Le passionnant Grand Prix de Monaco a permis de «mettre la table» de façon spectaculaire pour la prochaine épreuve du Championnat du monde, à Montréal. On en sait beaucoup plus sur l'état des forces au moment où les équipes préparent le Grand Prix du Canada.

Lundi matin, à l'aéroport de Nice, entouré par les mécaniciens de plusieurs équipes, nous avons tiré quelques leçons du «festival» de Monaco:

1- Vettel est le meilleur

Oubliez les histoires sur la chance qu'il a eue ou sur les pneus qu'il n'aurait pas dû être autorisé à changer sous le drapeau rouge, Sebastian Vettel aurait remporté le Grand Prix de Monaco de toute façon.

Le champion du monde a acquis cette saison une autre dimension et il ne commet plus les petites erreurs qui lui avaient compliqué la vie jusque-là. Dimanche, Vettel s'est parfaitement ajusté aux aléas de la course. C'est lui qui a décidé de rester en piste - alors que son équipe lui demandait de ravitailler - car il avait parfaitement compris qu'il s'agissait de sa seule chance contre Jenson Button, le plus rapide en piste.

Difficile maintenant d'imaginer que quelqu'un puisse priver le jeune Allemand d'un deuxième titre mondial cette saison.

2- Alonso est le meilleur

Je sais, ça fait deux «meilleurs», mais Fernando Alonso est sûrement tout aussi bon que Vettel, sauf qu'il n'a pas la meilleure voiture. Malgré les progrès de la Scuderia - Felipe Massa s'est bien débrouillé aussi -, Alonso doit vraiment se défoncer pour rivaliser avec les Red Bull et les McLaren.

Encore dimanche, il a tiré le maximum de sa Ferrari. Aurait-il vraiment attaqué Vettel en fin de course s'il n'y avait pas eu de drapeau rouge, comme il l'a laissé entendre en conférence de presse? La «menace» était sans doute davantage un avertissement pour la prochaine fois...

3- Button est (trop?) raisonnable

Difficile de trouver un pilote plus raisonnable que Jenson Button dans les paddocks de la F1. Toujours dans une forme parfaite - il fait du triathlon -, habile comme pas un pour préserver ses pneus et sa mécanique, capable d'attaquer sans jamais donner l'impression de risquer l'accident, Button est presque un pilote parfait.

Le problème, justement, c'est qu'il ne semble pas capable d'avoir ces petits éclairs de génie qui font la différence quand la situation est corsée. Button et sa McLaren étaient les plus rapides dimanche, plus d'une seconde au tour de mieux que Vettel et Alonso. Si quelqu'un était capable de dépasser sur ce circuit, c'était lui.

4- Hamilton et Schumi ont raté l'examen

Oublions ses déclarations ridicules d'après course, Lewis Hamilton avait déjà raté son examen en course, et trois fois plutôt qu'une. L'Anglais était déçu d'avoir bousillé sa qualification, gâché son départ et voulait quand même jouer les héros. Il n'a été qu'un zéro.

Cela dit, Lewis n'est pas un mauvais garçon et il s'est longuement excusé hier à Massa et à Pastor Maldonado, mais aussi à ceux qui l'aiment et même à ceux qui ne l'aiment pas! Espérons qu'il s'en souvienne, la prochaine fois.

Quant à Schumacher, ça devient un peu pathétique. L'Allemand avait déclaré avant la course qu'il se voyait bien jouer le podium. Le podium? Comment un pilote qui a disputé près de 275 Grands Prix, dont plus d'une quinzaine à Monaco, peut-il avoir une si mauvaise perception de la réalité? À la retraite S.V.P. Schumi, et le plus tôt possible.

5- On reparle de sécurité

Avec plusieurs accrochages en course, deux accidents graves durant les essais, le Grand Prix de Monaco a ramené au premier plan les questions sur la sécurité.

Même s'il est le plus lent de la saison, le circuit est dangereux. La sortie du tunnel et la chicane suivante sont décriées par les pilotes depuis des années, mais on ne déplace pas un mur à Monaco comme on pourrait le faire sur l'île Notre-Dame...

6- Monaco, c'est Monaco!

Débarrassé des vedettes de Cannes - le festival était terminé depuis une bonne semaine -, Monaco s'était recentré cette année sur sa noblesse. Les apparitions du Prince Albert et de la future Princesse Charlène ont permis de renouer avec la grande tradition du Grand Prix.

Bien servi par un temps fabuleux, la principauté a fait le plein de touristes et l'événement a été un formidable succès. À l'ère de la standardisation des circuits et de la mondialisation de la F1, une visite à Monaco ramène aux sources du sport automobile. Comme un pèlerinage.