Jeune homme discret s'il en est un, Nick Heidfeld s'est farci hier l'une des inévitables journées de promotion qui sont le lot des pilotes de F1.

Après un atelier en compagnie d'écoliers, il s'est plié de bonne grâce aux questions on ne peut plus pointues de gens de l'industrie informatique invités au Ex-Centris par Intel, l'un des commanditaires principaux de BMW-Sauber.

Une demi-heure plus tard, on l'a retrouvé au Complexe Desjardins pour une séance d'autographes suivi d'une petite démonstration derrière la volant d'un simulateur. Pour la postérité, mentionnons qu'il a terminé huitième avec le niveau de difficulté réglé à «recrue».

Est-ce qu'un tel agenda réglé au quart de tour est agréable, Nick? «Ça dépend. Aujourd'hui, c'était plutôt tranquille, il y a avait des gens plaisants, c'était bien, a-t-il reconnu. Mais si j'avais à faire ça 10 jours de suite, ça me plairait beaucoup moins.»

La prochaine étape de ses pérégrinations montréalaises était toutefois d'un tout autre ordre. C'est en effet par choix qu'il s'est rendu à la galerie d'art Yves Laroche, où l'on procédait hier soir au vernissage de l'exposition Ville Froide, du peintre Zilon. Nick Heidfeld est un inconditionnel de l'artiste québécois depuis de nombreuses années.

«Je marchais dans le Vieux-Montréal, je jetais un coup d'oeil aux différentes galeries d'art quand je suis entré ici, tout à fait par hasard», a expliqué le pilote allemand quand La Presse l'a rencontré dans la galerie qui a toujours fait une belle place aux oeuvres du peintre autodidacte de 51 ans.

C'était il y a maintenant cinq ans et Nick Heidfeld s'est fait un devoir d'y retourner à chaque année depuis. Il s'est d'ailleurs forgé avec le temps une relation bien particulière entre le pilote et l'artiste. «Nick a acheté cinq des mes tableaux, l'un d'eux au terme d'une création en direct au Cabaret Mado», a expliqué l'artiste, qui a déjà travaillé avec le Cirque du Soleil, Philippe Dubuc, Édouard Lock et Robert Lepage, pour ne nommer que ceux-là. «Je respecte beaucoup Nick, ce qu'il dégage comme personne. Mes créations ont quelque chose d'extrême et je crois que ça rejoint Nick, qui est quelqu'un avec beaucoup de caractère.»

Une épouse peintre

Si Nick Heidfeld a toujours eu cette sensibilité pour l'art, elle est exacerbée depuis qu'il a rencontré sa conjointe Patricia, elle-même peintre à ses heures. «Ma passion pour l'art augmente d'année en année, et bien sûr ma femme a toujours apprécié, a dit le pilote. Peu importe où l'on va, quand c'est possible, on va visiter des galeries et des musées.»C'est d'ailleurs dans la galerie Yves Laroche que Heidfeld a choisi de donner rendez-vous à une équipe de tournage britannique, qui réalise un reportage sur les côtés moins connus du pilote. «Être ici me plaît, a reconnu Heidfeld.

L'entrevue que j'ai donné est une façon de montrer ce que j'aime. Les gens ne sont pas seulement intéressés à savoir ce que je fais en piste, ils veulent aussi en savoir plus sur moi. Être ici fait partie de ma vie, car j'y serais venu d'une façon ou d'un autre.»

La belle relation entre Zilon, Yves Laroche et Heidfeld pourrait par ailleurs avoir des débouchés inattendus car la galerie est actuellement à mettre sur pied une exposition à Berlin, avec l'aide de la conjointe du pilote. Zilon y serait bien en vue, évidemment.