Max Verstappen a été impeccable. Comme toujours, quoi.

En continuité avec la saison 2023 et le Grand Prix de Bahreïn la semaine dernière, le triple champion du monde a remporté le Grand Prix d’Arabie saoudite, samedi, avec près de 14 secondes d’avance sur son coéquipier Sergio Pérez. Pour la deuxième fois en deux courses, ce sont les hymnes nationaux néerlandais et autrichien qui ont été à l’honneur ; on commence à les connaître par cœur, ceux-là.

« Somme toute, c’est un week-end fantastique pour l’équipe, mais aussi pour moi. Je me sentais vraiment bien avec la voiture. Même chose pendant la course », a résumé « Mad Max » au micro de la F1 après sa 56victoire en carrière.

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Max Verstappen

Pérez, malgré une pénalité de 5 secondes pour une sortie dangereuse des puits au 10tour, a réussi à devancer la Ferrari de Charles Leclerc, offrant à Red Bull son deuxième, et sans doute pas son dernier, doublé de la saison.

Leclerc, dont il s’agit du premier podium de 2024, a battu le tour le plus rapide de Verstappen en fin de course, une réussite considérable vu la puissance des Red Bull. « J’ai été aidé un peu par le DRS [système de réduction de traînée, un dispositif qui augmente momentanément la vitesse], mais somme toute, je me sentais assez bien », a dit le Monégasque.

« C’était une course un peu ennuyeuse parce que Red Bull était trop rapide. Nous avions un écart derrière, mais nous avons récolté le plus de points possible aujourd’hui. C’était l’objectif. »

Intrépide Oliver Bearman

Parlons d’Oliver Bearman. Le remplaçant de Carlos Sainz fils – ce dernier a manqué le Grand Prix en raison d’une appendicite – n’a pas regardé la course passer ; il a conclu en 7place, un résultat impressionnant.

Intrépide, le Britannique de 18 ans a très, très bien fait au volant de la Ferrari. Parti 11e, il s’est montré insistant derrière Yuki Tsunoda pour la 10place dès le premier tour ; le dépassement n’est venu que quelques tours plus tard. Au 20e, il s’est retrouvé coincé derrière Nico Hülkenberg, de Haas. « Il est tellement lent », a-t-il lâché dans son micro. Au tour suivant, il le devançait de belle façon pour le 9rang.

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Oliver Bearman

« Tu fais un méga bon travail », a dit le directeur de course de Ferrari dans l’oreille du jeune homme.

Quand Lewis Hamilton et Lando Norris ont finalement fait leur arrêt aux puits obligatoire, dans les tours suivants, Bearman s’est retrouvé 7e. Et quand son équipe lui a demandé de maintenir le rythme en fin de course pour ne pas se faire rattraper par Norris et Hamilton, il s’est exécuté, sous les yeux de son père attentif dans le garage de Ferrari.

Résultat : Bearman a été nommé pilote du jour avec 48 % des votes.

« Il le mérite complètement, a lancé Leclerc. […] Tout le monde a remarqué à quel point il est talentueux. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’arrive en Formule 1. »

Quand il est sorti de sa voiture après la course, Bearman a tout de suite été accueilli par Lewis Hamilton, qui lui a tendu la main et l’a félicité. Il y a pire !

Et les autres

Sur ce circuit propice aux dépassements, il y a eu de l’action. Ça a commencé dès le départ, quand Pérez et Leclerc se sont disputé la deuxième place. Devant eux, Verstappen se distançait déjà. Et loin derrière, Lando Norris (McLaren) a raté son départ ; étonnamment, il n’a pas été pénalisé.

La course de Lance Stroll n’a pas duré bien longtemps. Parti 10e sur la grille, le pilote Aston Martin a raté un virage au 7tour et a percuté la barrière, provoquant un drapeau jaune. Tout le monde est entré aux puits, sauf quatre pilotes, dont Lando Norris et Lewis Hamilton. Norris était donc premier quand la voiture de sécurité a quitté la piste, au 10tour ; sans surprise, Verstappen a rapidement repris la place qui lui revient.

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La voiture de Lance Stroll a dû être remorquée à la suite de son accident.

Dans la catégorie des pilotes dont le travail mérite d’être souligné : Kevin Magnussen, chez Haas, a joué le parfait coéquipier pour Hülkenberg. Après avoir fait de douteux dépassements en début de course, ce qui lui a valu deux pénalités de 10 secondes, le Danois de 31 ans a opté pour l’esprit d’équipe. Au 30tour, il s’est chargé de bloquer les six voitures derrière lui pour permettre à Hülkenberg de rentrer aux puits et d’en ressortir 11e derrière la Kick Sauber de Zhou Guanyu. Quand Guanyu est passé aux puits à son tour, Hülkenberg s’est retrouvé 10e, récoltant son premier point depuis juillet 2023.

« Un point, ça vaut beaucoup ces jours-ci, de dire Hulkenberg par voie de communiqué. […] C’était un travail d’équipe parfait, et je vais lui retourner la faveur plus tard dans la saison. »

Par ailleurs, Oscar Piastri a pris le quatrième rang, offrant 12 points à McLaren. Fernando Alonso a fait ce qu’il pouvait avec son Aston Martin, s’octroyant la 5place. George Russell a pris le 6rang devant Bearman, tandis que Norris a conclu 8e et Hamilton, 9e.

Pierre Gasly, chez Alpine, a éprouvé des problèmes de boîte de vitesses lors du tour de chauffe. Il a pris le départ, mais a abandonné dès le premier tour. Quand rien ne va…

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Helmut Marko ne s’en va nulle part

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Helmut Marko

Ça brasse chez Red Bull, et pas qu’un peu. La semaine dernière, l’écurie autrichienne a décidé de ne pas retenir les accusations de « comportement inapproprié » portées contre le directeur Christian Horner par une employée de l’écurie. Ladite employée a, rappelons-le, été suspendue, rapportait l’Associated Press au cours des derniers jours. Puis un fichier censé contenir des preuves contre Horner a été envoyé à de nombreux acteurs de la F1, dont des journalistes. Le conseiller historique de Red Bull, Helmut Marko, a été soupçonné d’être celui qui a partagé le fichier. Le principal intéressé a nié en bloc, tandis que son protégé, Max Verstappen, a laissé comprendre que son avenir au sein de l’écurie dépendait de la présence de Marko. Dans une entrevue avec Sky Sports, samedi, Marko a indiqué avoir eu une bonne conversation avec le directeur général de Red Bull, Oliver Mintzlaff, et a assuré qu’il resterait au sein de l’écurie. « Il faut que le calme revienne » au sein de l’équipe, a-t-il soutenu.