En 1987, le pilote brésilien s'imposait pour la première fois sur le tourniquet monégasque et des passionnés ont voulu fêter ce vingtième anniversaire. Une exposition a ainsi été organisée dans un des grands hôtels de la Principauté du 19 au 27 mai.

En 1987, le pilote brésilien s'imposait pour la première fois sur le tourniquet monégasque et des passionnés ont voulu fêter ce vingtième anniversaire. Une exposition a ainsi été organisée dans un des grands hôtels de la Principauté du 19 au 27 mai.

Le prince Albert II devait inaugurer vendredi soir une plaque à la mémoire du pilote à l'épingle du Loews en présence de la soeur du pilote, Viviane.

Les visiteurs de l'exposition pouvaient se remémorer les heures de gloire de Senna à Monaco grâce à des photos, des films commentés, des textes résumant chacune des six victoires, ainsi que les six casques jaunes aux bandes vert et bleu marine portés par le pilote lors de chacun de ses succès, et quelques trophées.

Honda, motoriste des McLaren avec lesquelles il a conquis ses trois titres mondiaux, a «expédié par avion cargo depuis son musée de Motegi au Japon» trois monoplaces orange et blanches pilotées par le Brésilien, selon François Coizy, responsable de l'organisation de l'exposition.

Jardin

Monaco est en effet le jardin dans lequel a éclos et a grandi la légende Senna. Dès sa première participation en 1984 au volant d'une fort modeste Toleman-Hart, le jeune homme alors inconnu a «profité» d'un déluge pour se jouer de tous les concurrents et revenir sur le leader de la course Alain Prost.

Malheureusement, alors qu'il doublait la McLaren du Français sous des trombes d'eau à peine à la mi-course, le commissaire de course Jacky Ickx abaissait le drapeau à damier et l'arrivée était jugée réglementairement au tour précédent. Prost gagnait, mais Senna était devenu grand. En un tour, il avait repris plus de sept secondes à celui qui allait devenir quadruple champion du monde.

Puis en 1988, au volant d'une McLaren, Senna éblouissait lors des qualifications. Alors qu'il alignait des chronos phénoménaux, il mettait seul un terme à sa séance, bien avant la fin. Explication du pilote : il s'était soudain vu au-dessus de sa propre voiture et s'était rendu compte qu'il n'en avait plus un contrôle direct. Résultat, plus d'une seconde et demie d'avance sur son coéquipier Alain Prost, crédité ce jour-là du deuxième meilleur temps !

Casque d'or

Mais le public ne devait pas être au bout de ses surprises. Car en course, alors qu'il menait largement et se dirigeait vers une victoire incontestée, il plantait sa MP4-4 dans le rail juste avant l'entrée du tunnel et rentrait à pieds directement à son appartement.

Un septième casque d'or aurait ainsi facilement pu être exposé cette année à Monaco. Celui de 1987 a été prêté par un particulier, celui de la dernière victoire en 1993 avait été offert par le pilote au prince Rainier III. Mais les cinq autres viennent directement du Brésil.

«Ils ont été prêtés par les parents d'Ayrton à qui ils appartiennent, a expliqué à l'AFP un responsable de la Fondation Ayrton Senna, Benny Goldenberg. C'est une occasion unique de les voir car ils ne sont pas exposés en général.»

La Fondation, ONG créée en 1994 -l'année de la mort en course du pilote- et dirigée par Viviane Senna, s'est associée à l'exposition commémorative. Les recettes ainsi que le fruit d'une vente aux enchères de casques et de combinaisons de pilotes, notamment, lui seront reversés. Aucun objet personnel d'Ayrton Senna n'était en vente.

En revanche, parmi les objets mis aux enchères vendredi soir, figurait un casque du Brésilien Rubens Barrichello, «un casque spécialement fait pour le Grand Prix du Brésil 1995 et qui reprenait les couleurs d'Ayrton pour lui rendre hommage», rappelle M. Goldenberg.