L’ancien de la NBA a été embauché comme entraîneur adjoint à l’Université McGill, le mois dernier

« Quand j’ai reçu la nouvelle, ça a été un superbe moment pour moi. C’était comme boucler une boucle. » Le Montréalais Kris Joseph, ex-joueur professionnel qui a notamment touché à la NBA, est plus que prêt à redonner au basketball québécois.

Début juillet, l’ancien pro a été nommé entraîneur adjoint principal des Redbirds de McGill, qui évoluent dans le Réseau du sport étudiant québécois (RSEQ). Il est le premier adjoint à obtenir un poste à temps plein depuis la création du programme, en 1902.

Depuis quelques semaines, c’est donc beaucoup de paperasse et d’adaptation. Encore en train de s’acclimater à son nouveau milieu, le principal intéressé a pris le temps de parler à La Presse de son bureau du centre sportif de l’université.

« Il y avait une longue liste de candidats, mais j’ai décidé de m’essayer », sourit-il en entrevue.

Sans mentir, j’étais nerveux. Je n’ai jamais eu à postuler pour un emploi avant. Mon CV, ça a toujours été mes statistiques de la saison précédente.

Kris Joseph

Lorsqu’on lui a confirmé qu’il serait l’homme de la situation, Kris a difficilement pu contenir sa joie. « J’allais à des camps de McGill lorsque je jouais pour Sun Youth [Jeunesse au Soleil, en français, un programme jeunesse à Montréal], se rappelle-t-il. Je venais ici pour m’entraîner quotidiennement. »

Entre 2008 et 2012, l’ailier de 6 pieds 7 pouces a disputé 140 matchs avec l’Orange de Syracuse dans la NCAA, où il a été nommé étoile de l’association Big East à deux reprises.

Sélectionné au deuxième tour (51e au total) lors du repêchage de la NBA en 2012, il a brièvement joué pour les Celtics de Boston et les Nets de Brooklyn avant de se présenter à la D League (aujourd’hui G League). Il a ensuite fait carrière en France, en Italie, au Portugal et au Canada.

PHOTO MICHAEL OKONIEWSKI, ARCHIVES SYRACUSE ATHLETICS

Kris Joseph, en 2012, alors qu’il jouait avec l’Université de Syracuse

Selon lui, cette décennie d’expérience sera plus qu’utile pour établir un bon lien avec les jeunes qui défendent les couleurs de McGill.

« L’un de mes meilleurs atouts, c’est que je peux vraiment me mettre à la place d’un joueur. Je ne suis pas si loin du moment où j’ai terminé : c’était en 2021, c’est encore frais. Je sais ce que ces joueurs traversent… Je peux être le pont, la personne à qui ils se fient. »

Son frère Maurice Joseph, qui est entraîneur adjoint à l’Université Butler en première division NCAA, est d’ailleurs l’un de ses mentors dans cette aventure derrière le banc.

« Il me dit de venir tous les jours avec la même attitude, de tout donner quand je suis dans le gym. Les joueurs peuvent avoir des mauvaises pratiques, mais un coach, tu ne peux pas. C’est quelque chose que j’ai pris avec moi et que je garderai jusqu’à ce que j’arrête. »

« Je ne me suis jamais vu faire autre chose que du basket. Tu sais, quand les gens disent qu’ils ont une vocation ? Je crois sincèrement que ma place est dans le basket, que ce soit pour jouer ou le développer », ajoute Kris Joseph.

Pour longtemps

C’est sa crédibilité en tant que joueur de haut calibre, certes, mais c’est aussi son succès hâtif en tant qu’entraîneur qui rend Kris Joseph intéressant.

En 2022-2023, à sa première saison comme entraîneur, le Montréalais a très bien réussi. Sous sa gouverne, l’équipe nationale de l’Institut de sport Dynastie, une académie privée qui recrute de jeunes espoirs dans plusieurs pays francophones d’Afrique pour les faire jouer à Saint-Jean-sur-Richelieu, a terminé l’année avec une fiche de 36 victoires contre 13 défaites.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Kris Joseph à l’œuvre l’automne dernier, avec les joueurs de l’Institut de sport Dynastie, à Saint-Jean-sur-Richelieu

« Je me préparais pour ma deuxième année à Dynastie quand on m’a dit que McGill cherchait un assistant à temps plein. J’y ai pensé, j’en ai parlé avec ma femme et avec mon frère. On a conclu que c’était une excellente décision professionnelle et un bon moyen d’apprendre. »

Ryan Thorne, l’entraîneur-chef des Redbirds, a justement martelé durant l’annonce que Kris Joseph s’amenait dans son équipe pour devenir un pilier du développement professionnel au sein du programme.

« S’il y a quelque chose dont je suis capable, c’est d’améliorer des joueurs, souligne Kris. Et je veux aussi préparer ces jeunes hommes pour la vie après le sport. »

À 34 ans, se voit-il être entraîneur à long terme ? « À 100 % », répond-il sans perdre une seconde. Pas besoin d’attributs physiques particuliers pour le faire, juste d’un esprit aiguisé, blague-t-il.

« C’est ma deuxième carrière, et je veux la rendre encore meilleure que la première. Je vais travailler aussi dur que je peux pour devenir le meilleur entraîneur possible. »

En savoir plus
  • 6-10
    Fiche des Redbirds de McGill pour la saison 2022-2023. Cela les classait au cinquième et dernier rang du classement RSEQ, derrière l’UQAM, U Laval, Bishop’s et Concordia.
    SOURCE : RSEQ