. Les chevauchements entre disciplines, notamment l’endurance piste, seront fréquents.

« Notre but est d’aider chaque jeune athlète qui a pour objectif de faire partie de l’équipe nationale, a exposé Wooles dans un communiqué. Nous voulons leur offrir un parcours qui comprend des opportunités d’éducation, de coaching, d’entraînement et de course pour qu’ils atteignent leur plein potentiel sur le vélo et à l’extérieur du vélo. Pour ce faire, nous devons faire en sorte que toutes les parties du système travaillent ensemble et trouver de nouvelles sources de financement. »

L’arrivée du nouveau coach survient une semaine après une sortie virulente d’Hugo Houle, qui blâmait sa fédération pour ce qu’il considérait comme un abandon de la discipline de la route. Westwood a précisé que les discussions avec le Britannique d’origine étaient entamées depuis des semaines.

Wooles comblera une partie du vide causé par le départ de Kevin Field, qui s’occupait de tout ce qui touchait la route dans son rôle de chef de la stratégie de performance. « On s’est retrouvés coincés sans personne dans ce rôle, a noté Westwood. En même temps, ce n’est pas le même rôle. Kevin était plus axé sur la stratégie ; Richard est beaucoup plus entraîneur. »

Le directeur pense que le plus grand impact pourrait se faire sentir dans la discipline route femmes, où les conditions sont très inégales, une situation accentuée par la pandémie mondiale de COVID-19.

« C’est vraiment inquiétant, a affirmé Westwood. Le manque de soutien pour les coureuses professionnelles est incroyable. Elles n’ont souvent pas accès à un médecin d’équipe, elles sont obligées de payer des frais pour des camps, même pour simplement faire partie de l’équipe. […] Le manque de ressources pour les femmes est choquant. »

Entraîneur privé, Wooles, qui est revenu à Vancouver avec sa famille, consacrera les trois quarts de son temps à sa nouvelle fonction.

Aura-t-il les moyens de ses ambitions ? « Une partie de tout ça, c’est d’avoir l’engagement de Cyclisme Canada de subventionner ce programme en surplus des montants fournis par À nous le podium, a répondu Westwood. On a aussi présenté une demande pour des fonds d’À nous le podium spécifiquement pour la route, mais on ne saura pas avant le 15 janvier s’ils sont approuvés ou pas. »