Pour ceux qui l'ont croisé lors des événements Champ Car à Montréal, Bourdais est ce type aux lunettes fines, discret au possible, qui s'excusait presque de gagner. Pourtant depuis 2004, il accumule les victoires dans la série nord-américaine au rythme de six ou sept par année, devançant facilement un poids lourd comme Paul Tracy.

Pour ceux qui l'ont croisé lors des événements Champ Car à Montréal, Bourdais est ce type aux lunettes fines, discret au possible, qui s'excusait presque de gagner. Pourtant depuis 2004, il accumule les victoires dans la série nord-américaine au rythme de six ou sept par année, devançant facilement un poids lourd comme Paul Tracy.

Aujourd'hui, il se présente au Mans avec une assurance qu'on ne lui connaissait pas. Suivi de près par Toro Rosso, il pourrait bientôt se tailler une place en Formule 1, une rareté pour un pilote de presque 30 ans.

«J'ai découvert l'univers des 24 Heures lorsque mon père y a participé en 1993, dit-il à La Presse. J'avais 14 ans à l'époque. Évidemment, je me suis dit que ce serait bien d'y être un jour.»

Trois ans plus tard, c'était chose faite en karting ! Il y remportait même la première place dans un événement de type 24 heures.

Originaire du Mans, Bourdais joue ici le rôle du héros local. Talonné par les médias, c'est la sixième fois qu'il participe à l'épreuve d'endurance, mais la première au sein d'une équipe aussi solide que Peugeot.

«La voiture est une balle», dit-il d'emblée. Lorsqu'on le questionne sur la puissance de la 908, dont tout le monde parle avec respect sur le circuit, le triple champion de Champ Car hausse les épaules. «Sa conduite ne présente pas de difficultés particulières. On appuie sur le gaz et ça décolle. Elle marche moins fort que ce que je conduis régulièrement aux États-Unis.»

Surtout, Bourdais est celui qui s'est adapté le plus rapidement à la conduite de la voiture diesel. Meilleur tour des essais Peugeot tenus en mars au circuit Paul-Ricard, record de piste de la journée test au circuit de la Sarthe le 3 juin, pole demain : si la Lionne No 8 franchit le fil d'arrivée la première, dimanche, elle le devra grandement à ce coureur à la tête d'étudiant timide.

Au Mans, Bourdais partage sa prototype avec son compatriote Stéphane Sarrazin, auteur du meilleur temps des essais qualificatifs, et le Portuguais Pedro Lamy.

«L'équipe est éclectique, bourrée de talents, dit-il. Les pilotes sont rapides mais aussi fiables. Ce seront deux beaux équipages, homogènes.»

Dernière chance ?

En juillet, Bourdais franchira à nouveau l'Atlantique pour un ultime essai au volant d'une Formule 1 de Toro Rosso. Le patron de l'écurie, Gerhard Berger, a dit qu'il ferait connaître la composition de sa prochaine équipe à ce moment.

«Est-ce ma dernière chance de me tailler une place en F1 ? Je dis ça à tous les ans, mais cette fois-ci, c'est vrai. Comme les pilotes recrutés par les écuries sont de plus en plus jeunes, mes chances diminuent avec le temps.»